«On ne voulait pas en arriver là, mais on ne nous laisse pas le choix : la moyenne d'âge est de 49 ans, qu'est-ce qu'on va faire ? On a des familles !» déclare le délégué CGT Vincent Labrousse, qui se dit cependant «toujours ouvert à la discussion». «Ce qu'on veut, ce sont des réunions sérieuses (...) On continue à livrer un certain nombre de productions, mais derrière, on occupe l'usine. Puisqu'il veulent nous liquider, on ne va pas laisser l'usine en l'état. C'est triste à dire, mais on en est là», explique-t-il. La liquidation pourrait être prononcée le 23 mai par le tribunal de commerce de Poitiers, selon l'intersyndicale (CGT-FO) de GM&S
Emmanuel Macron sollicité
Vincent Labrousse ajoute qu'il n'exclut pas de monter à Paris pour interpeller le président élu de la République, Emmanuel Macron. Il «ne peut pas dire qu'il n'est pas au courant, car nous avions eu des échanges avec son cabinet lorsqu'il était au gouvernement, et, plus récemment, nous lui avons remis un dossier en main propre», affirme l'intersyndicale.
Mercredi, les représentants des 279 salariés du site de GM&S Industry, placé en redressement judiciaire depuis décembre 2016, ont annoncé «l'échec des négociations» en vue du sauvetage du sous-traitant de la filière automobile française. Les syndicats réclament instamment l'organisation «d'une réunion avec les deux constructeurs», principaux donneurs d'ordre de GM&S, second employeur privé du département, ainsi que la tenue d'un «comité d'entreprise extraordinaire».
Un partenaire historique
Depuis quinze jours, le négociateur de crise, Renaud Le Youdec, assure être en discussion étroite avec Renault et PSA afin d'acter ensemble le volume de commandes que les constructeurs sont prêts à affecter à leur partenaire historique de la Creuse. Ces volumes étant les seuls à pouvoir définir les conditions de reprise susceptibles d'être proposées, notamment par l'éventuel repreneur GMD (premier sous-traitant français de l'emboutissage) qui, à plusieurs occasions, a montré son intérêt pour le site industriel creusois.
«Alors que tout le monde dit nous soutenir... il ne serait pas possible de se voir affecter moins de 1% du chiffre d'affaires de l'emboutissage en France pour que notre entreprise puisse vivre ?» s'interroge l'intersyndicale.
«Nous avons toujours été au côté de La Souterraine et sommes le seul client à avoir maintenu notre niveau de chiffre d'affaires alors que les autres clients ont sciemment abandonné GM&S», a réagi PSA, interrogé par l'AFP. «Entre 2011 et 2016, le chiffre d'affaires de GM&S a été divisé par deux quand PSA maintenait un niveau d'activité», a ajouté un porte-parole du groupe, assurant avoir augmenté les prix de 6% depuis fin 2014 et réduit les délais de paiement. «Pour trouver une solution aux problèmes de GM&S, il faut que ceux qui ont abandonné GM&S reviennent», ajoute PSA, sans citer nommément son concurrent Renault.
De son côté, Renault s'est défendu en affirmant avoir «maintenu ses commandes auprès de GM&S malgré les difficultés de livraison». «Renault soutient depuis plusieurs mois l'exploitation de GM&S au travers d'un processus d'achat de matières premières», a ajouté le constructeur automobile, qui revendique être le second client de GM&S et représenter 20% de son activité.
Des précédents mais jamais de mises à exécution
La menace de faire sauter des usines a souvent été brandie lors de conflits sociaux par le passé, comme en juillet 2000 par les ouvriers de la filature Cellatex de Givet (Ardennes) négociant leurs indemnités de licenciement.
Ce fut aussi le cas en novembre 2001 à l'usine Moulinex de Cormelles-le-Royal (Calvados) et plus récemment, en juillet 2009, à l'usine de pièces automobiles New Fabris de Châtellerault (Vienne).
Ces menaces n'ont toutefois jamais été mises à exécution.
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