En Moldavie, un référendum a révélé une division presque à égalité des électeurs sur l’intégration à l’UE. A 99,01 % des bulletins dépouillés, 49,71 % des électeurs ont voté contre et 50,29 % pour. L'élection présidentielle se dirige vers un second tour entre Maia Sandu et Alexandr Stoianoglo, sur fond d'accusations d'irrégularités.
Un référendum en Moldavie concernant une proposition soutenue par le gouvernement visant à inscrire dans la constitution du pays l'intégration à l'Union européenne a révélé que les électeurs sont partagés en deux camps presque égaux. Les électeurs devaient décider, avec ce référendum tenu parallèlement aux élections présidentielles de dimanche 20 octobre, s'il fallait modifier la constitution pour refléter le « cours européen irréversible » du pays et affirmer l'« intégration à l'Union européenne comme objectif stratégique ».
Les résultats préliminaires montraient initialement un avantage du « non » avec une avance de dix points, mais l'écart s'est réduit au fur et à mesure du dépouillement. Avec plus de 99,01 % des bulletins comptabilisés, 49,71 % des électeurs ont voté contre la proposition, tandis que 50,29 % se déclaraient en faveur, selon les chiffres officiels rapportés par la Commission électorale centrale moldave.
Les élections présidentielles se poursuivront par un second tour, aucun candidat n'ayant réussi à obtenir 50 % des voix. Avec plus de 98,51 % des bulletins dépouillés, la présidente pro-européenne Maia Sandu mène avec 42,07 % des voix, suivie de l'ancien procureur général Alexandr Stoianoglo, leader du Parti des socialistes, qui a obtenu 26,27 % des suffrages toujours selon la Commission électorale centrale moldave.
Le second tour est prévu pour le 3 novembre, il opposera donc Maia Sandu à Alexandr Stoianoglo, qui critique la politique pro-européenne de la présidente sortante et s'est engagé à restaurer les relations avec la Russie en cas de victoire.
Réactions et accusations d'irrégularités
L'une des figures clés de l'opposition moldave, Ilan Shor, a critiqué les résultats du scrutin, qualifiant ceux-ci de « débâcle ». Il a appelé la présidente Maia Sandu à démissionner : « Ni toi, ni ton Union européenne, ni tes maîtres européens ne sont nécessaires ici ». Ilan Shor a accusé Maia Sandu d'avoir orchestré une fraude électorale massive et a rejeté les résultats en les qualifiant de « pure folie ».
De son côté, Maia Sandu a lié les résultats à l'achat de 300.000 voix et à un complot contre son administration, impliquant des groupes criminels et des forces étrangères, accusations qu'Ilan Shor a qualifiées d'« excuses absurdes ».
La Commission électorale centrale de Moldavie a déclaré qu'elle enverrait les données relatives aux irrégularités électorales à la Cour constitutionnelle chargée de certifier les résultats. La présidente de la Commission électorale centrale de Moldavie, Angelica Caraman, a confirmé que plusieurs incidents avaient été signalés lors du scrutin.
Controverse électorale en Moldavie : le point de vue du Kremlin
Le Kremlin a également réagi aux élections présidentielles en Moldavie. Dmitri Peskov, porte-parole du président russe, a déclaré : « Les résultats que nous observons actuellement et la dynamique de leur évolution posent de nombreuses questions. Tout d'abord, il s'agit bien sûr des augmentations rapides et difficiles à expliquer des votes en faveur de Maia Sandu et des candidats favorables à l'orientation vers l'Union européenne. Tout observateur ayant une compréhension même minimale des processus politiques peut le constater ».
Dmitri Peskov a également affirmé que la présidente moldave, Maia Sandu, doit fournir des preuves de l'ingérence étrangère dans les élections présidentielles : « C'est une accusation assez grave contre " ces groupes criminels ", et il est nécessaire de présenter des preuves au public ».
Dmitri Peskov a souligné qu'il serait nécessaire pour Maia Sandu d'expliquer l'ampleur des votes non conformes à sa ligne politique. « Est-ce également l'œuvre de groupes criminels ? Ou suppose-t-elle que les citoyens moldaves qui ne la soutiennent pas doivent être associés à ces groupes ? La situation est pleine de nuances », a précisé Dmitri Peskov.
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