11 mai 2023

A partir de combien est-on riche ?

Et non, je ne vais pas critiquer Gabriel Attal mais plutôt aller dans son sens, un sens plus précisément dans lequel il a tenté d’aller mais sans s’y rendre jusqu’au bout, ce que je vais faire.

Pourquoi vouloir définir la richesse si ce n’est évidemment pour la critiquer.

Derrière cette question qui semble « intelligente » de l’auditeur  » selon vous, monsieur le ministre, à partir de quel montant mensuel est-on riche ? » ne se cache aucune gentillesse, aucune bienveillance, aucune volonté de concorde, aucune envie de faire société commune entre riches et pauvres, entre ceux qui savent et ceux qui ont besoin d’être formés, entre ceux qui soignent et ceux qui ont besoin de soins etc..

Quand je veux obliger un ministre ou un politique à définir la richesse ou le seuil de revenu à partir duquel « on » devient riche, c’est pour mieux ostraciser celui qui atteindra ce seuil.

Et l’auditeur de citer le président Hollande et sa saillie crétine du « on est riche à partir de 4.000 euros ».

La richesse est une notion subjective comme le beau pour beaucoup.

Ma définition personnelle est simple. Je suis riche à partir du moment où je n’ai pas de mal à payer mes factures… mais ce qui est valable pour moi et les factures de ma Dacia, ne le serait pas pour moi si je devais payer les factures d’une Maserati !

Subjective et relative.

Ainsi est la richesse.

Mais dans notre pays, nous aimons haïr et détester les riches que nous taxons de tous les maux et que nous accusons d’être à eux seuls les 7 plaies d’Égypte.

Pourtant il y a quelques principes simples qu’il faut connaître et reconnaître.

  1. Il n’y a que deux façons de devenir riche. Travailler beaucoup ou faire travailler l’argent. En général le mieux est de faire les deux. Et ne me sortez pas le coup des héritiers, dont l’essentiel mange l’héritage avant même de l’avoir perçu. Ce qui est obtenu sans effort n’a pas de saveur.
  2. Le problème n’est pas la présence de riches, mais le grand nombre de « pauvres ». La bonne question est donc de savoir si la « richesse » cela s’apprend. Et la réponse est oui. On peut apprendre à être riche. C’est même très facile.
  3. Pour apprendre à devenir riche, lisez le livre « L’Homme le plus riche de Babylone ». C’est passionnant et très éclairant sur ce que nous ne faisons pas, à savoir enseigner l’art de devenir riche et pas celui de détester les riches !
  4. Si vous haïssez les mathématiques vous serez en échec en math. Si vous détestez la richesse, vous serez en échec sur la richesse.
  5. Etre riche n’est pas être riche d’argent. L’argent est toujours la conséquence. Le travail toujours la cause.
  6. Reportez-vous à la règle 1 et travaillez beaucoup.
  7. Une fois que l’on a travaillé beaucoup et peu dépensé, on a mis de côté.
  8. Quand on a travaillé beaucoup et que l’on s’est privé pour mettre de côté on peut commencer à faire travailler l’argent à sa place en plus de son travail.

Voilà comment se crée la richesse, petite comme grande. D’abord une passion et une envie pour rendre supportable les heures de travail nécessaires. Ensuite beaucoup d’économie et de privations, des privations supportables du type pas de grosses voitures, pas le dernier portable et rien d’ostentatoire.

Si les gens sont « pauvres », ce n’est pas parce que d’autres sont riches.

Ne voyez aucun jugement de valeur de ma part dans ces constats. Ce sont des constats. La vraie question tourne autour de l’enseignement de la richesse qui encore une fois n’est pas que financière !

C’est parce qu’ils succombent généralement à la gratification immédiate, au marketing, à la consommation de masse. Cela se voit en particulier aux Etats-Unis sur le graphique ci-dessous que je vais vous commenter.


Dans les années 50 et 60 le taux d’épargne des Américains était entre 10 et 15 %. Puis il a commencé à s’effondrer avec l’arrivée de la surconsommation de la mondialisation, de la dérégulation également de nombreux marchés. Bref, les années 80 et le libéralisme à la Reagan marquent un tournant important dans le taux d’épargne.

Il est désormais entre 4 et 5 % voire moins.

A une exception.

Le Vovid et les confinements.

Privés des magasins ouverts et de la consommation autre que « essentielle » le taux d’épargne des Américains a explosé, bondi littéralement à 35 % !

Du jamais vu… même dans les années 50 !

La conclusion n’est peut-être pas agréable à entendre mais elle est bien réelle.

Vous n’êtes pas pauvre parce qu’il y a des riches.

Vous êtes pauvres parce que vous dépensez trop.

Pour simplifier encore, il faut travailler beaucoup et dépenser peu. Mon pépé disait, un sou qui rentre, c’est un sou qui ne doit pas sortir.

Mon pépé n’était pas un « riche », loin de là, mais il était libre, car il savait maîtriser ses dépenses, ou pour le dire autrement il savait soumettre ses envies et ses désirs à sa raison.

Nous dépensons trop. Tout simplement. C’est une tendance collective et internationale.

Le pire, ce sont nos jeunes qui couinent pour sauver le climat et qui consomment comme aucune génération n’a pu le faire avant eux.

La consommation, c’est la pauvreté des masses, et l’enrichissement de quelques ultra-riches ou de quelques centaines de multinationales dont le métier est de prendre votre argent, mais personne ne vous y force.

Si vous voulez lutter contre les riches, ne cherchez pas à les taxer sinon ils vous vendront toujours plus cher et c’est le consommateur qui paiera donc vous !

Pour lutter contre les riches, devenez riche aussi. 

Travaillez, économisez, et ne consommez pas.

Couiner sur Gabriel Attal et aller au supermarché après me fait doucement et aimablement sourire.

N’oubliez pas de lire L’Homme le plus riche de Babylone.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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