31 mars 2015

Coup de barre à droâte du gouvernement de gôche !



Comme vous l’avez compris, je revendique le « ni-ni ». Ho, rassurez-vous, je ne parle pas du « ni-ni » politiquement incorrect concernant le FN. Non. Je parle de mon « ni-ni » à moi. Je l’ai déjà dit et répété mais une fois de plus, pour les nouveaux abonnés du Contrarien Matin, ce ne sera pas une mauvaise idée.

J’assume mon dédoublement de la personnalité et ma schizophrénie économique (et c’est un mal qui touche en réalité la plus grande majorité d’entre nous). Je me sens très socialiste et très de gôche lorsque l’on parle de mon repos dominical (même si je bosse le dimanche) ou des 35 heures de ma femme ainsi que de ses jours de RTT. Je suis également encore plus de gôche lorsqu’un « vilain » médecin fonctionnaire de l’hôpital sauve mon gosse à 3 h du matin et me laisse partir sans payer, moi qui étais venu les mains dans les poches…

D’un autre côté… lorsque je fais ma déclaration d’impôts je hurle, je rouspète, je vitupère, contre ces socialos de merde qui font la générosité aux autres avec mon pognon. Bref, je suis autant de gôche que je suis de drôate et pas par manque de convictions, loin de là.

Je suis un « ni-ni » parce que le bon sens ne doit pas avoir de parti !

J’aime les bonnes idées, les idées justes et j’irai même plus loin… j’aime la rectitude, la probité, la droiture et cela doit aussi exister dans les idées. En ce sens, je suis fondamentalement pour le « ni-ni » car si être de droâte c’est aussi endosser les crétineries de droâte, alors non. Et évidemment réciproquement pour les fausses bonnes idées de gôche et des forces du prôôôôôgrèèèèès.

Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que notre gouvernement de gôche a fichtrement envie de donner un grand coup de barre à « droâte » en libéralisant encore plus notre économie pour évidemment lutter contre le chômage.
La lutte contre le chômage, l’alibi pour vous faire avaler n’importe quoi !

Une idée stupide reste une idée stupide. Et l’idée qui consiste à dire qu’il faut libéraliser pour créer du boulot, précariser pour renforcer la croissance ou encore baisser les salaires (les nôtres hein, pas les leurs évidemment) pour gagner en compétitivité c’est tout simplement stupide et faux.

C’est faux parce qu’aux USA ou au Royaume-Uni ils n’ont ni la CGT ni Force Ouvrière (eux aussi c’est le « ni-ni ») et pourtant ils ont tout plein de chômeurs comme nous. Le même nombre. Pourtant, là-bas, il y a nettement moins de droits sociaux… et pourtant leur reprise économique n’est pas flamboyante, leurs dettes sur PIB sont aussi importantes que les nôtres, leurs déficits pas mieux ! Bref, le problème de l’emploi est mondial et il est une évidence qu’en France, virer un salarié c’est facile. Même en CDI ! Tout cela c’est de l’hypocrisie. C’est facile et pas très cher, mais le patronat voudrait (logiquement) que ce soit encore moins cher.

Et c’est tout cela que va faire ce gouvernement de gôche, celui qui lutte pour la jûûûsticeuuuu sociale et le prôôôôôgrèèèèèès… Faux culs oui !

Tenez, jugez par vous-même avec cet article du Parisien (qui lui aussi fait plutôt dans le « ni-ni ») :
« Imposer une baisse des salaires et augmenter le temps de travail, plutôt qu’envoyer les gens au chômage… »

Ce qui aura pour effet évidemment de baisser vos salaires, d’augmenter votre temps de travail et de toutes les façons, si on travaille tous plus pour moins cher… eh bien il est à peu près certain que les entreprises n’auront pas du tout, mais alors pas du tout besoin d’embaucher.

Soyons précis. Si lorsque l’on baisse le temps de travail, cela ne crée par forcément d’emploi parce que les employeurs peuvent « compenser » cette baisse du temps de travail par une amélioration de la compétitivité, il est en revanche sûr et certain que si chaque bonhomme travaille plus d’heures, le besoin de recruter de nouveaux bonhommes n’existe plus. Résultat : une baisse du temps de travail n’est pas synonyme de création de postes mais une augmentation du temps de travail est synonyme d’une baisse des besoins en recrutement.

Donc vous dire qu’il faut travailler plus pour moins cher pour faire baisser le chômage c’est nous prendre pour des cons. Tout simplement.
Autre piste « géniale » : la suppression du licenciement économique !

« Autre modification en vue : les salariés refusant ces modalités bénéficient actuellement d’un droit au licenciement économique, plus avantageux en termes de formation et d’allocations. À l’avenir, ce serait un licenciement simple. »

Ou encore « enfin, il est envisagé de revoir la définition jugée trop vague et trop restrictive des difficultés économiques qu’une entreprise doit démontrer pour bénéficier de cette mesure. Syndicats et patronat auront apparemment beaucoup de choses à se dire… Le gouvernement, lui, devra s’assurer que sa majorité accepte ce coup de barre libéral ».

Ha ben oui, alors l’année dernière les forces proôôôôgressites de gôche m’expliquaient qu’on allait renforcer les protections de nos concitoyens licenciés économiques, avec des formations, reclassement et tout le tintouin (c’était l’époque de Nono le Montebourg maintenant mamamouchi chez Habitat). Maintenant, il va falloir vite supprimer tout ça puisque cela coûte juste trop cher aux entreprises, et cela vient diminuer les dividendes… pas bon pour les bonus de nos mamamouchis.

Alors voilà, je ne suis ni de gauche ni de droite parce que si vous regardez les choses avec objectivité, nos mamamouchis ne prennent pas des décisions dans l’intérêt de leur peuple mais dans l’intérêt des lobbies financiers et patronaux. Nous, nous sommes la piétaille qui sert de contrepartie, nous sommes de la chair à canon ou encore une simple variable d’ajustement.

Je le dis et je le répète. La bataille de l’emploi est déjà perdue et cela fait 40 ans que l’on nous explique que l’on « va lutter contre le chômage ». Plus on lutte, plus ça monte. Plus on lutte, plus on devient pauvre.

C’est pour cela que je vous incite jour après jour à vous préparer à faire face à un monde économiquement difficile pour rester encore « optimiste ». Vous devez intégrer la réalité d’un monde sans emploi et développer vos propres stratégies pour y faire face.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

Charles SANNAT

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