La conjoncture est difficile et l’heure est au rassemblement. Le gel,
la sécheresse… les agriculteurs sont confrontés durement depuis
plusieurs semaines aux aléas climatiques. Et aucune région au Maroc
n’est malheureusement épargnée.
Pour discuter et débattre des freins au
développement du secteur, les conseillers de toutes les chambres
d’agriculture du Royaume se sont réunis vendredi dernier à Agadir. “Nous
passons par des moments critiques. Il est donc important que nous nous
réunissions pour trouver ensemble des solutions’’, souligne Ali Kayouh,
président de la Chambre d’agriculture du Souss-Massa-Draâ. La région,
première zone d’exportation de primeurs, considérée également comme le
verger du Royaume, est particulièrement concernée et touchée. Les
cultures plein champ ont été saccagées par le froid et les éleveurs
souffrent de la sécheresse. Le couvert végétal nécessaire pour
l’alimentation du bétail est bien rare. Ainsi, les dernières mesures
mises en œuvre par le gouvernement pour la sauvegarde du cheptel ont
bien sûr été abordées. De l’avis de certains agriculteurs, ces dotations
en orge et en aliments composés pour le bétail sont insuffisantes pour
sauvegarder le bétail. Mais faut-il toujours attendre une aide de l’Etat
dans un pays marqué par des sécheresses récurrentes? Pour Dr Mohamed
Ourais, vice-président de la Chambre d’agriculture de Souss-Massa-Draâ
en charge de la province de Tiznit, il est nécessaire que les
agriculteurs et particulièrement les éleveurs initient des réserves
chaque année pour faire face aux années de disette. Faut-il aussi se
préparer à l’échéance 2013 et à la mise en place de l’impôt au niveau du
secteur agricole? Les agriculteurs militent sur ce plan pour un report
jusqu’en 2020.“Les résultats du plan Maroc Vert sont escomptés à l’échéance 2020. Le secteur ne peut donc être assujetti avant. D’ailleurs, 90% des agriculteurs en raison de leur activité à petite échelle ne peuvent supporter l’impôt’’, souligne Ali Kayouh. Il faut souligner par ailleurs que si les agriculteurs sont exonérés de l’impôt, ils se plaignent vraiment des lourdes charges fiscales qu’ils paient indirectement sur leur activité. A l’échéance 2020, la profession devrait être inéluctablement structurée et représentée réellement au sein des chambres d’agriculture. C’est là que se pose la question des critères d’éligibilité. De fait, il est indispensable de séparer les chambres d’agriculture du domaine de la politique pour qu’elles soient véritablement représentatives du secteur. Mais les élus, qui utilisent souvent ces entités comme tremplin pour accéder au Parlement, y consentiront-ils?
Malika ALAMI
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