13 août 2024

Pourquoi les Ukrainiens ont-ils attaqué Koursk ?

Alors que le monde entier commençait à oublier béatement l’existence de l’État failli misérable, anciennement connu sous le nom d’Ukraine, celui-ci nous a rappelé son existence en attaquant la région de Koursk, en Russie, dont elle est frontalière. Plus d’un millier de soldats ukrainiens, dont beaucoup appartiennent à des formations nazies ayant fait leurs preuves au combat et dont beaucoup se sont retirés de certaines parties du front existant de 1 000 km, le long duquel la partie ukrainienne est actuellement en train de battre méthodiquement en retraite, ont été équipés des chars et de l’artillerie restants, pour la plupart fournis par l’Occident à ce stade, et ont reçu l’ordre d’attaquer une partie du territoire russe défendue faiblement et auparavant paisible, dans le cadre d’une attaque de type terroriste. Quelques mercenaires polonais et français et quelques égorgeurs géorgiens bien connus ont également été repérés.

Au cours des deux jours suivants, ils ont perdu la plupart de leurs blindés et de leur artillerie ainsi qu’un bon tiers de leurs hommes, leurs voies de réapprovisionnement ont été coupées et ils sont maintenant bloqués et sur le point d’être détruits par des troupes russes fraîches qui ont été dépêchées en urgence à la frontière ukrainienne. Mais l’armée ukrainienne perd actuellement environ 2 000 hommes par jour, souvent à cause de bombardements de précision (les bombes de l’aviation russe, dont un très grand nombre a été stocké à l’époque soviétique, ont récemment été dotées d’ailes courtes et de systèmes de guidage de précision), de sorte que le fiasco de Koursk n’est qu’un simple incident dans les statistiques. Par contre, le fait de retirer les nazis du front existant risque de le faire s’effondrer encore plus rapidement.

Depuis ce matin, la Russie a instauré un régime d’exception anti-terroriste à Koursk et dans deux régions voisines, ce qui permettra aux autorités de s’affranchir de certaines subtilités juridiques dans la gestion de l’incursion. Bien que les dommages causés par ces attaques aient été assez limités, la télévision d’État russe a produit des rapports détaillés et accablants à ce sujet.

En particulier, un correspondant militaire très respecté, Yevgeny Poddubny, a subi de graves brûlures lorsqu’un drone kamikaze ukrainien a percuté la voiture qu’il conduisait (les opérateurs de drones ukrainiens ciblent spécifiquement les journalistes). Plusieurs milliers de civils ont dû être évacués des régions frontalières (les Ukrainiens leur ont tiré dessus alors qu’ils fuyaient), reçoivent de l’aide et sont hébergés ailleurs. Nombre d’entre eux ont dû laisser derrière eux leurs animaux de compagnie et leur bétail – un aspect qui semble avoir mis en colère les téléspectateurs russes plus que toute autre chose.

Bien qu’il semble trop tôt pour dire quel sera le résultat final de l’incursion de Koursk, par analogie avec l’incursion de Belgorod, qui s’est produite il y a quelque temps et a entraîné la création d’une zone tampon de l’autre côté de la frontière dans la région de Kharkov, nous sommes amenés à penser que la région de Sumy subira le même sort : les Russes organiseront une généreuse bande de territoire ennemi, complètement dépeuplée, massivement minée et soigneusement surveillée à la recherche de tout signe d’activité humaine pour se prémunir contre de nouvelles incursions.

Dmitry Orlov

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

De nombreuses théories ont circulé ces derniers jours pour tenter d’expliquer pourquoi les Ukrainiens attaqueraient Koursk. Après tout, si vous avez déjà une ligne de front active de 1000 km avec la Russie, le long de laquelle vous reculez régulièrement tout en subissant des pertes massives, la seule chose que vous ne voudriez certainement pas faire est de l’étendre. Le raisonnement de Mikhailo Podolyak, l’homme de main de Zelensky, selon lequel l’objectif est d’améliorer la position de négociation de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie, est tout à fait ridicule, car il n’y a pas de négociations, et il n’y en aura jamais, pour un ensemble de raisons solides :

Premièrement, la Russie ne reconnaît pas le régime de Kiev comme légitime : le mandat de son président a expiré en mai, celui de son parlement expire demain (11 août) ; par conséquent, personne à Kiev n’a le pouvoir de signer un quelconque accord de paix. (Les articles de capitulation sont une autre affaire : n’importe quel vieux perdant peut être contraint de les signer, en tant que premier et dernier acte officiel).

Deuxièmement, la Russie a précisé ses conditions pour la cessation des hostilités. La première d’entre elles est la levée de toutes les sanctions anti-russes des États-Unis, de l’Union européenne et de leurs alliés, que la Russie considère comme illégales au regard du droit international. Viennent ensuite les garanties de la future neutralité de l’Ukraine, le retrait de toutes les forces étrangères et des mercenaires, la démilitarisation et la dénazification (les nazis devront être jugés à la Nuremberg). Enfin, les nouvelles régions russes de Crimée, Lougansk, Donetsk, Zaporozhye et Kherson doivent être reconnues internationalement comme un territoire russe souverain.

Quel est le rapport avec le régime de Kiev et ses représentants putatifs tels que Mikhailo Podolyak ? Aucun, en fait. Les Russes s’adressent directement aux Washingtoniens ou ne s’adressent pas du tout à eux et se contentent de tirer et de bombarder à leur guise. Mettons donc la théorie de la “position de négociation améliorée” là où elle doit être : à la poubelle.

Certains analystes ont souligné que cette incursion était peut-être l’expression d’une tendance idiosyncrasique des nazis :

  • À la fin de la Première Guerre mondiale, Keiser Wilhelm a ordonné à ses troupes restantes de marcher sur Paris. Elles ne sont pas allées bien loin et le Keiser a capitulé peu de temps après.
  • À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un certain peintre autrichien médiocre a ordonné à ses troupes restantes de marcher sur l’Italie du Nord… et s’est suicidé peu de temps après.

L’ancien président ukrainien Zelensky possède le pistolet idéal pour cette occasion : un CZ75 gravé à la main qui lui a été offert par le président Pavel de la République tchèque. Mais je doute que Zelensky se tire une balle ; il est plus probable qu’il s’envole vers son manoir de Miami pour se détendre et profiter un peu de la vie. Voyez-vous, le régime ukrainien ne pense qu’à l’argent, rien d’autre. Les millions de soldats ukrainiens morts et blessés, la dévastation économique et sociale – tout cela n’est qu’un dommage collatéral pour eux. Tout ce qui compte pour eux, et pour leurs maîtres étrangers de Washington, c’est que cela leur a permis de s’enrichir.

Viennent ensuite les analystes superficiellement techniques. Certains supposent que la cible de l’attaque de Koursk était la station d’énergie atomique de Koursk (ou centrale nucléaire). Mais étant donné qu’elle se trouve à quelque 60 km de la frontière et qu’on ne peut l’atteindre qu’en conduisant des colonnes blindées sur des routes (le terrain est truffé de marécages, de ravins et d’autres obstacles), lesquelles routes sont très facilement attaquées depuis les airs (étant donné la supériorité aérienne totale de la Russie) pour y détruire lesdites colonnes blindées, l’idée que les Ukrainiens aient pu atteindre la centrale nucléaire relève de la pure fantaisie.

D’autres analystes ont émis l’hypothèse que la cible de l’attaque ukrainienne était la ville de Sudzha, non loin de la frontière. Sudzha se distingue par le fait qu’elle abrite une station de pompage et de comptage du gaz naturel, à partir de laquelle le gazoduc traverse l’Ukraine et alimente la Moldavie (via la Transnistrie), la Slovaquie, l’Autriche et la Hongrie. Si l’Ukraine interrompait l’acheminement du gaz, cela poserait un problème à ces pays. Alors que la Moldavie et la Hongrie pourraient obtenir les volumes de gaz russe dont elles ont besoin via la Turquie, la Slovaquie et la Hongrie seraient contraintes de conclure d’autres accords, bien plus coûteux, impliquant du gaz naturel liquéfié pompé à travers des pays disposant de ports GNL. Quant à l’Ukraine elle-même, elle était autrefois un gros consommateur de gaz russe, mais maintenant que sa population est beaucoup moins nombreuse et qu’elle n’a pratiquement plus d’industrie, les maigres 20 milliards de mètres cubes par an de sa production nationale suffisent amplement à ses besoins.

Mais pourquoi les Ukrainiens ont-ils besoin d’envahir Sudzha pour fermer le gazoduc alors qu’il existe d’autres stations de pompage situées directement sur le territoire ukrainien ? Il n’y a qu’une seule réponse plausible : si quelque chose de désagréable (sans doute lié à l’Ukraine) devait arriver à la station de pompage de Sudzha, le régime de Kiev pourrait prétendre qu’il s’agit d’une conséquence involontaire d’une action militaire et donc d’un cas de force majeure ; en outre, toute responsabilité pour les dommages économiques consécutifs incomberait aux Russes, et non aux Ukrainiens, puisque Sudzha se trouve sur le territoire russe. Les Ukrainiens pourraient donc faire sauter la station de pompage et demander ensuite à la Russie de les dédommager pour les frais de transit perdus (ce que la Russie ne ferait pas, mais cela reste suffisant à des fins de propagande).

Mais le régime de Kiev et ses amis de Washington n’ont pas besoin de faire sauter la station de pompage de Sudzha pour gagner de l’argent – ce qui, comme je l’ai déjà dit, est leur but ultime. Il leur suffit de MENACER de faire exploser la station de pompage pour faire bondir les prix du gaz en Europe.

Le plan d’affaires ukrainien est donc simple en soi :

  1. Accumuler les contrats à terme sur le gaz
  2. Envahir la région de Koursk
  3. ? ??
  4. Engranger les profits !

Mais qu’en est-il des milliers de morts ukrainiens qui sont les dommages collatéraux de ce jeu de ce pari boursier ? Je laisse au lecteur le soin de trouver la réponse à cette question.

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