J’ai écrit dans mon livre de 2016, Shrinking the Technosphere :
…[Un] mouvement va se développer pour virtualiser les gens dans leur intégralité, y compris leur tête, en les remplaçant par des simulations informatiques. Dans un premier temps, cela sera fait pour que vos proches restent apparemment en vie après leur décès, mais plus tard, les personnes en âge de procréer décideront qu’avoir des enfants virtuels et simulés est beaucoup moins gênant que d’en avoir des physiques, avec tous les frais que cela implique de leur donner des implants neuronaux et plus tard de faire amputer leur corps.
Et cela déclenchera la tendance finale et inexorable qui consistera à remplacer les êtres humains physiques par des simulations informatiques. D’ici là, la puissance de calcul aura progressé au point que les simulations ressembleront étrangement à l’original supposé, pouvant envoyer des textes tels que « Oh mon dieu ! » et « Mort de rire ! » et échanger des selfies de leurs visages de canards simulés devant des lieux touristiques simulés, tout comme le faisaient les originaux autrefois.
Pour des raisons d’efficacité, les humains simulés ne fonctionneront que pour le bénéfice des quelques humains non simulés restants. Et lorsque le dernier humain restant sera remplacé par une simulation, il sera enfin possible d’éteindre le tout. La technosphère gagne ; la partie est terminée.
Ce n’était qu’une expérience de pensée futuriste, de simulation d’horreur et d’anti-utopisme. Mais apparemment, ce n’est pas ainsi que Microsoft l’a compris ; il l’a pris comme un appel à l’action ! Pour preuve :
Microsoft a obtenu un brevet qui lui permettrait de faire un « chatbot », un robot logiciel de communication en ligne en utilisant les informations personnelles de personnes décédées.
Le brevet décrit la création d’un robot basé sur « des images, des données vocales, des messages sur les médias sociaux, des messages électroniques » et d’autres informations personnelles.
Le vieil adage était : « Sur Internet, personne ne sait si vous êtes un chien ». Le nouveau dicton est : « Sur Internet, personne ne sait si vous êtes un chatbot ». Et ce n’est plus une blague. Si vous ne trouvez pas ce développement incroyablement effrayant, alors expliquez-nous ce que vous pensez que le mot « effrayant » signifie !
Dmitry Orlov
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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