INJECTION MOTO
Régulateur (actuateur) de ralenti
Le régulateur de ralenti (ISC), également appelé actuateur, est constitué d’une vanne commandée par un servomoteur, lui-même géré par l’ECU (centrale de gestion du moteur). Lorsque le ralenti chute, suite à l’activation d’équipements énergivores ou au fait de se déplacer à très bas régime, le régulateur de ralenti va rétablir automatiquement le régime normal du ralenti. Il permet d’éviter la fluctuation du ralenti et le calage.
Constitution
Le régulateur de ralenti est constitué d’un moteur « pas à pas » qui commande une valve. Cette valve se déplace linéairement afin d’obturer plus ou moins un circuit annexe d’alimentation en air du moteur (Bypass). Le boitier du régulateur de ralenti présente un connecteur à 4 broches.
Fonctionnement
Le régulateur de ralenti fonctionne grâce à un ensemble de bobines et d’un noyau central qui tourne sur lui-même (moteur pas à pas). Les bobines du moteur pas à pas, pilotées par l’ECU, génèrent un champ magnétique qui réagit au champ magnétique d’un aimant permanent cylindrique central. Cela fait en sorte qu’une rotation de quelques degrés a lieu au niveau du noyau.
Ces rotations, dans un sens ou dans l’autre du noyau, sont transformées mécaniquement en un mouvement linéaire qui va attirer ou repousser une vanne à extrémité conique. Cette dernière va masquer plus ou moins l’arrivée d’air de ralenti du circuit bypass.
Le moteur pas à pas est piloté par l’ECU, qui évalue la vitesse de rotation du moteur et donne l’ordre ou non de corriger le régime de ralenti.
Si le régime du moteur descend en dessous d’une certaine valeur, l’ECU active l’électrovanne du régulateur de ralenti qui va déplacer la vanne afin de pouvoir augmenter la quantité d’air injectée. Le temps d’ouverture des injecteurs est augmenté en parallèle.
Vérifier le bon fonctionnement du régulateur de ralenti
Le moteur pas à pas du régulateur de ralenti peut tomber en panne. Cette panne à plusieurs causes, comme par exemple des enroulements du moteurs en court-circuit ou coupés, un problème d’alimentation électrique du moteur pas à pas ou un régulateur de ralenti encrassé.
Si celui-ci tombe en panne, vous aurez plusieurs symptômes comme :
- Le ralenti ne tient pas, le moteur cale
- Le ralenti fluctue ou reste accéléré
- Un voyant défaut moteur s’allume
- Le moteur cale si l’on roule au ralenti, allume son phare, par exemple…
Les symptômes concernant un défaut du régulateur de ralenti peuvent être difficiles à distinguer de ceux d’autres dysfonctionnements :
- Un injecteur défectueux
- Un ECU défectueux (bug du programme, défaillance électronique…)
- Des soupapes d’échappement qui ne se ferment pas correctement (pas assez de jeu, le moteur à une forte tendance à ne plus démarrer)
- Un papillon des gaz qui reste légèrement ouvert ou ne reprend pas toujours sa place au ralenti
Tester le régulateur de ralenti
Vous pouvez aller chez un concessionnaire qui branchera une « valise » sur votre prise diagnostique, afin de connaitre l’origine de la défaillance. Vous pouvez aussi vous procurer une console de diagnostic, qui permet aussi d’effacer les défauts après réparation :
Si vous ne possédez pas de console de diagnostic et souhaitez dépanner vous-même, passez aux étapes suivantes :
Contact coupé, démontez le régulateur de ralenti avec précaution (attention à l’éventuel ressort situé en bout de vanne) et regardez si la vanne fonctionne correctement : raccordez-la à son connecteur, elle effectue un mouvement avant-arrière quand on met le contact. Vérifiez aussi l’état de l’extrémité conique de la vanne et sa propreté. Vous pouvez souffler prudemment à l’intérieur du logement de la vanne.
Si la vanne ne bouge pas, soit c’est un problème mécanique interne, soit c’est un problème électrique et il vous faut passer à la phase suivante des tests.
2 - Vérifiez la tension fournie par l’ECU au régulateur de ralenti :
Pour vérifier le bon fonctionnement de l’ECU, débranchez le connecteur qui relie l’ECU au régulateur. Mettez le contact et branchez un des cordons de votre multimètre numérique (réglé en mode voltmètre) sur une des broches phase1 du connecteur côté ECU, et branchez l’autre cordon sur une des broches phase2 du connecteur (voir repérage Fig.1). Recommencez ensuite avec les autres broches phase1 et phase2. La tension affichée sera à chaque fois entre 10 et 15 volts.
En cas de tension trop faible ou absente, le défaut peut venir de l’ECU ou du faisceau électrique (fils ou connecteurs).
3 - Vérifier les bobinages du moteur pas à pas :
Débranchez le régulateur de ralenti. Mettez le multimètre en mode ohmmètre. Branchez un des cordons du multimètre numérique à la broche phase1 du régulateur et l’autre cordon à sa broche phase2, relevez la valeur de résistance affichée. Recommencez la manipulation avec les autres phase1 et phase2. Si les 2 valeurs mesurées ne sont pas d’environ chacune de 20 Ohm (exemple sur Suzuki 125 GSX), alors il y a un défaut. En cas de court-circuit, la valeur entre 2 phases 1 et 2 sera proche de 0 Ohm. En cas de rupture d’enroulement d’une ou de plusieurs bobines, la valeur relevée sera beaucoup plus élevée que la valeur normale.
Il faut également vérifier qu’il n’y a pas de court-circuit par mise à la masse (si le boitier du régulateur ou la vanne sont en métal). La valeur de résistance mesurée entre chaque broche et le boîtier (si il est métallique) doit être très élevée.
Disfonctionnement aléatoire du régulateur de ralenti
Si vous ne trouvez aucune anomalie lors des vérifications précédentes, que le ralentit fonctionne normalement par moments et dysfonctionne à d’autres, et afin de valider ou non que le problème provient bien du régulateur, effectuez cette manipulation :
Moteur bien chaud et en marche, déconnectez le régulateur de ralenti, qui conservera ainsi son réglage actuel. Roulez ainsi pendant plusieurs jours. Si le problème ne se répète plus, moteur chaud, c’est que le régulateur est probablement en cause et que vous avez droit à une panne intermittente. Changez le régulateur. Comme le régulateur est débranché, un voyant défaut moteur va s’allumer sur le tableau de bord. De même, le ralenti sera anormal moteur froid, plutôt bas. Rien ne vous empêche de continuer à rouler ainsi.
Si après avoir remplacé le régulateur le disfonctionnement aléatoire persiste, c’est l’ECU qui est en cause, il n’y a pas d’autre moyen simple de le savoir hormis utiliser une console de diagnostic.
Contrôle manuel du ralenti
Si vous souhaitez conserver la main sur le réglage du ralenti, ou ne pas dépenser une somme astronomique pour remplacer le régulateur de ralenti (+ de 200€ pour la Suzuki 125 GSX), vous pouvez le supprimer et le remplacer par un kit manuel (probablement inexistant sur votre modèle !), ou le réaliser vous-même de toutes pièces !
Si vous êtes courageux et adroits, vous pouvez modifier le régulateur existant pour l’actionner manuellement, exemple pour la Suzuki 125 GSX :
- Démontez le régulateur de ralenti (attention au ressort qui se trouve en bout de la vanne en plastique. Il ne sera pas réutilisé)
- Dévissez la vanne en plastique
- Découpez le dos du servomoteur du régulateur sur 1 à 2 mm maxi, avec une scie à métaux, en faisant attention de ne pas abimer le noyau magnétique central (sciez en tournant autour du servomoteur)
- Retirez le noyau et son axe par l’arrière
- Le bobinage du moteur du servomoteur apparait après la découpe et doit être entièrement débobiné
- Sciez le corps du servomoteur sur une hauteur allant jusqu’au petit repère de positionnement de sa bride de fixation en métal
- Ébavurez et nettoyez correctement
- Réintroduire le noyau et son axe fileté
- Revissez la vanne jusqu’à environ 5 mm du corps du régulateur en ayant pris soin de trouver et d’intercaler un petit ressort (diamètre extérieur entre 10 et 12 mm environ) entre le corps du régulateur et la vanne, sans que ce dernier n’empêche son fonctionnement.
- Emboitez un ou deux petits joints toriques sur la partie du noyau qui dépasse du corps du régulateur, ils serviront de joints et de molette de réglage.
- Remontez le régulateur
- Démarrez et effectuez un premier réglage à froid, en tournant lentement la molette sur la gauche, puis sur la droite si nécessaire, afin de trouver la vitesse de ralenti la plus élevée. Recommencez moteur chaud et conservez ce dernier réglage. À froid le ralenti serra un peu bas, mais tout rentrera dans l’ordre à chaud.
Enveloppez les deux résistances dans une gaine thermos-rétractable et coller le tout avec du Duck Tape noir au connecteur
En redémarrant le moteur et en roulant le voyant défaut moteur devrait s’éteindre. Si ce voyant reste désespéramment allumé, il vous faudra l’éteindre avec une console de diagnostic, la vôtre ou celle d’un concessionnaire.
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