La communauté américaine du renseignement n'est plus focalisée sur les menace réelles qui pèsent sur les Etats-Unis, mais elle poursuit des lubies idéologiques. A commencer par la lutte contre le "trumpisme" et ses cousins dans le monde. Tel est le constat qu'il faut faire en lisant le communiqué publié cet automne par la commission de la Chambre des Représentants sur les affaires du renseignement. Après la brève période réaliste du mandat de Donald Trump, le renseignement américain est mis par le Deep State au service d'un agenda mondialiste. On attend de la communauté du renseignement qu'elle combatte des ennemis intérieurs et qu'elle évalue le degré de progressisme du reste du monde.
C’est l’homme clé du renseignement au Congrès américain: Adam Schiff, représentant de Californie, préside la commission dédiée de la Chambre des Représentants. Nous partageons avec nos lecteurs un document facile d’accès (sur le site de la Chambre des Représentants) mais que peu de gens prennent le temps de regarder.
Il s’agit du commentaire qu’a fait Adam Schiff à l’issu du débat et de l’accord bipartisan au sein de la Commission du renseignement en vue du budget 2022. Le document vaut la peine d’être lu attentivement car il montre ce qu’est la politique du renseignement pendant le mandat de Joe Biden.
+ On y trouve finalement peu de choses sur les menaces réelles qui pèsent sur les Etats-Unis. La menace chinoise est certes mentionnée mais couplée à la menace russe et dans l’optique de la surveillance de l’Europe, du Caucase, de l’Afghanistan, toutes régions où les Etats-Unis essaient de maintenir voire de renforcer un encerclement de la Russie. On est en plein dans la logique du “Grand Echiquier” de Brzezinski.
++ Il existe, malgré tout, une différence majeure avec l’ouvrage matriciel de Brzezinski publié en 1997: en un quart de siècle, la politique étrangère américaine s’est considérablement idéologisée. Désormais la communauté du renseignement américain doit mesurer le degré de progressisme des “adversaires” des Etats-Unis. C’est pourquoi la Russie, fidèle au socle judéo-chrétien, qu’elle a hérité de Byzance, et développée dans une forme nationale propre mais cousine du conservatisme occidental, est considérée comme plus dangereuse que la Chine communiste – objectivement adversaire des Etats-Unis.
Le passage le plus frappant est celui ou Adam Schiff déclare:
“Le projet de loi comprend une disposition détaillée qui comble les lacunes en matière de renseignement et permet à l’Amérique de mieux se concentrer sur les menaces extrémistes suprématistes blanches transnationales. Plus précisément, ce projet de loi améliorera la capacité des agences fédérales de renseignement à hiérarchiser les menaces extrémistes suprématistes blanches, y compris les liens avec des groupes internationaux et leurs finances. Il impose au National Counterterrorism Center – aux côtés du Federal Bureau of Investigation et du Department of Homeland Security – d’explorer et d’analyser plus en profondeur l’idéologie et les objectifs des groupes suprématistes blancs ayant des liens transnationaux, y compris leur direction et leur structure opérationnelle“
Traduisons: la communauté du renseignement américain doit se concentrer contre un ennemi intérieur. Ici on pénètre dans l’idéologie pure qui est celle du “consensus bi-partisan”, c’est-à-dire des Démocrates et des “RINOs” (Republicans In Name Only). Un peu comme en URSS, quand on lisait dans un texte officiel qu’il s’agissait de “combattre la ploutocratie internationale”, on comprenait que le régime avait une bouffée d’antisémitisme, là on comprend qu’une partie de la Chambre des représentants s’apprêtait à voter au début de l’automne pour que les services de renseignement aient les moyens de combattre Trump et ses partisans, calomniés sous l’étiquette de “suprémacistes blancs”. Même si le vote final est encore en suspens du fait de la non-adoption de la loi de finance 2022, c’est sur les plans de soutien à l’économie, par sur le budget de la Défense que les Républicains poussent les Démocrates dans leurs retranchements. On sait, en effet, que les élections de mi-mandat doivent ramener de nombreux partisans de Trump au Congrès. Il sera plus difficile à l’oligarchie progressiste de frauder électoralement parlant comme à l’élection présidentielle américaine de 2020. Mais nous sommes avertis: le trumpisme, voilà l’ennemi, avec tous ses alliés internationaux, les conservateurs patriotes.
On est bien entendu en pleine idéologie, en plein décollage du réel: et il n’est pas étonnant, après tout, que la communauté du renseignement reçoive aussi de l’argent pour étudier la question des extra-terrestres et des OVNI.
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