Les 3 plus grandes banques slovènes pourraient nécessiter environ 1 milliard d’euros de capital, avertit le Fond Monétaire International (FMI).
Avec la crise, près d’1/5 des prêts consentis par Nova Ljubljanska, Nova Kreditna Banka Maribor d.d. et Abanka Vipa d.d pourraient ne jamais être remboursés, alors que ces créances douteuses ne représentaient que 15,6% l’année dernière. Et en 2013, l’économie du pays pourrait se contracter de 2% en 2013, après s’être déjà réduite de 2,3% en 2012. L’année dernière, les banques slovéniennes ont essuyé des pertes de l’ordre de 769 millions d’euros. A elle seule en 2012, la NKMB a réalisé 205,5 millions d’euros de perte nette, contre 81,1 millions de perte en 2011..
«Si la Slovénie ne trouve pas rapidement un plan crédible de recapitalisation de son secteur bancaire, il y aura nécessairement un sauvetage», confie un économiste de Citibank à CNBC. Faisant référence à la hausse continue des rendements à deux ans des pays périphériques de la zone euro, non seulement Chypres, mais aussi la Slovénie, le Portugal, l’Irlande et la Grèce.
PLUS DE CONTAGION EN SUIVANT:
De fait, cet été pourrait avoir un air de mai 1931. Lorsque l’Oesterreichische Credit-Anstalt se déclare en faillite du fait que ses pertes dépassent la moitié de son capital. Cette banque est à l’époque la principale d’Autriche et détient la moitié de l’industrie nationale. Sa faillite est due à la crise endémique qui sévit en Autriche depuis la fin de la Grande Guerre, en raison de l’éclatement de l’Autriche-Hongrie en petits États rivaux et accélérée par les difficultés de mise en place d’un projet d’union douanière entre l’Autriche et l’Allemagne.
De même que la crise chypriote n’a pas pris naissance la semaine dernière, la crise dite du Credit-Anstalt n’est pas née non plus le 15 mai 1931, lorsque l’Oesterreichische Credit-Anstalt a dû solliciter en sa faveur l’intervention du Gouvernement. Elle avait commencé au mois de septembre 1929, soit deux ans plus tôt. Comme la mini crise souveraine à Chypres surgit deux ans après la crise grecque, elle-même deux trois ans après la crise des subprimes. Dans le cas du Credit-Anstalt, parallèlement à une forte augmentation des prises de participations industrielles, les établissements autrichiens avaient développé d’une manière excessive l’activité de crédits industriels (chemins de fer, grandes manufactures etc.). De même pour les secteurs bancaires chypriote et slovène. Ce n’est pas la structure de son économie qui est en cause, mais le fait que son système bancaire ait accumulé autant de créances présentant des risques de défaut si élevés.
Reste que l’on ne peut expliquer un phénomène par ses seuls aspects les plus saillants.
Les dépôts bancaires endettent les instituts de crédit et les incitent à rechercher des placements douteux.
Ce qui est récurrent dans la plupart des crises bancaires depuis qu’existent des systèmes monétaires modernes, c’est l’effet bonanza du capital financier. Son extrême mobilité, intensifiée par son effet de masse suite à des chocs sévères. Une masse de capitaux nouveaux et très flottants constitués sous forme de dépôts d’épargne auprès des banques. Mais pas des dépôts d’épargne ordinaires. Ce type de capitaux afflux suite à une crise économique ou financière, lorsque l’incertitude macroéconomique demeure élevée, poussant bon nombre d’investisseurs à se réfugier dans des placements porteurs d’intérêts plutôt que dans des placements porteurs de dividendes.
C’est cette volatilité des capitaux, dans le contexte actuel d’incertitudes, qui met les banques systémiques sous pression, puisque ces dépôts représentent pour elles autant de dettes à couvrir. Les obligations grecques ont servi de placements pour ces banques systémiques en manque de projets de financement industriels suffisamment rentables de leur point de vue, pour couvrir ses propres engagements envers ses épargnants institutionnels, fortunés et particuliers.
«Ainsi les détenteurs de capitaux se sont refusés, en raison de l’incertitude présentée par la situation générale et par la situation économique en particulier, à courir le risque d’investir eux-mêmes leurs fonds dans les entreprises industrielles ou commerciales de leurs pays. Ils ont confié leurs fonds aux banques. C’est aux banques à assumer la charge de fournir à l’ensemble de l’économie nationale les fonds dont celle-ci a besoin.» Ce n’est pas là le commentaire d’un expert sur ce qui s’est produit en Chypres. C’est un extrait de la Crise bancaire en Europe centrale – Annales d’histoire économique et sociale, 1932. Extrait qui conserve toute son actualité.
De même pour les banques slovènes. En dépit de la crise politique que le pays vient de subir, les investisseurs avaient voulu se persuader que les risques de contagion émanant d’une si petite économie étaient tout à fait gérables. Or la taille n’est pas le problème en soi mais, à l’instar du Credit-Anstalt, tout réside dans la qualité des actifs. Dans le cas de la Slovénie, même si le poids de son secteur bancaire n’est que 1,35 fois le PIB du pays (contre 8 fois pour Chypres), il n’en demeure pas moins que ses créances douteuses s’élèvent à environ 7 milliards d’euros(delon un rapport du FMI) , soit 20% du PIB (35,719 milliards d’euros). Au fond, peu importe aussi qu’une banque regroupe sous un même toit ses différents métiers, pourvu que ses actifs soient réels ou jugés suffisamment liquides par le marché.
Levi-sergio mutemba/Agefi Suisse 2/4/2013
http://agefi.com/marches-produits/detail/artikel/les-depots-bancaires-endettent-les-instituts-de-credit-et-les-incitent-a-rechercher-des-placements-douteux.html?catUID=19&issueUID=295&pageUID=8805&cHash=57177b3d2770476beef9bbad665dc294
Vu ici
Je ne comprends pas grand-chose à tout cela, si ce n'est le terme de "créances douteuses" que j'ai vu passer sous mes yeux.
RépondreSupprimerCela résume à peu près la situation dans toutes les banques du monde.