Pour des raisons encore mystérieuses, les enfants sont moins gravement touchés par le Covid-19. Ils peuvent néanmoins être infectés et les formes sévères ne sont pas à exclure, mais elles ne sont pas plus fréquentes avec le variant Delta.
Les enfants, moins infectés par le virus ?
Santé Publique France appuie l'information selon laquelle les enfants seraient autant sujets à l'infection que les adultes dans son bulletin du 5 mai 2020. "Les cas pédiatriques de COVID-19 représentent une faible partie (1 à 5 %) de l’ensemble des cas de COVID-19 rapportés dans le monde". "Les facteurs de division du risque par rapport aux adultes sont de l’ordre de 1/10.000 pour les décès, de 1/1000 pour les formes graves, 1/100 pour les hospitalisations, 1/3 sur le pourcentage de PCR positives. Ceci est particulièrement vrai chez l’enfant de moins de 10 ans" affirme le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique et l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire.
Par ailleurs, une étude parue le 3 septembre dans la revue Journal of Pediatrics a montré que chez les enfants, le virus et les anticorps pouvaient coexister. "Avec la plupart des virus, quand on commence à détecter des anticorps, on ne détecte plus le virus, explique Burak Bahar, co-auteure de l'étude. Mais avec le Covid-19, nous pouvons voir les deux. Cela signifie que les enfants peuvent toujours transmettre le virus même si des anticorps sont détectés." Selon elle, ces résultats démontrent que "nous ne pouvons pas baisser la garde simplement parce qu'un enfant a des anticorps ou n'a plus de symptômes. Le rôle continu d'une bonne hygiène et de la distanciation physique reste essentiel."
Un taux d’anticorps plus bas
La revue médicale JAMA12 a publié le 22 mars 2021 une étude révélant que les enfants avaient un taux d’anticorps plus élevé en réponse au SRAS-CoV-2. Cette étude transversale, réalisée entre le 9 avril et le 31 août 2020 a mesuré le niveau d’immunoglobuline G (IgC) sur 31426 tests dans différents groupes d’âge, entre 1 an et 102 ans. Ce que les chercheurs ont trouvé, c’est que les enfants entre 1 et 10 ans produisaient jusqu’à deux fois plus d’IgC que les enfants âgés entre 11 et 18 ans, qui eux même affichaient un niveau deux fois plus élevé que les adultes âgés entre 19 et 24 ans.
Pour une raison encore non établie, les jeunes adultes âgés entre 19 et 30 ans ont les taux d’IgC les plus bas, ce taux remonte avec l’âge.
« Nos données pourraient expliquer en partie le niveau globalement plus bas de symptômes et de cas sévères de la maladie chez les enfants infectés » concluent les chercheurs.
Des symptômes moins graves de l'infection
Alors pourquoi ils n'apparaissent-ils pas dans les statistiques s'ils sont autant sujets à l'infection que les adultes ? Même infectés, ils "vont bien et ne vont pas à l'hôpital, donc ils ne sont pas testés", explique à l'AFP Sharon Nachman, professeur à l'école de médecine Renaissance de l'hôpital pour enfants Stony Brooks près de New York.
"Ceci est essentiellement lié au fait que les enfants infectés présentent majoritairement des formes asymptomatiques ou peu graves. Les formes graves et les décès chez les enfants sont exceptionnels" informe Santé Publique France.
Une étude publiée dans la revue médicale BMJ rapporte que sur 69.500 malades hospitalisés en Grande-Bretagne en janvier et juillet, ils étaient seulement 650 à avoir moins de 19 ans et parmi eux, 6 décès ont été recensés, toujours chez des patients présentant de lourdes comorbidités.
Le variant Delta : pas plus dangereux pour les enfants
À l’heure où l’inquiétude montait quant à la possible dangerosité du variant Delta pour la santé des enfants, les dernières données en provenance des États-Unis semblent être rassurantes. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), agences fédérales de santé publique américaines ont passé au crible les chiffres des admissions de 3.116 enfants âgés entre 0 et 17 ans hospitalisés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.