12 juin 2020

“Insurrection armée”, “sidération”, “lynchage médiatique” : les révélations choc d’un rapport secret de la gendarmerie sur les émeutes après la mort d’Adama Traoré


Ce document ultra-confidentiel, auquel a eu accès Valeurs actuelles, a été rédigé au lendemain des violences urbaines qui ont visé les militaires du Val d'Oise, après le décès d'Adama Traoré, dans la soirée du 19 juillet 2016 et les nuits suivantes.

C'est un document ultra-confidentiel auquel a eu accès Valeurs actuelles en exclusivité. Il s'agit d'un rapport interne d'un haut gradé de la gendarmerie nationale rédigé au lendemain des violences urbaines auxquelles ont été confrontés les militaires du Val d'Oise, après le décès d'Adama Traoré, dans la soirée du 19 juillet 2016 et les nuits suivantes. Dans ce document « sensible », il est clairement fait état de la sidération des forces de l'ordre face à l'insurrection subie, et de la prise en compte de la dimension politique lors de ce type d'événement. Il est également évoqué un certain nombre de mesures afin de juguler au mieux les violences urbaines. Révélations.

L'auteur de ce rapport de 20 pages, à destination interne, estime dans un premier temps que « trois phases » ont été observées au cours des émeutes de Persan-Beaumont, dont « l'intensité a été identique à celle de Villiers-le-Bel », en novembre 2007, « insurrection qui reste la référence à ce jour en France métropolitaine ».

La première phase, celle de la « sidération », a débuté à partir de l’interpellation d’Adama Traoré et a duré jusqu'au gel de la situation par le déploiement des hommes du GIGN. « Elle se cristallise autour de l’attaque de la brigade, de son dégagement, de l’émeute classique jusqu’à la prise à partie par armes à feu et au gel de l’action dans l’attente du GIGN », écrit le haut gradé. Le même rappelle qu’« environ 30 coups de feu ont été tirés sur les forces de l’ordre », notamment par le biais d’« un tireur armé d’une carabine à lunette », au cours de cet épisode de violences urbaines.

Une « série d’échecs tactiques successifs »

D’emblée, l'auteur de ce document, diffusé dans les hautes sphères de la gendarmerie nationale, souligne une « série d’échecs tactiques successifs » avant de les énumérer : « mauvaise gestion par les magistrats qui restent huit heures dans la BT (brigade territoriale, ndlr) », « présence des élus dans la BT lorsqu’elle est attaquée », « siège et investissement partielle de la BT car la brigade n’est pas défendue dans la profondeur », « impossibilité de faire jouer la réserve qui est dans la BT et grande difficulté...

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