08 février 2012

Europe VS les peuples


Les nouvelles mesures font bondir. Les négociations en cours entre la Troïka et le gouvernement grec sont tendues, difficiles. La population, elle, va devoir se serrer la ceinture, encore une fois. Une catastrophe risque d’en chasser une autre.

Retour sur les chiffres et les mesures de l’accord.

To Vima  cite un rapport du bureau de la comptabilité générale de l’État qui précise que les mesures visent à réduire le budget de l’Etat de 2,3 milliards d’euros, de la façon suivante :
  1. 1,07 milliards en moins pour les dépenses de médicaments (une hérésie !!!);
  2. 300 millions en moins pour la défense (un moindre mal -une bonne nouvelle- mais pas à la hauteur des possibilités de réduction du budget de la défense) ;
  3. 400 millions en moins dans les dépenses publiques (je suis assez curieux de savoir ce qu’ils entendent par dépenses publiques);
  4. 200 millions en moins dans les dépenses des institutions étatiques ;
  5. 50 millions en moins dans le paiement des heures supplémentaires des médecins publics (pour info, une infirmière a eut le bonheur de recevoir 2.80€ de salaire pour le mois de janvier, oui : 2.80€, à peine un café à Athènes);
  6. 250 millions de moins dans les frais généraux des ministères (quid du salaire des hommes politiques et des aides -publiques- des partis politiques ?!?) ;
  7. 40 millions de moins pour les familles nombreuses (autant réduire encore les aides octroyées aux plus faibles…);
Voilà pour les premiers chiffres. Ils ne concernent que des coupes dans le budget.
Venons-en aux mesures concrètes qui vont toucher, une fois de plus, ceux qui ont de plus en plus de mal a joindre les 2 bouts (source protothema ) :
  1. réduction de 20 à 25% des salaires, en commençant par le salaire minimum (actuellement de 761€ brut / mois) ; 
  2. réduction de 20% des retraites de plus de 1.000 euros par mois ;
  3. réductions de 20 à 30% dans les retraites complémentaires de plus de 150 euros par mois ;
  4. licenciements dans les forces armées, la santé et l’éducation pour les employés sans-statut permanent ;
  5. coupes drastiques dans les salaires élevés de l’état(les hommes et partis politiques aussi ?)abolition du droit des salariés pour un poste permanent et privatisations immédiates ;
  6. ouverture immédiate des professions fermées et des heures de travail ;
  7. mise en place de zones économiques spéciales assorties d’incitations fiscales pour l’investissement et le travail ;
  8. extension de la flexibilité du travail avec les entreprises et les contrats personnels.
Après une réduction de salaire déjà constatée de 20 à 30% depuis 2009, l’Europe va s’offrir une main d’oeuvre bon marché qui aura grand mal à continuer à survivre devant les prix à la consommation en Grèce (grosso modo identiques à la France). Des salaires réduits de 50% en moins de 3 ans, chapeau la troïka et le gouvernement grec si cela passe.  Les nouvelles mesures ajouteront des retraités en difficulté à ceux qui font la queue à la soupe populaire. Le droit du travail, déjà si peu protecteur en Grèce, va devenir anecdotique. Et la « mise en place de zones économiques spéciales assorties d’incitations fiscales pour l’investissement et le travail » va sans doute attirer les investisseurs étranger (allemand et français en tête) qui auraient des allègements -donc des rentrées d’argent en moins pour l’Etat- fiscaux (comme cette zone franche -réservée à l’Allemagne- proposé par un maire d’une ville du Péloponnèse). Tout va bien dans le monde de la troïka.
La troïka demande un engagement écrit du gouvernement grec (leaders du PASOK(gauche), de ND(droite) et du LAOS(extrême droite)). Lucas Papademos va rencontrer ce soir les chef des partis de son gouvernement, [edit 19h20] autour de21haprès 22h30 (20h 21h30 heure française). Il devrait s’exprimer ensuite en direct (à suivre dans la soirée quand l’info sera officielle chez OkeaNews).
[edit 19h25 : Il semble que la troïka doit rencontrer Lucas Papademos vers 21h30 (20h30 heure française) et que la rencontre avec les responsables des partis politiques soit décalée à demain].
Le match continue, mais les spectateurs grecs ont déjà compris depuis bien longtemps ce qui les attend encore, et encore, et encore. La sauce avec laquelle ils sont dévorés ne fige pas. Il semble même que la délectation des puissants à anéantir les derniers espoirs d’une population n’a pas de limite. A moins que Lucas Papademos surprenne tout le monde, mais cela semble plutôt mal parti, d’autant que Georges Papandréou (dont le père avait prévenu la population qu’il espérerait pour son pays ne jamais voir son fils à la tête du pays -on connait la suite-) aurait déjà évoqué de laisser l’actuel premier ministre en place jusqu’à la fin du mandat (soit 2013). Au revoir les élections d’avril ? Démocrassie absolue. Papadémocratie.
Les jeux sont-ils faits ?
Okeanos

J’ai honte…

Merci à Okeanos pour ces informations nécessaires…
J’ai honte de ces demandes de la Troïka.
Cela brise le coeur de vivre où une époque où les gouvernants imposent à un peuple de tel sacrifices. Tout ceci pour rembourser de riches créanciers (qui ont certes le droit de revoir leur argent, mais pas à n’importe quel prix. Et qui ne le reverront pas, d’ailleurs).
Comment aurais-je pu imaginer, il y a 5 ans, que je verrai l’Union Européenne demander à un des pays membres de baisser son Smic à 500 € par mois (revenant de Grèce, je vous confirme que le niveau des prix là-bas est du même niveau que le nôtre…) ou les salaires et les retraites de 20 % ???
Est-ce cela le projet Européen que nous voulons ?
Qui sont ces cinglés qui s’imaginent qu’il sortira autre chose de ces décisions que la dévastation d’un projet politique commun, ceci ouvrant la voie aux pires nationalismes et à la haine des autres pays membres, à commencer par l’Allemagne ? – comme on l’a vu dans les manifestations cette semaine :
Comment ces gens se retrouvent-ils à parler en notre nom ?
Quand allons-nous cesser de torturer nos frères grecs – je pense qu’ils ont assez expié leurs pêchés, d’autant que la facture pour les nôtres arrive…

2 commentaires:

  1. Notons dans la dernière image du bas, le drapeau NAZI, l'image juste au-dessus avant dernière c'est le drapeau de la RFA. Le 4° REICH ?!

    L'image du drapeau de l'union en flammes répond à l'image du naufrage du Costa Concordia, dont les "ponts" sont baptisés des noms des pays de l'UE (France, Allemagne, Italie, Grèce etc).

    Pour finir avec un peu d'humour noir, puisque les Grecs vont se retrouver plus pauvres que les "Roumains" (qui ont renversé ces derniers jours leur gouvernement de voleurs corrompus) hé bien, Carlos Ghosn va pouvoir délocaliser "DACIA" en Grèce...

    L'ami Pierrot

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    1. Les roumains n'ont rien renversé, ils ont été manipulés afin de permettre l'arrivée du chef des services secrets roumains, comme premier ministre, bien pire que l'ancien. Les peuples sont en train de s'enterrer eux-même, chaque révolte est instrumentalisée afin que l'Ordre Nouveau avance ses pions et place ses hommes. L’Allemagne pourrait prendre sa revanche...

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