Les aides Covid, initialement conçues pour atténuer les conséquences économiques de la pandémie, suscitent maintenant des inquiétudes. Selon un rapport de BRI (Banque des règlements internationaux), elles ont généré une réticence à l’idée de travailler plus longtemps chez beaucoup de gens. Cette évolution est plus marquée dans les pays ayant offert des aides généreuses, dont le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada. La BRI met en garde sur ce manque de volonté de travailler. Cette situation pourrait compromettre la reprise économique et nourrir la crise de l’inflation.
Les banquiers centraux, en particulier la Banque des règlements internationaux (BRI), alertent sur un changement dans les préférences des travailleurs, les rendant réticents à travailler davantage. La BRI met en garde contre les implications inflationnistes potentielles et souligne l’importance de maintenir des taux d’intérêt élevés. Le groupe a déclaré que ce phénomène est plus prononcé dans les pays qui ont dépensé des milliards de dollars pour soutenir financièrement les citoyens durant la pandémie. Or, cela peut favoriser l’inflation.
Baisse des heures de travail avec la crise du Covid
La BRI, groupe des plus hauts responsables de la banque centrale du monde, a déclaré que le soutien attribué aux travailleurs durant la pandémie a généré chez eux une réticence. En effet, la banque a constaté que « les préférences des travailleurs ont évolué en faveur d’une réduction des heures de travail ». Ce manque de volonté à travailler dur est plus important chez les citoyens des pays ayant attribué des aides Covid importantes.
Cette tendance est particulièrement marquée dans les pays ayant mis en place des programmes d’aides substantiels, tels que le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada. Pour rappel, le gouvernement britannique a dépensé 70 milliards de livres sterling afin de soutenir les 11,7 millions d’employés concernés par le chômage technique durant la pandémie du Covid-19.
En raison de ce soutien budgétaire important, la participation à la main-d’œuvre est au ralenti. En effet, selon le dernier bilan de l’Office for National Statistics, le nombre de personnes au travail est plus faible que celui d’avant la pandémie. Au mois de juin 2023, on a enregistré un écart important de 191.000 personnes. On constate aussi une baisse de 0,9 point du taux d’emploi.
Pour couronner le tout, les personnes qui ont un emploi ont tendance à travailler moins actuellement. Avant la pandémie, un travailleur moyen à temps plein a passé 36,9 heures par semaine au travail, entre mai et juillet. Cette année, à la même période, le temps de travail est réduit à 36,4 heures par semaine.
Un risque d’inflation élevé
Selon le rapport de BIS, ce manque de volonté de travailler dur pourrait favoriser le risque d’inflation. En effet, en raison de la baisse des effectifs, les entreprises sont souvent obligées de proposer des salaires élevés pour attirer des employés. Les enquêtes menées ont aussi révélé que les demandes de congés maladie et de retraite anticipée ont fortement augmenté depuis la pandémie. Tout cela aura sûrement un impact sur la trésorerie des entreprises, mais aussi sur les économies du pays.
Le directeur de l’Institute for Employment Studies, Tony Wilson a déclaré que les départs précoces du travail sont plus élevés chez les personnes de plus de 50 ans. C’est la conséquence du chômage partiel, un mécanisme mis en place durant la pandémie. Ce rapport du BIS constitue donc un avertissement sur les dommages de longue durée laissés par les aides Covid. Au Royaume-Uni, Jeremy Hunt et Rischi Sunak encouragent les gens à reprendre le travail depuis plus d’un an. Mais jusqu’à présent, leurs efforts n’ont pas encore donné de fruits.
Par ailleurs, dans de nombreux pays, des cas de fraude concernant les aides liées à la COVID-19 ont été mis en lumière. Le manque de prudence et la précipitation lors de la distribution des prêts ont simplifié les manœuvres des fraudeurs. Selon une enquête menée par l’Associated Press (AP), des milliards de dollars des fonds d’aide COVID-19 ont été volés ou gaspillés aux États-Unis. C’est la plus grande escroquerie de l’histoire des États-Unis.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/12/07/les-aides-covid-ont-accentue-la-reticence-au-travail-selon-les-banquiers-centraux/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.