Une étude a révélé que le vaccin britannique d'AstraZeneca/Oxford n'était efficace qu'à 22% contre les formes modérées du variant sud-africain, ce qui a poussé les autorités locales à suspendre le programme de vaccination prévu avec ce produit.
L'Afrique du Sud a suspendu le 7 février 2021 son programme de vaccination contre le Covid-19, qui devait démarrer dans les prochains jours avec un million de vaccins AstraZeneca/Oxford, après la parution d'une étude soulignant son efficacité limitée contre le variant sud-africain.
«C'est un problème temporaire, nous devons suspendre les vaccins AstraZeneca jusqu'à ce que nous ayons résolu ce problème», a commenté le ministre sud-africain de la Santé Zweli Mkhize, lors d'une conférence de presse en ligne.
Des chercheurs de l'université Witwatersrand de Johannesburg ont en effet affirmé que le produit britannique n'avait démontré qu'une «protection limitée contre les formes modérées de la maladie dues au variant sud-africain, chez les jeunes adultes». Selon les résultats préliminaires de l'étude, ce vaccin n'est efficace qu'à 22% contre les formes modérées du variant local, a rapporté le 6 février le Financial Times. Aucune donnée n'est pour l'instant disponible au sujet des formes graves.
«Les premiers résultats semblent confirmer que la mutation du virus détectée en Afrique du Sud peut se transmettre à la population déjà vaccinée», est-il précisé dans un communiqué sur l'étude, réalisée auprès de 2.000 volontaires âgés en moyenne de 31 ans, et qui n'a pas encore été examinée par des pairs scientifiques.
Un porte-parole d'AstraZeneca, contacté par l'AFP, a néanmoins affirmé que le laboratoire estime «que notre vaccin protégera quand même contre les formes graves de la maladie». «Car l'activité des anticorps neutralisants est semblable à celle d'autres vaccins contre le Covid-19 qui se sont montrés efficaces contre les formes graves, en particulier lorsque les doses sont espacées de 8 à 12 semaines», a-t-il avancé.
L'Afrique du Sud va se rabattre sur d'autres vaccins
Sur la BBC, Sarah Gilbert, chercheuse en charge du développement du vaccin à l'université d'Oxford, a expliqué le 7 février qu'il faudrait «un certain temps» avant de pouvoir déterminer l'efficacité du vaccin contre cette souche chez les personnes âgées. «Une version du vaccin avec la séquence du variant sud-africain est en préparation», a-t-elle annoncé.
Côté sud-africain, ce contretemps n'empêchera pas le développement de la campagne de vaccination, a voulu rassurer le ministre de la Santé Zweli Mkhize : «Dans les quatre prochaines semaines, nous aurons des vaccins Johnson&Johnson et Pfizer.» Des discussions avec d'autres laboratoires sont également en cours, notamment avec Moderna et le fabricant du vaccin russe Spoutnik V, a-t-il ajouté, tandis que l'exécutif sud-africain a déjà annoncé avoir réservé 20 millions de vaccins Pfizer/BioNTech.
Pays le plus touché du continent par la pandémie de Covid-19, avec près d'1,5 million de cas et plus de 46 000 décès, l'Afrique du Sud n'a reçu sa première livraison de vaccins que le 8 février : un million de vaccins AstraZeneca/Oxford destinés en priorité aux 1,2 million de personnels de santé. Les doses du produit, qui seront périmées en avril, seront conservés jusqu'à ce que les scientifiques donnent des indications claires sur leur utilisation, a précisé le ministre Zweli Mkhize.
Il ne s'agit pas des premières réserves sur l'efficacité du produit britannique. Certains pays, dans l'Union européenne notamment, ont préféré le recommander uniquement pour les moins de 65 ans, faute de données suffisantes quant à son efficacité sur les personnes âgées.
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