L'évidence

Pour se dédouaner, et faire croire qu'elle n'existe pas, qu'elle n'est qu'un fantasme des "conspirationnistes", la Bête donne des gages.

Les affaires Servier ou Woerth en sont des exemples, parmi d'autres. Le propre de la Pieuvre (Octopus, 8 pattes, en anglais), est d'avoir une multitude de tentacules. En couper un pour le donner en pâture à la foule qui demande des comptes ne la gêne pas le moins du monde. Il en repousse un autre aussitôt.

Qu'importe Servier, si son ignominie est avérée ? Elle a cent autres officines du même genre dans sa poche. Qu'importe que Woerth croupisse en prison et soit peut-être opportunément suicidé comme tant d'autres avant qu'il craque et qu'on remonte là où ça pourrait faire mal ?

Qu'importe que soit lynché un dictateur puisqu'elle les nourrit au sein ?

Elle a opportunément fait sienne la parole du Christ : si ton bras te cause du tort, coupe le. Ses bras repoussent, comme les têtes de l'hydre de Lerne.

Sacrifier un pion ne lui coûte rien, elle n'a que du mépris pour eux.

La Bête est mensonge et calcul.

La seule manière de vaincre le mensonge et le calcul n'est pas de se battre sur son terrain.

Les grands stratèges du passé ont toujours énoncé ce principe : pour vaincre, il faut surprendre l'adversaire, et l'amener sur son terrain.

S'engager selon ses règles, demeurer dans la violence et la dissimulation, c'est se soumettre aux conditions de l'adversaire.

Renoncer au mensonge, se découvrir entièrement, se mettre en pleine lumière, renoncer à rendre coup pour coup, renoncer à se protéger, c'est l'amener dans un terrain découvert dont elle n'a pas la moindre idée.

Sortir de l'ombre, c'est l'amener en pleine lumière, ce qu'elle ne peut pas supporter.

Vaincre la Bête, c'est accepter que toute la lumière soit faite, qu'elle se déverse en nous, bousculant toutes nos protections.

Tant qu'on n'en arrive pas à cette conclusion, on ne se bat pas contre elle, mais pour elle.

Vieux Jade