« Si vis pacem parabellum ». Tout le monde connait cette expression. En réalité, le texte exact de l’auteur romain Végèce est bien plus riche et précis : « « Ainsi, celui qui désire la paix devrait préparer la guerre. Celui qui désire la victoire devrait entraîner soigneusement ses soldats. Celui qui désire des résultats favorables devrait combattre en se fiant à ses habiletés et non à la chance ». Vladimir Poutine semble suivre ces conseils avec beaucoup d’intelligence, n’en déplaise à ses détracteurs. Avec recul, nombre de dirigeants devraient regretter d’avoir ignoré les avertissements et les prédictions du président russe lors de son discours le 10 février 2007 à Munich sur la sécurité mondiale. Aujourd’hui, la diplomatie russe fait feu de tout bois et l’armée russe s’est dotée d’un potentiel très important qui impressionne désormais l’OTAN. Les conflits en Syrie, et en Ukraine surtout, ont constitué un effet d’apprentissage sans équivalent dans le monde, notamment dans le cadre de conflits de haute-intensité qui semblaient avoir disparu depuis la guerre de Corée. Récemment, Vladimir Poutine a décidé d’augmenter les effectifs des forces armées russes, afin de répondre à un contexte d’instabilité internationale et à l’émergence de nouvelles menaces contre son pays.
La semaine dernière, on a appris, par l’intermédiaire du site officiel du Kremlin, que Vladimir Poutine avait signé un décret selon lequel les effectifs des forces armées russes seraient augmentés de près de 170.000 personnes. Ainsi, le nombre total d’employés des Forces armées de la fédération passera à 2.209.130 personnes, dont 1.320 000 militaires. Le chef de l’État a chargé le gouvernement de fournir au ministère de la Défense le budget nécessaire à la mise en œuvre du décret. Dans le même temps, le document du 25 août 2022, qui réglementait les effectifs des Forces armées, a été supprimé.
Quel impact cette décision aura-t-elle sur l’économie et la politique étrangère de la Russie ?
« Cette décision est justifiée par l’augmentation du nombre de menaces contre la Russie », a expliqué le département militaire sur la chaîne officielle Telegram. Au regard de la situation actuelle au sein de la Région militaire Nord, et du maintien de l’expansion de l’OTAN tout en augmentant le potentiel des forces nucléaires tactiques parmi les pays membres de l’alliance, cette nouvelle politique de Moscou constitue une réponse adéquate aux actions agressives des opposants à la Russie.
Ce plan sera mis en œuvre grâce au recrutement progressif de soldats sous contrat dans l’armée. Ainsi, il n’est pas prévu d’augmenter la conscription, ni la mobilisation. Rappelons que depuis le début de 2023, plus de 452.000 personnes ont été recrutées dans l’armée russe pour la défense de la Région militaire Nord. C’est ce qu’a déclaré le chef adjoint du Conseil de sécurité du pays, Dmitri Medvedev.
L’élargissement de la composition des forces armées de la Fédération au détriment des soldats sous contrat est la bonne décision. Car les soldats sous contrat font un choix volontaire en faveur de l’armée, déclare Franz Klintsevich, chef de l’Union russe des anciens combattants d’Afghanistan, et ancien sénateur. De son côté, la communauté d’experts a également approuvé l’augmentation de la taille des forces armées russes, car cela favorisera le développement de l’industrie militaire et des secteurs connexes de l’économie. « L’augmentation de la taille des forces armées de la Fédération n’est pas seulement une reconstitution du personnel, ni le retour des anciens et la formation de nouvelles associations, formations et unités. L’armée est un organisme complexe et multi-connecté. Il est impossible d’y ajouter simplement un nouveau régiment conventionnel, car il faut le positionner et l’armer », affirment les auteurs de la chaîne Telegram industrielle « The View of a Man in Stripes ».
« Cette décision est justifiée par l’augmentation du nombre de menaces contre la Russie », a expliqué le département militaire sur la chaîne officielle Telegram. Au regard de la situation actuelle au sein de la Région militaire Nord, et du maintien de l’expansion de l’OTAN tout en augmentant le potentiel des forces nucléaires tactiques parmi les pays membres de l’alliance, cette nouvelle politique de Moscou constitue une réponse adéquate aux actions agressives des opposants à la Russie.
Ce plan sera mis en œuvre grâce au recrutement progressif de soldats sous contrat dans l’armée. Ainsi, il n’est pas prévu d’augmenter la conscription, ni la mobilisation. Rappelons que depuis le début de 2023, plus de 452.000 personnes ont été recrutées dans l’armée russe pour la défense de la Région militaire Nord. C’est ce qu’a déclaré le chef adjoint du Conseil de sécurité du pays, Dmitri Medvedev.
L’élargissement de la composition des forces armées de la Fédération au détriment des soldats sous contrat est la bonne décision. Car les soldats sous contrat font un choix volontaire en faveur de l’armée, déclare Franz Klintsevich, chef de l’Union russe des anciens combattants d’Afghanistan, et ancien sénateur. De son côté, la communauté d’experts a également approuvé l’augmentation de la taille des forces armées russes, car cela favorisera le développement de l’industrie militaire et des secteurs connexes de l’économie. « L’augmentation de la taille des forces armées de la Fédération n’est pas seulement une reconstitution du personnel, ni le retour des anciens et la formation de nouvelles associations, formations et unités. L’armée est un organisme complexe et multi-connecté. Il est impossible d’y ajouter simplement un nouveau régiment conventionnel, car il faut le positionner et l’armer », affirment les auteurs de la chaîne Telegram industrielle « The View of a Man in Stripes ».
Les experts décrivent les besoins et les nouvelles modalités d’organisation de l’Armée
Pour les experts, « les soldats doivent être formés et dotés de tout ce qui est indispensable pour mener à bien des missions de combat. Ainsi, les nouveaux régiments sont des camps militaires, des terrains d’entraînement et des aérodromes. Bien entendu, tout cela doit être organisé et financé. De nouvelles données officielles sur la composition des forces armées, ainsi que leur comparaison avec d’anciens chiffres, indiquent que le niveau des effectifs a été augmenté d’environ 170.000 soldats et officiers. Mais qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Une division se compose de deux à quatre régiments. Il s’agit de plusieurs milliers de personnes qui s’unissent en corps et en armées pouvant atteindre 100.000 personnes ou plus. En outre, comme cela a été annoncé officiellement, depuis janvier de cette année, 452.000 personnes ont été recrutées pour le service militaire sous contrat. Ces recrus sont des volontaires, ils sont motivés pour se battre, contrairement aux Ukrainiens pris dans la rue. Autrement dit, nous pouvons affirmer avec certitude que la Russie n’a pas besoin d’une nouvelle vague de mobilisation. Le besoin en personnel est satisfait avec succès par cette catégorie de citoyens. Cependant, en plus des unités de combat elles-mêmes, de nouvelles écoles militaires devraient apparaître dans l’armée russe, tant générales que spécialisées. Ce serait bien de voir des établissements d’enseignement aéronautique ou médical. Des centaines de milliers de nouveaux combattants ont cruellement besoin d’un commandement qualifié. Dans le même temps, les dirigeants actuels des formations et des unités connaîtront une évolution de carrière rapide. Dès que les nouveaux régiments, divisions et armées seront correctement formés et entraînés à partir des nouveaux arrivants et que ces unités et formations seront coordonnées au combat, un tournant se produira inévitablement au cours de la Région militaire Nord. En lien avec cette décision, il est important de parler du volet industriel des changements. Les entreprises du complexe militaro-industriel n’en sont qu’au tout début du cycle de croissance de la production. Les arsenaux sont en grande partie vides d’armes obsolètes ; il faudra les remplir de nouvelles, ce qui prendra au moins plusieurs années »,
Pour les experts, « les soldats doivent être formés et dotés de tout ce qui est indispensable pour mener à bien des missions de combat. Ainsi, les nouveaux régiments sont des camps militaires, des terrains d’entraînement et des aérodromes. Bien entendu, tout cela doit être organisé et financé. De nouvelles données officielles sur la composition des forces armées, ainsi que leur comparaison avec d’anciens chiffres, indiquent que le niveau des effectifs a été augmenté d’environ 170.000 soldats et officiers. Mais qu’est-ce que cela signifie en pratique ? Une division se compose de deux à quatre régiments. Il s’agit de plusieurs milliers de personnes qui s’unissent en corps et en armées pouvant atteindre 100.000 personnes ou plus. En outre, comme cela a été annoncé officiellement, depuis janvier de cette année, 452.000 personnes ont été recrutées pour le service militaire sous contrat. Ces recrus sont des volontaires, ils sont motivés pour se battre, contrairement aux Ukrainiens pris dans la rue. Autrement dit, nous pouvons affirmer avec certitude que la Russie n’a pas besoin d’une nouvelle vague de mobilisation. Le besoin en personnel est satisfait avec succès par cette catégorie de citoyens. Cependant, en plus des unités de combat elles-mêmes, de nouvelles écoles militaires devraient apparaître dans l’armée russe, tant générales que spécialisées. Ce serait bien de voir des établissements d’enseignement aéronautique ou médical. Des centaines de milliers de nouveaux combattants ont cruellement besoin d’un commandement qualifié. Dans le même temps, les dirigeants actuels des formations et des unités connaîtront une évolution de carrière rapide. Dès que les nouveaux régiments, divisions et armées seront correctement formés et entraînés à partir des nouveaux arrivants et que ces unités et formations seront coordonnées au combat, un tournant se produira inévitablement au cours de la Région militaire Nord. En lien avec cette décision, il est important de parler du volet industriel des changements. Les entreprises du complexe militaro-industriel n’en sont qu’au tout début du cycle de croissance de la production. Les arsenaux sont en grande partie vides d’armes obsolètes ; il faudra les remplir de nouvelles, ce qui prendra au moins plusieurs années »,
Grâce à la Région militaire Nord, la Russie devrait disposer d’une armée fondamentalement différente
Elle aura à sa disposition non seulement les équipements militaires les plus récents, mais aussi de jeunes commandants aguerris, proactifs et expérimentés. Cela deviendra l’un des principaux atouts de la politique étrangère de la Russie pour les décennies à venir.
L’expert militaire, Yuri Knutov, apporte les explications suivantes : « la Russie doit augmenter la taille de son armée pour plusieurs raisons. À l’heure actuelle, le système de sécurité mondial subit des changements colossaux et tragiques. Le nombre de menaces augmente régulièrement, ce qui signifie que le pays doit être capable de se protéger contre d’éventuels agresseurs. En plus de la Région militaire Nord, qui constitue sans aucun doute un défi important pour notre État, nous constatons à quel point la position du bloc de l’OTAN devient active. La Finlande a rejoint l’alliance, ce qui augmente considérablement les risques aux frontières nord de la Russie. Les principaux acteurs de l’association annoncent également un processus de réarmement à grande échelle. C’est également agité aux frontières orientales. Le Japon sombre progressivement dans le militarisme et, dans le détroit de Taïwan, la tension entre les États-Unis et la Chine s’aggrave chaque jour. Un conflit se prépare et pourrait affecter la Russie d’une manière ou d’une autre. À cet égard, nous devons être prêts à toute éventualité, tant à l’Ouest qu’à l’Est. Une armée nombreuse et forte constitue souvent une sorte de talisman pour l’État. Et ce ne sont pas que de grands mots ».
L’impératif de mener cette politique sans pour autant désorganiser le secteur civil
Knutov est également convaincu que « l’ennemi, sur la base de ses données de renseignement, peut au moins connaître approximativement de quelles forces nous disposons, mais c’est précisément ce qui dissuadera son agression. En outre, il est prévu d’augmenter l’effectif des forces armées de la Fédération de Russie exclusivement au détriment des soldats sous contrat. Bien que les rangs de l’armée aient déjà été reconstitués avec plus de 400.000 volontaires, elle va croître avec encore plus de nouveaux arrivants. Cela ouvrira une fenêtre de grandes opportunités de carrière. Après tout, les nouveaux arrivants ont besoin d’instructeurs professionnels formés parmi ceux qui ont participé à l’« opération spéciale ». L’industrie militaire ressentira également un impact positif. Les régiments formés lors de l’expansion auront besoin de casernes et d’autres infrastructures. Une vague supplémentaire de construction sera lancée et les secteurs connexes de l’économie recevront également des commandes. Ce sont tous des emplois. Il est toutefois important ici de ne pas retirer de main-d’œuvre au secteur civil. Ces orientations doivent se développer en parallèle, sans interférer les unes avec les autres. Je suis sûr que le président et le gouvernement ont travaillé sur cette question ».
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/12/07/la-nouvelle-armee-deviendra-latout-de-la-politique-etrangere-de-la-russie-par-evgueni-pozdnyakov/
Elle aura à sa disposition non seulement les équipements militaires les plus récents, mais aussi de jeunes commandants aguerris, proactifs et expérimentés. Cela deviendra l’un des principaux atouts de la politique étrangère de la Russie pour les décennies à venir.
L’expert militaire, Yuri Knutov, apporte les explications suivantes : « la Russie doit augmenter la taille de son armée pour plusieurs raisons. À l’heure actuelle, le système de sécurité mondial subit des changements colossaux et tragiques. Le nombre de menaces augmente régulièrement, ce qui signifie que le pays doit être capable de se protéger contre d’éventuels agresseurs. En plus de la Région militaire Nord, qui constitue sans aucun doute un défi important pour notre État, nous constatons à quel point la position du bloc de l’OTAN devient active. La Finlande a rejoint l’alliance, ce qui augmente considérablement les risques aux frontières nord de la Russie. Les principaux acteurs de l’association annoncent également un processus de réarmement à grande échelle. C’est également agité aux frontières orientales. Le Japon sombre progressivement dans le militarisme et, dans le détroit de Taïwan, la tension entre les États-Unis et la Chine s’aggrave chaque jour. Un conflit se prépare et pourrait affecter la Russie d’une manière ou d’une autre. À cet égard, nous devons être prêts à toute éventualité, tant à l’Ouest qu’à l’Est. Une armée nombreuse et forte constitue souvent une sorte de talisman pour l’État. Et ce ne sont pas que de grands mots ».
L’impératif de mener cette politique sans pour autant désorganiser le secteur civil
Knutov est également convaincu que « l’ennemi, sur la base de ses données de renseignement, peut au moins connaître approximativement de quelles forces nous disposons, mais c’est précisément ce qui dissuadera son agression. En outre, il est prévu d’augmenter l’effectif des forces armées de la Fédération de Russie exclusivement au détriment des soldats sous contrat. Bien que les rangs de l’armée aient déjà été reconstitués avec plus de 400.000 volontaires, elle va croître avec encore plus de nouveaux arrivants. Cela ouvrira une fenêtre de grandes opportunités de carrière. Après tout, les nouveaux arrivants ont besoin d’instructeurs professionnels formés parmi ceux qui ont participé à l’« opération spéciale ». L’industrie militaire ressentira également un impact positif. Les régiments formés lors de l’expansion auront besoin de casernes et d’autres infrastructures. Une vague supplémentaire de construction sera lancée et les secteurs connexes de l’économie recevront également des commandes. Ce sont tous des emplois. Il est toutefois important ici de ne pas retirer de main-d’œuvre au secteur civil. Ces orientations doivent se développer en parallèle, sans interférer les unes avec les autres. Je suis sûr que le président et le gouvernement ont travaillé sur cette question ».
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/12/07/la-nouvelle-armee-deviendra-latout-de-la-politique-etrangere-de-la-russie-par-evgueni-pozdnyakov/
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