Le lecteur le plus inattentif aux choses financières aura remarqué (je l’espère) que les marchés des actions dans le monde sont devenus quelque peu nerveux depuis le début de l’année, ce qui n’a pas dû surprendre le lecteur de l’IDL.
Derrière cette nervosité, plusieurs raisons :
- Une crise énergétique qui a l’air de bien démarrer.
- Des tensions inflationnistes qui deviennent évidentes même pour le plus obtus des banquiers centraux.
- Une crise géopolitique entre la Russie et les Etats-Unis qui pourrait nous amener à un conflit entre les deux pays qui ont le plus d’armements nucléaires entre eux deux.
- Une tension extraordinaire dans nombre de pays, y compris parmi les plus calmes (Canada), entre les fous du vaccin et de la mise en résidence surveillée des populations et ceux qui ne voient pas très bien pourquoi ils devraient se faire inoculer un produit qui ne marche pas pour se protéger d’une pandémie qui ne tue pas.
Bref, nous semblons rentrer dans une période où nous risquons d’avoir à la fois des crises énergétiques, inflationnistes, géopolitiques et politico-sociales dans nombre de pays. Me doutant un peu que le futur immédiat risquait d’être agité , j’avais donc proposé au lecteur une structure de portefeuille très défensive depuis quelque temps déjà.
Ces conseils étaient organisés au tour de deux axes, d’abord la constitution d’un portefeuille anti-fragile pour la moitié de vos actifs et ensuite le genre d’actions que vous deviez avoir dans la partie agressive du portefeuille pour l’autre moitié.
Au départ, il faut organiser la partie défensive du portefeuille autour du concept de l’anti -fragilité développé par Nassim Taleb il y a quelques années. Un actif anti-fragile voit son cours monter quand la volatilité des actifs financiers monte. Je commençais donc le travail nécessaire pour bâtir un portefeuille adapté aux troubles qui s’annonçaient en recommandant de mettre 34 % du portefeuille en obligations chinoises et 16% en or. L’idée était que si les marchés baissaient sèchement, ce portefeuille monterait, ce qui atténuerait la gamelle. Vérifions. C’est ce qui s’est passé fin 2018 ou encore début 2020…
De plus, depuis 2018, le Portefeuille anti fragile a eu la même performance que l’indice des actions de la Bourse de Paris, mais avec une beaucoup plus faible volatilité. La combinaison des deux devraient être heureuse.
Voyons comment aurait agi un portefeuille qui aurait été tout le temps 50 % en anti-fragile et 50 % dans l’indice de la bourse de Paris.
De plus, depuis 2018, le Portefeuille anti fragile a eu la même performance que l’indice des actions de la Bourse de Paris, mais avec une beaucoup plus faible volatilité. La combinaison des deux devraient être heureuse.
Voyons comment aurait agi un portefeuille qui aurait été tout le temps 50 % en anti-fragile et 50 % dans l’indice de la bourse de Paris.
J’aurais fait 4 % de plus que l’indice et avec une volatilité beaucoup plus faible que celle de l’indice. Et je pense que si les marchés baissent à nouveau, je serai bien content d’avoir 50 % de mes actifs en valeurs anti- fragiles. Donc, je ne touche pas à mes lignes de défense.
Conclusion sur la partie anti-fragile du portefeuille. Elle a fait son boulot et je suis plutôt « déçu en bien » comme disent les Suisses. Mon conseil reste donc le même : Il serait très imprudent dans la période dans laquelle nous sommes de ne pas avoir des positions défensives bien structurées, c’est-à-dire autour de l’or et des obligations chinoises.
Ayant organisé la partie défensive du portefeuille, il faut ensuite passer à la deuxième étape : comment choisir les valeurs qui resteront dans la partie offensive dudit portefeuille.
Une grande partie des lecteurs étant français, mon critère de sélection avait été fort simple. L’ennemi de tout actionnaire en France est l’Etat, comme on vient de le voir avec l’exemple d’EDF.
Et donc j’avais proposé aux lecteurs de n’investir que dans des valeurs en France qui n’avaient rien à voir avec l’Etat, l’Etat n’étant pas actionnaire. En voici une liste, mais chacun peut établir la sienne.
Air Liquide, Schneider , Danone, Accor, Ricard, Sodexo, Total, LVMH, l’Oréal, Cap Gemini et Holcim (ex-ciments Lafarge, passés en Suisse pour avoir la paix). Et la méthode d’investissement était simple. Investir 9% % du portefeuille actions dans chacune et rebalancer automatiquement à 9% % de temps en temps, ramenant systématiquement à 9 % et celles qui ont beaucoup monté et celles qui ont beaucoup baissé . Par exemple, Total s’était ratatiné il y a 18 mois, il fallait en racheter et sur les 12 derniers mois l’action Total a cartonné. Il faut donc la ramener aujourd’hui à 9 %, ce qui est contre intuitif, mais marche très bien.
Vérifions la performance de ce portefeuille de valeurs françaises libres. Sur les graphiques suivants, j’ai rebalancé à la fin de chaque mois.
- L’indice officiel à Paris est monté de 41%
- L’indice des valeurs « libres » est monté de 56 % , soit + 11. % par rapport a l’indice en 49 mois.
- Voila qui donne une idée de la performance des valeurs « étatiques » puisque l’indice officielle inclût bien sûr les valeurs qui ont surperformé, ce qui donne une idée de la sous performance des valeurs étatiques.
Le secteur libre allouerait il ce bien rare entre tous qu’est le capital mieux que ne le fait le secteur public ? Voila une réalité qui ne semble pas être comprise par ceux qui se présentent aux élections présidentielles. Je ne crois pas qu’il y ait un seul candidat qui s’en réclame, ce qui augure mal de l’avenir de notre pays.
Nous arrivons maintenant à la fin de l’exercice et il me faut répondre à la question suivante : Quelle a été la performance de mon portefeuille si j’étais investi à 50 % en valeurs anti fragiles et à 50 % en valeurs libres (françaises) et que j’ai rebalancé tout ce petit monde a la fin de chaque mois ?
Vérifions, vérifions toujours, vérifions encore.
En revanche, j’ai fait moins bien que si j’avais investi uniquement dans les valeurs « libres », ce qui veut dire que si je n’ai pas peur de la volatilité (= je n’aurai jamais besoin de mon argent), alors être en actions 100% du temps est la solution. Mais on dort très, très mal.
Conclusion
Je ne prétends en rien que j’ai trouvé la martingale pour gagner de l’argent à tous les coups tant cela serait idiot. Si nous rentrons dans un marché baissier structurel comme le Japon en 1990, je vais souffrir, mais moins que si j’étais 100 % en actions. Ce que je dis est diffèrent. Quand les choses deviennent difficiles il faut devenir extrêmement discipliné et suivre des règles quasiment de façon obtuse, puisque le monde devient irrationnel.
- Première règle : rentrer dans la crise avec une réserve de valeur totalement liquide qui montera si les marchés se cassent la figure. Dans les trente dernières années, cette réserve devait être investie dans les obligations américaines et allemandes. C’est fini, ces positions n’ont plus aucune valeur d’anti-fragilité et je propose une combinaison d’or et d’obligations chinoises pour les remplacer.
- Deuxième règle : votre trading doit être automatisé. Les grandes baisses sont irrationnelles et ni vous ni moi n’achèteront le jour du plus bas. Il faut donc se détacher et laisser faire la règle. La règle vous fera acheter pendant la crise des actifs illiquides et donc sous-cotés pendant qu’elle vendra vos actifs liquides et surcotés à ceux qui auront besoin de cash.
- Troisième règle : les baisses les plus sévères dans l’histoire ont toujours eu lieu quand un Etat était en difficulté. Et quand les Etats sont en difficulté, la première chose qu’ils font est de piller les sociétés dont ils sont actionnaires, comme les actionnaires d’EDF viennent de le constater une fois encore. Ne jamais être co-actionnaire avec l’Etat (français) est la troisième règle.
Si vous suivez ces règles en les aménageant pour votre cas personnel, alors vous coulerez une vieillesse heureuse et prospère. C’est tout le mal que je vous souhaite.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.