07 février 2023

Coqueluche. Un remède qui fait tousser

 Guérir de la coqueluche en effectuant un vol à 3.000m d'altitude. Le monde médical émet les plus grandes réserves. Photo S.L. 

Guérir de la coqueluche en effectuant un vol à 3.000m d'altitude. Le monde médical émet les plus grandes réserves. Photo S.L.

Un vol en avion pour éradiquer la maladie de la coqueluche. C'est le remède qu'a testé une jeune fille à l'aéroclub de Lorient. Une méthode alternative vivement critiquée par la communauté médicale.

Mercredi15 h.Aéroclub de la région de Lorient à Ploemeur. Maelis, 15 ans, monte à bord d'un Piper PA 48, avion de loisir quadriplace. Le baptême de l'air n'a aucun caractère récréatif. Maelis, accompagnée par sa mère, veut guérir de sa coqueluche. Depuis trois semaines, la collégienne souffre de violentes quintes de toux. À tel point qu'elle est régulièrement sujette à des vomissements. Et ce, malgré un traitement antibiotique. Elle a donc décidé d'expérimenter une méthode alternative. «Une amie m'a parlé de ces vols thérapeutiques. Je ne les connaissais pas. Je n'ai pas osé en parler à mon médecin avant de venir», explique sa mère Véronique. Aucun résultat garanti Le procédé est le suivant: monter le plus rapidement possible entre 3.000 et 3.500 mètres d'altitude, les passagers sont alors à la limite de l'hypoxie (*), y rester une cinquantaine de minutes, puis redescendre aussi vite, en respectant un palier de 1.500m. Cette méthode alternative dite «strasbourgeoise», axée sur une action positive de la dépression, a été inventée par le Dr Matter dans la première moitié du XXesiècle. La pratique est encore courante dans certains aéroclubs. Quatre vols de ce type, baptisés «vol coqueluche» ont été organisés ces derniers mois, à l'aéroclub de Lorient. Des pilotes privés proposent ce type de prestation. Les tarifs sont ceux pratiqués pour un baptême de l'air à savoir 120 EUR pour une demi-heure de vol. Aucun résultat n'est garanti. Mercredi, Loïc Le Baye effectuait son deuxième «vol coqueluche». «Je le fais à la demande d'un proche. Beaucoup de théories médicales ont été racontées à ce sujet. Je ne les connais pas vraiment. Depuis que ces vols existent, j'ai souvent eu des retours positifs», commente le pilote expérimenté.

«C'est ahurissant». Le monde médical, qui semble méconnaître largement ce genre de pratique, émet les plus grandes réserves.
 
«Cette méthode ne possède aucun fondement scientifique», précise l'Agence régionale de la santé basée à Rennes. Contactés, de nombreux pédiatres fustigent ces «vols coqueluche». «C'est ahurissant. Comment un vol d'avion pourrait-il éradiquer un phénomène infectieux?», s'interroge Chantal Maréchal, spécialiste installée à Lorient. Un confrère renchérit: «Cela prouve que l'on vit dans une société irrationnelle où la pensée magique est encore présente», indique le pédiatre Gildas Tréguier.

Mercredi16 h.Véronique et sa fille descendent de l'avion. Maelis a une oreille bouchée et a conservé une forte toux. «On aura quand même passé un bon moment dans le ciel», se console Véronique. Pour les pédiatres, la méthode efficace reste celle de la vaccination. Les plus touchés par la coqueluche sont les nouveau-nés. 600.000 enfants en meurent chaque année dans le monde d'après l'Organisation mondiale de la santé. 

* Inadéquation entre les besoins tissulaires en oxygène et les apports. 

Source 
 
Ce n'est pas parce que l'on ne comprend pas quelque-chose que cela ne fonctionne pas ! Les avions ont commencé à voler contre l'avis des scientifiques du moment, c'était impossible pour ces gens. Et pourtant !

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