07 février 2022

État d’urgence au Canada : le pouvoir impuissant devant la ruée du "Freedom Convoy"

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État d’urgence au Canada : le pouvoir impuissant devant la ruée du ‘Freedom Convoy’ qui découvre sur son passage un immense malaise qui va bien au-delà du Covid. Mais ce n’est pas un problème canadien, c’est un problème mondial dont le Canada, qui était dans les années 1960 du côté des opposants à la guerre au Vietnam et qui aujourd’hui épouse toutes les folies de l’américanisme (politiqueSystème, wokenisme, etc.), est l’archétype le plus impressionnant. Crise essentielle à suivre ! 

Contributions : dedefensa.org et Ron Paul.

Le gouvernement canadien a proclamé l’état d’urgence, officialisant l’ampleur et la profondeur de la crise ouverte par le mouvement "Freedom Convoy" des routiers canadiens. En même temps, le maire d’Ottawa et le chef de la police avaient, chacun de leur côté, admis leur impuissance à contrôler et à réduire ce mouvement, dans des termes extrêmement alarmistes...

« Le maire d'Ottawa, Jim Watson, a déclaré l'état d'urgence, invoquant “un danger grave et une menace pour la sécurité des résidents”, alors que les camionneurs du ‘Freedom Convoy’ et leurs supporteurs piétons continuent d'occuper la capitale. Cette décision intervient après que M. Watson ait déploré, plus tôt dans la journée de dimanche, que la police soit dépassée par le nombre de manifestants et indiqué qu'il souhaitait que le gouvernement fédéral aide à étouffer la manifestation.

» “La situation est pour l'instant complètement hors de contrôle parce que ce sont les individus qui manifestent qui mènent la danse”, a déclaré Watson à la radio Newstalk. “Ils ont beaucoup plus de personnes que nous n'avons de policiers et j'ai indiqué au chef de la police que nous devons être beaucoup plus agiles et proactifs lorsqu'il s'agit de ces activités.”

» Avant d'annoncer l'état d’urgence, Watson avait supplié le gouvernement fédéral de “s'asseoir [avec les routiers] et d'avoir une sorte de discussion, une sorte de médiation pour résoudre cette situation, car elle s'étend maintenant à tout le pays”. »

Jusqu’à maintenant, Trudeau a déclaré qu’il ne voulait pas rencontrer les routiers du "Freedom Convoy", qu’ils considèrent comme une “infime minorité d’extrême-droite”, et comme des “néo-nazis” réalisant une sorte de “Congrès de Nuremberg”. Le point le plus important à élucider, – et non à affirmer ou à infirmer, – est de comprendre si Trudeau croit vraiment ce qu’il dit. En effet, la situation est si dégradée au Canada que, si les troubles ne sont pas contenus et stoppés très vite, c’est la position de Trudeau et le gouvernement libéral qui sont en danger. D’ores et déjà, le leader du parti conservateur Pierre Poilèvre est annoncé comme prétendant au poste de premier ministre s’il y avait un changement de majorité (le parti libéral de Trudeau n’a pas de majorité absolue).

L’état d’urgence déclaré, des interpellations ont eu lieu chez les manifestants et acteurs du "Freedom Convoy", ainsi que des saisies de carburant, de ravitaillement, etc. Mais un officier de la Police Montée canadienne, Danny Bulford, qui a fait partie de la garde rapprochée de Trudeau pendant quatre ans, a donné sa démission et a fait plusieurs déclarations, affirmant que ces interprétations et saisies sont illégales et relèvent d’une tactique de terrorisation. (Au reste, les routiers et les manifestants qui les soutiennent sont désignés désormais comme des « terroristes intérieurs », ce qui fait plus tendance que des nazis allant au Congrès de Nuremberg, – car il s’agit alors de “terroriser les terroristes”.) Diverses rumeurs circulent, toutes également incontrôlables mais qui assurent un bon rythme, comme celles d’un trucker’-youtubeur Pat King discutant amicalement avec des policiers et affirmant que 50% des policiers d’Ottawa ont donné leur démission.

Un autre point intéressant est l’introduction de ces docteurs en médecine qui soutiennent le "Freedom Convoy" au nom d’une très ferme opposition à la vaccination, ce qui donne une autre mesure d’extension au mouvement de rébellion. Certes, il s’agit de docteurs en médecine du type “terroriste”, mais c’est du monde en plus et un secteur différent de la société canadienne, mais évidemment directement concerné par le Covid, qui est impliqué...

Ces différents échos du dehors des composants directs du "Freedom Convoy" s’accompagnent de l’hypothèse évoquée implicitement par le chef de la police d’Ottawa d’un appel à l’armée, avec un communiqué avant-hier des forces armées observant sobrement qu’il n’en était pas question “pour l’instant” ; on peut en dire à cet égard que le communiqué montre le peu d’enthousiasme des militaires. Un expert canadien indépendant en poste à Londres, et ancien militaire, observe simplement :

« Une telle situation s’est jamais présentée au Canada, et bien entendu ni l’armée ni la police n’ont eu à l’affronter. Dans le climat d’hystérie, on peut comprendre que certains dirigeants politiques craignent, notamment pour l’armée, des situations de pertes de contrôle, dans le sens de la loyauté des forces devant des concitoyens, pour cette cause si incertaine qu’est la vaccination, pour un gouvernement qui n’a pas une extrême popularité et dont certains mettent désormais en doute la légitimité... Bref, c’est une vraie et une grave inconnue... »  

La question de la crise canadienne reste donc posée autour des routiers, du Covid et des groupes et tendances qu’ils agglomèrent, mais aussi autour de la personnalité de Justin Trudeau. Notre sentiment est bien que Trudeau, lorsqu’il compare le "Freedom Convoy" à un défilé nazi vers un Congrès de Nuremberg, y croit réellement, comme il croit aux diverses vertus du wokenisme et comme ses larmes sont vraies lorsqu’il pleure sur l’esclavage, comme s’il savait en vérité ce que sont le nazisme et son Congrès de Nuremberg. L’inculture totale des dirigeants-Système actuels qui croient si volontiers à leur propre simulacre, y compris ceux qui, nombreux, sont censés être intelligents, et nous dirions “surtout eux...”, – cette inculture est incommensurable ; certes, l’intelligence est terrifiante et mortifère lorsqu’elle est inculte jusqu’à la bêtise, c’est-à-dire lorsqu’elle désintègre le caractère qui est la colonne vertébrale de la pensée – cette inculture est alors comme un poison de la perception et du jugement.

En un sens, Trudeau doit avoir, comme le vice-président Théodore Roosevelt disait de son président McKinley, « autant de colonne vertébrale qu’un éclair au chocolat »» ; alors, on prend la poudre d’escampette et, à 200 kilomètres d’Ottawa, on apostrophe les nazis réunis en mode-“Congrès de Nuremberg”. Cette position intellectuelle de l’intelligence sans caractère est l’énigme centrale de la crise canadienne car ce mélange d’absence de caractère, de pensée radicalisée sans risquer, de trouille de près et d’invectives menaçantes de loin, laisse craindre des entêtements pour ne pas écorner l’image que l’on croit avoir, comme simulacre de ce qu’on croirait être une âme. Ces entêtements, – par exemple de ne pas vouloir parler au "Freedom Convoy" dans l’imbroglio dramatique qu’a institué la politique covidienne de Trudeau, – peuvent faire monter les choses à l’extrême de l’explosion d’un très grave conflit civil ; à moins que la chute du gouvernement, entêtements dispersés et mesures anti-Covid abandonnées, rebatte les cartes en introduisant dans le déséquilibre du désordre du monde dans sa crise-Covid un facteur entièrement nouveau. Ce serait alors un ébranlement du monde par la puissance de communication d'un tel événement : derrière la révolte des routiers canadiens, il y a un formidable emploi tactique et stratégique de la communication et de ses technologies variées.

Arrivés ici, on pourrait se demande : comment en est-on arrivé d’ici à là ? Cette question introduit un texte de Ron Paul, sage et vénérable vieillard encore plein de feu, médecin toujours pratiquant, parlementaire de plusieurs décennies et l’un des rarissimes hommes politiques américains dont on pourrait jurer qu’il fut intègre dans toutes ses activités publiques. Paul écrit un texte à la gloire des ‘trucksters’ canadiens, se demandant comment le Canada est devenu ce pays de la tyrannie, alors qu’il fut ce qu’il fut, curieusement, ou ironiquement, notamment jusque sous la direction de Pierre Elliott Trudeau, père de Justin. Le Canada de Trudeau-II prend à son compte toutes les horreurs et les mensonges américanistes, tandis que Trudeau-I avait institué un véritable défi à la puissance américaniste sur la frontière Nord des USA, en accueillant les déserteurs de l’affreuse équipée du Vietnam comme autant d’exilés politiques. Qu’on en juge :

« Durant la guerre du Viêt Nam, on compte de nombreuses désertions et personnes refusant la conscription. Les chiffres sont divergents selon les sources.

» Un livre de 1978 indique que 210.000 personnes ne se sont pas soumises aux obligations militaires. Un total de 30.000 déserteurs et insoumis combinés est allé au Canada. Bien que leur présence y était d'abord controversée, le gouvernement du Canada a finalement choisi de les accueillir. L'insoumission n'est pas une infraction pénale en vertu du droit canadien.

» Un article de 2008 cite le chiffre de 50.000 insoumis qui sont allés au Canada. En 1969, le premier ministre du Canada Pierre Elliott Trudeau déclarait que le Canada “est un refuge contre le militarisme” et accordait le statut de résident permanent aux objecteurs de conscience. »

Ci-dessous, repris de la traduction du ‘Sakerfrancophone’, l’article de Ron Paul, chronique dont l’original est sur le site du Ron  Paul Institute for Peace. (A voir aussi, ici et là, la préparation des ‘truckers’-USA qui piaffent pour s’organiser et suivre la voie ouverte par les Canadiens, – et suivre les événements canadiens sur le groupe mis en place par ‘Gab’ : https://gab.com/groups/59447.)

dedefensa.org

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Nous sommes tous des Truckers canadiens !

Chacun se souvient de ce qu’il faisait le jour où le Mur de Berlin est tombé. Alors que tout indiquait que le joug communiste ne prendrait jamais fin, lorsque le peuple a décidé qu’il en avait assez, le mur est subitement tombé. Tout simplement.

C’est ainsi, après deux années d’autoritarisme covidiste, qu’au Canada, le plus grand convoi de camions de toute l’histoire est venu fracasser le Mur de Berlin de la tyrannie. J’ai suivi cet événement car le Canada, que j’avais par le passé respecté comme refuge pour les Étasuniens opposés à la guerre au cours des années 1960, s’était transformé en l’un des pays les plus répressifs au monde. Je me suis interrogé : comment un peuple épris de liberté a-t-il pu se laisser faire par ces mini-Staline sans broncher.

Et puis, le Canada s’est levé, et a montré au reste du monde que la liberté peut triompher sur la tyrannie, si le peuple l’exige. Comme je l’ai dit, aucune armée ne peut arrêter une idée dont l’heure est arrivée.

Justin Trudeau, le premier ministre canadien, s’est vautré dans son pouvoir de terroriser la population, au nom du combat contre un virus. Il avait tellement confiance en son propre pouvoir, apparemment illimité, qu’il s’est cru en mesure de pouvoir tourner en ridicule tout canadien montrant des idées différentes. Le premier ministre a affirmé au cours d’une interview récente que les Canadiens non-vaccinés sont « des extrémistes », « des misogynes » et « des racistes ».

Lorsque les truckers canadiens se sont levés face à sa tyrannie, et ont entamé leur convoi historique vers Ottawa, il a pensé pouvoir continuer à tourner le peuple en ridicule. Les camionneurs et leurs soutiens n’étaient guère qu’une « petite minorité à la marge », qui entretenait « des idées inacceptables », a-t-il alors affirmé avec aplomb. Pour Trudeau, l’amour de la liberté n’est guère qu’une « idée inacceptable. »

Moins d’une semaine plus tard, alors que des dizaines de milliers de camions commençait à entrer dans Ottawa, la capitale du pays, avec derrière eux des millions de soutiens, le “brave” premier ministre canadien a pris la poudre d’escampette, et s’est évaporé, destination inconnue.

Comme l’a tweeté Elon Musk, « Il semblerait que la ‘minorité à la marge’ soit en réalité le gouvernement ».

Les médias dominants canadiens se montrent évidement tout aussi obéissants à leur régime que les nôtres. Ils ont ignoré le Freedom Convoy aussi longtemps qu’ils l’ont pu. Il n’en a été fait mention quasiment nulle part. Puis, lorsqu’il est devenu impossible de l’ignorer, ils se sont mis à l’attaquer et à le tourner en ridicule, au lieu d’essayer d’en faire mention avec honnêteté. On a eu le dégoût, et cela a été presque comique, de voir un « reporter » de la Canadian Broadcasting Corporation suggérer que le Canadian Freedom Convoy était un coup de Poutine et des Russes !

Des milliers de truckers sont arrivés à Ottawa. Ils ont exigé la fin de la tyrannie du Covid. Ils sont soutenus par des millions de citoyens, qui ont bravé la nuit hivernale pour soutenir les routiers.

Cette manifestation est très importante, car elle ne se limite pas au Canada. Les truckers reçoivent du soutien depuis le monde entier, et un convoi semblable se prépare, depuis la Californie jusque Washington DC. Aux États-Unis, où les étals des supermarchés sont de moins en moins bien achalandés, les routiers ont plus de poids que les pouvoirs en place n’aimeraient le reconnaître.

Si j’étais le premier ministre des pays totalitaires que sont l’Australie et la Nouvelle-Zélande — ou de n’importe quel pays d’Europe — je commencerais à avoir des sueurs froides. Comme la tyrannie covidienne est descendue sur le globe d’une manière apparemment coordonnée, à présent que le Mur de Berlin des tyrans est percé, il suffit de laisser le temps passer et les ondes de choc vont se propager, loin et puissamment.

Nous devons faire preuve de gratitude envers les routiers canadiens. Faisons tout notre possible pour aider le mouvement de la liberté à se poursuivre !

Ron Paul

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