26 juillet 2013

Bénis soient les riches


Bien que Koch ait été élevé riche et amassé depuis une fortune personnelle estimée à $34 milliards, il nous a récemment gratifié d'un aperçu de sa véritable valeur, évaluée non pas en dollars, mais en moralité.

« Nous voulons être plus efficaces pour aider les défavorisés et les plus pauvres du pays » a-t-il déclaré. Excellente idée - Roosevelt n'aurait pas dit mieux ! Faisant remarquer que le gros problème des pauvres était que les pouvoirs en place « persistent à placer des obstacles sur leur chemin », Koch a coupé court pour en venir au fait, en déclarant « Il faut retirer ces obstacles ».

Charlie, je te suis ! Il faut retirer les obstacles tels que les délocalisations des emplois, la répression syndicale, le sous-financement des écoles, l'absence d'un système de santé accessible, le manque de logements et le problème de la garde des enfants.

Mais hélas, ce n'est pas ça du tout que Koch avait à l'esprit en parlant d'obstacles à retirer. A la place, il propose « d'aider » les pauvres en éliminant - vous êtes prêts ? - « le salaire minimum ». Pourquoi ? Parce que, nous explique cet abruti fils-de-riche, le salaire minimum « réduit la mobilité de la main-d'œuvre ».

Au cas où vous ne fréquenteriez pas le monde imaginaire, ploutocrate et narcissique dans lequel traîne Koch et ses semblables, « mobilité de la main-d'œuvre » est le psycho-baratin de la droite pour désigner le darwinisme social. Retirez toutes les protections sociales, théorisent-ils froidement (tout en se vautrant eux-mêmes dans leurs nids douillets de luxe), et les pauvres seront « libres » de devenir des milliardaires.

Selon Charlie, si les défavorisés ne bénéficiaient plus de protections sur leurs lieux de travail ni de programmes d'état pour soulager leur misère, ils n'auraient plus d'autre choix pour survivre que de grimper l'échelle sociale, se libérant ainsi de leur dépendance vis-à-vis de la charité d'état. Se libérer pour faire quoi ? Eh bien, nous dit Koch, ils pourraient ensuite « créer une société... conduire un taxi... devenir coiffeur. »

Quelle visionnaire, ce type ! Là où vous et moi pourrions voir des gens coincés dans une misère aliénante, Charles voit un Meilleur des Mondes peuplé de coiffeurs milliardaires !

Mais il n'est pas le seul membre des 1% possédés par des visions utopiques en faveur des plus défavorisés.

Par exemple, je ne sais pas à quel point les sans-abris seront reconnaissants une fois qu'ils auront pris connaissance des propositions d'Andy Kessler, qui a longuement et mûrement réfléchi sur leur sort, en cherchant des moyens pour les sortir de leur situation inextricable.

Kessler est un ancien magicien de hedge-funds, ce qui signifie que son travail consistait à... eh, bien, faire de l'argent. Beaucoup d'argent. Mais après avoir vu son fils de 16 ans se porter volontaire dans un centre d'accueil de sans-abris, il s'est senti motivé pour développer un plan pour résoudre ce problème - et le voici : arrêter de leur servir la soupe, et fermer tous ces satanés centres !

Le problème des sans abris, a-t-il récemment écrit dans un article publié par le Wall Street Journal, est provoqué par « tout ce bénévolat et charité » de bons samaritains tels que son fils. Les sans-abris devraient travailler, conseille-t-il, mais ils ne le font pas, « parce que quelqu'un les nourrit, les habille et même les lave. »

Mince, Andy, je me souviens que Jésus avait dit quelque chose à propos de notre devoir sacré de nourrir et vêtir les miséreux - et même de leur laver les pieds.

Mais apparemment, Jésus n'avait pas saisi l'essence de la vraie morale. « Bénis soient les riches ! » est le mantra spirituel de Kessler. « D'où provient l'argent.. pour aider les malheureux ? » demanda-t-il. Et là, en vérité je vous le dis, le Saint Négociant en Hedge-Funds a répondu lui-même à sa question profonde : l'argent provient de « quelqu'un qui a travaillé de façon productive et qui a crée de la richesse. »

Ainsi, conclut-il avec sagesse, la solution à la pauvreté, pour vraiment aider les pauvres, n'est pas de les chouchouter, mais d'accorder plus de réductions fiscales aux producteurs de richesses (comme lui) - à ceux qui produisent « une bonne vieille croissance économique à l'ancienne ».

Eh ben, voilà un sacré modèle pour la jeunesse - y compris pour son fils dévoyé ! Si on pouvait acheter Andy et Charles au prix qu'ils valent pour les revendre au prix qu'ils s'estiment, on aurait de quoi financer un sacré paquet de programmes pour les sans-abris.

Source

4 commentaires:

  1. http://www.change.org/petitions/us-department-of-justice-indict-charles-g-koch-and-david-h-koch-and-koch-industries

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  2. Je propose à tous les gens de ce blog de balancer régulièrement cette adresse dans toutes les boites mail , mais également dans les boites à courrier papier , à partir de maintenant et jusqu'à la fin des prochaines élections , même si c'est les mêmes adresses régulièrement !!! tout y est .

    http://www.syti.net/Topics2.html

    L'ours

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  3. Savoureux ! Mon idée à moi c'est qu'on foute cette bande de virtuellement riches au travail un vrai travail : éboueur, balayeur, mécanicien, plombier etc....

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  4. Mais Anonyme, de23h47, on aurait même pas le temps de constater le super effet de la mise au travail sur ces déviants -
    Tu penses: des tarés qui ne savent pas ce que c'est de "bosser" et qui se sont toujours contentés de magouiller et de parier sur du pognon ( la Bourse et leurs Hedges Funds!), mais ils en crèvent de suite!....
    Travailler Mr, mais c'est POPULISTE!... Que voilà une idée subversive!...

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