Nous avons toujours une sympathie instinctive pour les commentateurs indépendants et dissidents qui, désirant rester anonymes ou bien marquer leur spécificité, adoptent un pseudonyme, en partie ou complètement, venu des Anciens. Nous considérons donc que c’est le cas de Gaïus Balter, qui prend le nom du prestigieux juriste romain du premier siècle après Jésus-Christ. A part cela, nous ne le connaissions pas, et nous avons abouti à l’un de ses textes (les autres sont de la même eau) particulièrement saisissant, éclairant et édifiant.
Il s’agit d’« Une civilisation au-delà de la réalité », la nôtre (de civilisation, bien sûr), pour laquelle il offre une hypothèse intuitive générale pour nous faire comprendre la crise qui nous affecte, puis il détaille tous les effets de cette cause présentant la fin de cette civilisation. Bien entendu, cette hypothèse intuitive, en forme de parabole, illustre une situation extraordinaire et sans précédent, comme l’est la façon et la volonté qu’a cette civilisation d’aller vers sa mort, – ici lorsque Gaïus traite de cet affreux appétit pour la guerre, et donc pour la mort, qui trainaille dans les diverses provocations lancées pour obtenir enfin un conflit digne de ce nom...
« C’est peut-être la première guerre de l’histoire où une civilisation mène une guerre pour pouvoir se suicider en toute sécurité. Nous y sommes effectivement. »
Ainsi, l’originalité de Gaïus est-elle, – et en cela, nous le rejoignons dans les schémas de l’effondrement que nous développons, – de nous présenter ce qui est d’habitude la conclusion de la logique scientifique : après avoir réuni tous les éléments disponibles, les rassembler pour nous communiquer la conclusion. Mais dans ce cas, la conclusion, c’est l’introduction. L’hypothèse de départ est le résultat final du moyen qu’on a choisi (qui est ce “on” ? Mystère mystère, ou surprise surprise) pour pousser avec résolution cette civilisation vers une catastrophique transmutation, et sa mort suicidaire au bout du compte.
D’une façon originale, Gaïus commence par le résumé de ce qui serait une sorte de “conte de science-fiction” plus qu’un véritable récit de science-fiction. Une population extraterrestre, découvrant notre terre, a décidé d’en faire son jouet et de pratiquer sur elle quelques expériences intéressantes ; mais pour cela et parce qu’elle vient d’une autre dimension, il lui faut faire passer la population terrestre dans sa dimension. C’est chose faite parce que ces types (les extraterrestres) sont formidables, – et alors commence une sarabande étrange, ‘fun’ pour certains, morbide et sordide pour d’autres. On reconnaît aisément les tribulations grossières et étranges-bouffes que nous avons pratiquées puis généralisées depuis une dizaine année avec le wokenisme, la LGTB, les phobies à vomir contre les Russes et les Chinois, et tous les adjuvants de ces diverses gâteries.
En effet, à partir de cette parabole hypothétique et intuitive, Gaïus décrit les conséquences de cette cause centrale sous la forme des innombrables crises (sous-crises) et catastrophes qui nous affectent et auxquelles nous nous soumettons obligeamment. La folie dans laquelle on nous précipite semble pour nous une fascination qu’on ne peut rompre, que nos psychologies affaiblies et presque diaphanes, anémiées, impotentes, impuissantes, acceptent avec un empressement presque, et même tout à fait obscène. Cette folie est l’autre réalité, la caricature invertie de la réalité, où nos extraterrestres hypothétiques nous plongent pour leur divertissement et leurs “recherches scientifiques” :
« Le seul problème est que les extraterrestres ne fonctionnent pas bien dans cette dimension. La seule manière pour eux d’utiliser la population de la planète à des fins de divertissement est de transporter la planète entière dans leur propre dimension. Les extraterrestres possèdent un appareil capable d’un tel exploit.[...]
» Les extraterrestres activent leur appareil et la Terre saute de dimension en un instant. Ensuite, ils observent la population s’adapter à la nouvelle réalité. C’est pour l’essentiel un succès retentissant, car la majorité adhère à la nouvelle réalité et oublie l’ancienne... »
Un dernier aspect doit être souligné pour renforcer la force de ce texte. Le choix des extraterrestres et de leur passionnante aventure nous semble particulièrement judicieux. Cela donne une allure d’extravagance et de divagation excentrique qui vont parfaitement avec ce que nous subissons aujourd’hui dans notre étrange époque et dans notre bizarre monde américaniste-occidentaliste, entre wokenisme-LGTB, russophobie, conformisme robotisé.
Ainsi, les caractéristiques de notre énorme et bizarre GrandeCrise n’ont-elles pas d’explication centrale imposée se rapportant à une sorte de rationalisme obsessionnel, s’exprimant par des complots divers, des manipulateurs mystérieux mais bien humains, toutes ces choses que nous redoutons particulièrement parce qu’elles satisfont plus ceux qui les élaborent que ceux qui tentent de comprendre le fond du fond de cet incroyable événement.
Au moins, les extraterrestres nous transportent-ils dans un monde de folie originale et d’une grandiose absurdité qui laisse ouverts tous les horizons de tous les possibles... Et même, après tout, avec eux l’explication impossible devient possible.
dedefensa.org
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Une civilisation au-delà de la réalité
Retour eschatologique sur TerreUn groupe de sinistres extraterrestres d'une autre dimension découvre une planète avec une vie sensible. Les habitants sont assez intelligents et ont une culture avancée avec de grandes œuvres d'art, de littérature et d'architecture. Ils passent leur temps dans la coopération et la compétition et sont constamment en guerre. Ils semblent avoir besoin de guerres et de conflits pour prospérer et évoluer. Les sinistres extraterrestres veulent cette planète. Ils souhaitent réaliser de nombreuses expériences sociales et scientifiques sur ses habitants. Le seul problème est que les extraterrestres ne fonctionnent pas bien dans cette dimension. La seule manière pour eux d’utiliser la population de la planète à des fins de divertissement est de transporter la planète entière dans leur propre dimension. Les extraterrestres possèdent un appareil capable d’un tel exploit.
Ce n’est pas un processus simple car la dimension d’où viennent les extraterrestres a une réalité différente de celle dans laquelle se trouve la planète. Dans la dimension extraterrestre, les concepts et les idées sont aussi réels que les objets physiques. Les objets physiques peuvent également changer physiquement si une nouvelle définition leur est appliquée. Une roche peut se transformer en or si elle est redéfinie comme or. Les machines peuvent fonctionner sans énergie et les produits apparaissent dans les magasins sans avoir besoin d’être produits. Une guerre peut être gagnée par la seule description de la victoire. Les gens peuvent être amenés à vous aimer simplement en le souhaitant. Les gens peuvent également changer physiquement si les définitions sont modifiées. Une personne stupide peut être redéfinie comme intelligente, une personne incompétente peut être redéfinie comme compétente, une personne laide peut être redéfinie comme belle, et un homme peut se transformer en femme et une femme en homme grâce à la redéfinition du genre. C'est un paradis de possibilités.
Les extraterrestres activent leur appareil et la Terre saute de dimension en un instant. Ensuite, ils observent la population s’adapter à la nouvelle réalité. C’est pour l’essentiel un succès retentissant, car la majorité adhère à la nouvelle réalité et oublie l’ancienne. C'est alors que les problèmes commencent...
Le texte ci-dessus est la description de l’intrigue d’un roman de science-fiction extravagant. Cela pourrait également être une description de ce qui arrive à la civilisation occidentale – sans doute sans les extraterrestres et l’autre dimension.
Il est difficile de mettre le doigt sur l’essence d’une civilisation – ce qui la rend unique et différente des autres civilisations. C'est plus facile si le temps a passé, en fournissant un contexte. Pourtant, même sans époque ni contexte, il est clair que la principale caractéristique de la civilisation occidentale actuelle est son abandon de la réalité. Il ne s’agit pas simplement de nier à quel point les choses vont mal, conduisant à des pensées délirantes. C’est bien plus profond que cela. Cela est devenu le fil conducteur du tissu occidental. L’abandon de la réalité est le principal moteur de tout ce qui est occidental, y compris les politiques économiques, les relations extérieures et les politiques sociales. C’est un problème car opérer en dehors de la réalité mènera toujours à l’échec et au désastre. Demandez à n’importe quel malade mental.
Dans une certaine mesure, les dirigeants occidentaux en sont conscients. Leur panique face à la guerre en Ukraine en témoigne. Le président Macron estime que perdre cette guerre signifiera la fin de l’Union européenne. Il a probablement raison. Mais pourquoi une défaite signifierait-elle la fin de l’UE ? Il est probable qu’une défaite entraînerait une fracture de l’UE et éventuellement de l’OTAN – le mécanisme de contrôle de l’UE. Ce n’est cependant pas la raison ultime de la chute de l’UE. La véritable raison est que l’UE est extrêmement fragile et qu’à mesure qu’elle consolide son pouvoir sur ses États membres et ses populations, elle deviendra encore plus fragile.
La raison de la fragilité de l’UE est qu’elle a été éloignée du domaine de la réalité. Les fondements de son économie et de sa compétitivité ont été ébranlés par sa politique énergétique et ses sanctions, ses gouvernements et ses institutions sont presque uniquement composés d'incompétents, son système éducatif est défaillant, son immigration incontrôlée n'est pas durable et elle est techniquement en faillite massive avec des trillions et des trillions de dettes qui ne pourront jamais être payées. Aucune société ni civilisation ne peut survivre à ce qui est déjà arrivé à l’UE.
Pourtant, tout cela est le résultat de politiques soigneusement conçues qui ont créé cette situation au cours des dernières décennies. Ces politiques visaient à créer une nouvelle réalité, une autre dimension, où tout serait conçu pour faire partie d’un système de contrôle utopique de la population, comme dans le roman de science-fiction. Un système comme celui-ci, dans lequel les réalités économiques et sociales ont été abandonnées, ne survivra pas à un choc avec la réalité. Une civilisation non durable fonctionnant sans logique ni raison ne peut coexister avec aucune civilisation rationnelle souveraine dotée de véritables fondements économiques sur la même planète. Pourtant, on pensait que cela fonctionnerait parce que l’UE (et l’Occident dans son ensemble) n’aurait jamais à connaître un tel affrontement.
Le plan occidental était de déplacer la planète entière dans la dimension parallèle UE/États-Unis. Dans cette dimension, la réalité telle que nous la connaissons n’aurait plus d’importance et les planificateurs seraient capables de faire tout ce qu’ils veulent. Il n’y aurait pas de concurrence extérieure et pas de place pour la population. C’était la raison pour laquelle il fallait conquérir la Russie et la Chine. La sortie de l’Occident dans l’autre dimension ne pouvait tout simplement pas fonctionner avec eux. Soit tout le monde change de dimension, soit personne ne le fait.
Nous voyons aujourd’hui ce qui se passe lorsque la réalité n’est que partiellement abandonnée, lorsqu’une grande partie de la planète refuse d’entrer dans la dimension de l’Occident. Tous les projets de consolidation mondiale sont contrecarrés – le dernier en date étant le complot de rachat de l’OMS. La réalité, sous la forme de l’armée russe, approche par l’est, et l’isolement politique et économique s’installe de toutes les directions. Le choc avec la réalité a déjà commencé. La raison pour laquelle l’UE consolide son pouvoir sur les États membres et les États-Unis sévissent contre tous ceux qui sont en désaccord, c’est que les deux ont déjà commencé à se fracturer. La consolidation et le contrôle sont des réponses instinctives à l’effondrement des choses. La chute de l’UE et des États-Unis n’est pas imminente : elle a déjà commencé et ne peut être arrêtée.
À moins, bien sûr, que le plan initial d’une sortie à l’échelle de la planète puisse être mis en œuvre d’une manière ou d’une autre. La neutralisation de la Russie par la guerre en Ukraine et par des sanctions était la première étape de ce plan. L’assujettissement économique et peut-être militaire de la Chine constituait la deuxième partie. Sans aucun centre de pouvoir non occidental sur lequel s’appuyer, le reste du monde s’alignerait automatiquement avec un minimum d’effort. À ce stade, il n’y aurait plus de réalité concurrente à celle de l’Occident. Bien entendu, le succès du plan n’arrêterait pas la chute de l’Occident – il permettrait seulement de le contrôler dans la direction souhaitée vers l’avenir prévu de la science-fiction.
Les paroles et les actes récents des dirigeants de l’Occident indiquent clairement qu’ils ont décidé de donner une nouvelle chance au plan. Une division du travail a été convenue, l’UE étant chargée de combattre la Russie tandis que les États-Unis se concentrent sur la Chine. Il n’y a pas de plan alternatif. Ils ne peuvent pas reculer et changer le cours de la “réalité” occidentale – les choses sont allées trop loin pour cela. Humpty Dumpty ne peut pas être reconstitué.
Nous pouvons constater à quel point l’Occident a complètement abandonné les réalités économiques et financières. La dette américaine augmente de mille milliards tous les 100 jours, et ils ne s’en soucient plus. Les États-Unis envisagent d’utiliser leur domination en tant que « consommateur mondial critique » et ce qui reste du système de contrôle financier occidental pour isoler et soumettre la Chine, même si cela détruira presque certainement le statut de réserve du dollar et le reste du système de contrôle financier des pays occidentaux. Une telle augmentation de la dette, couplée à une perte du statut de réserve, créera pour les États-Unis une situation qui équivaudra à un enfer économique sur Terre. Ils ne s'en soucient plus. Une sortie de la réalité est le seul espoir de l’Occident à ce stade et ils s’y trouvent tous désormais.
L’UE constitue actuellement la plus grande menace pour le Plan, car elle perd le contrôle de sa dette. Si tel est le cas, tout le système s’effondrera et la sortie vers la dimension parallèle sera impossible – même pour les États-Unis. Pour gagner du temps, l’UE a mis au point un plan astucieux : elle compte faire défaut sans faire défaut. Le problème avec la dette de l’UE (comme la plupart des autres dettes) est qu’elle comporte trop peu de garanties – c’est-à-dire des choses réelles qui soutiennent la dette. La dette sans garantie est toxique et détruit tout ce qu’elle touche. Pour résoudre ce problème, l’UE semble envisager de supprimer complètement les garanties physiques. Ils prévoient un changement, où les éléments réels qui soutiennent la dette seront remplacés par un concept ou une idée. Ce concept sera probablement basé sur des quotas de carbone et des « obligations vertes » – ou quelque chose comme ça, et le contrôle accru de l’UE sur les entreprises européennes est censé imposer ce changement. La garantie sera simplement redéfinie et rendue réelle par un diktat, comme dans le roman de science-fiction.
Les options qui s’offrent aux populations occidentales sont actuellement sombres. Il s’agit soit d’une sortie dystopique de la réalité à perpétuité, soit d’un effondrement total avec d’horribles conséquences sociales et économiques. Des deux options, la dernière est considérée comme la meilleure par la plupart des gens. Il existe une troisième option : une véritable rébellion souveraine – en particulier au sein de l’UE. La seule chance dont dispose désormais un pays de l’UE pour éviter ces éventualités, même dans une mesure limitée, est de quitter l’UE par la force, quelles qu’en soient les conséquences. La même chose s’applique aux États vassaux occidentaux, comme le Japon et la Corée du Sud. Sortir du système occidental sera extrêmement douloureux et difficile, mais ce sera mieux que de sortir complètement de la réalité.
C’est cette troisième option qui effraye tant les dirigeants européens en ce moment. L’arrivée de la Russie à la frontière orientale de l’UE créerait une voie de fuite pour certains États de l’UE. Cela neutraliserait la capacité de l’UE à les prendre en otage et à les changer de régime. Cela explique la terreur existentielle de l’élite européenne et ses tentatives frénétiques de neutraliser les pays (et les dirigeants) dissidents tels que la Serbie, la Hongrie et la Slovaquie. Une rébellion souveraine et un défaut incontrôlé de l’UE constituent les plus grandes menaces à court terme pour le plan occidental. Attendez-vous à ce que l’Europe fasse tout son possible pour lutter contre cela.
Sur la base de cette analyse (quelque peu spéculative), une guerre mondiale est inévitable. Ce sera une guerre à spectre complet que l’Occident mènera – non pas pour l’existence de la civilisation occidentale – mais pour son asservissement et sa destruction. C’est peut-être la première guerre de l’histoire où une civilisation mène une guerre pour pouvoir se suicider en toute sécurité. Nous y sommes effectivement.
Pour un occidental comme moi, avec des valeurs (supposément) occidentales, il est choquant de voir à quel point la sortie de la réalité s’est étendue jusqu’au niveau individuel. Rencontrer quelqu’un qui a la moindre idée de ce qui se passe dans le monde ou en Occident est un événement rare et important. Il y en a quand même. Certains d’entre eux me disent qu’ils veulent fuir l’Occident parce que le simple fait d’être ici devient insupportable. La dimension parallèle n’est pas tendre avec tout le monde, semble-t-il. On ne peut accepter qu’un certain nombre de distorsions de la réalité, de mensonges, d’idioties, d’oppression et de corruption gouvernementales avant que quelque chose ne se brise. Attendez-vous à ce que de plus en plus de personnes ressentent cela et planifient leur évasion. Espérons qu’ils agiront avant qu’il ne soit trop tard.
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