Le 8 octobre, au lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, le Hezbollah libanais est entré dans la danse. En lançant des missiles sur des installations militaires dans le nord d’Israël. 80 000 colons israéliens vivant dans le nord ont fui leurs maisons. Ils sont toujours installés dans des hôtels partout en Israël en attendant le retour au calme sur ce front.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé que la campagne de riposte entre le Hezbollah et les forces israéliennes se poursuivrait jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu permanent soit conclu à Gaza.
Mais les radicaux en charge de la politique israélienne ne veulent pas d’un cessez-le-feu à Gaza. Ils veulent éradiquer le Hamas et la plus grande partie possible de la population de Gaza. Un cessez-le-feu les en empêcherait.
D’un autre côté, les colons du Nord exercent des pressions et veulent retourner dans leurs maisons. Mais sans cessez-le-feu à Gaza, le conflit de faible intensité au nord d’Israël et au sud du Liban est voué à continuer.
Au lieu d’œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza, l’armée et le gouvernement israéliens envisagent d’envahir le Sud-Liban et de l’occuper jusqu’au fleuve Litani.
Ce plan est illusoire. Le Hezbollah est ancré dans les communautés chiites qui habitent le sud du Liban. Israël s’attend-il à ce que cette population s’en aille ? Ce ne sera pas le cas.
Le Hezbollah, dont les effectifs dépassent les 100 000 hommes, est bien préparé au combat. Le Sud-Liban est sillonné de positions de combat et de tunnels bien préparés. Plus de 150 000 missiles, dont un grand nombre à longue portée, sont prêts à être lancés contre des cibles militaires et économiques en Israël. L’invasion du Sud-Liban en 2006 s’est soldée par une défaite totale de l’armée israélienne. Il n’y a aucune raison de croire qu’une nouvelle bataille aurait une issue différente.
En cas de nouveau conflit, le Hezbollah a l’intention de franchir la frontière et d’occuper certaines parties du nord d’Israël. Il est également prêt à étendre la guerre si cela s’avérait nécessaire :
Le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a mis en garde contre une guerre “sans règles ni limites” en cas d’offensive israélienne de grande envergure contre la milice libanaise, et a menacé Chypre de devenir une cible si elle permettait à Israël d’utiliser son territoire pendant le conflit.
Chypre et Israël ont conclu un accord bilatéral de coopération en matière de défense, dans le cadre duquel les deux pays ont mené des exercices conjoints.
“Ouvrir les aéroports et les bases chypriotes à l’ennemi israélien pour qu’il prenne le Liban pour cible signifierait que le gouvernement chypriote prend part à la guerre et que la résistance s’en occupera dans le cadre de la guerre“, a déclaré le chef du Hezbollah.
Nikos Christodoulides, le président de l’île, a répondu mercredi soir : « Chypre ne participe à aucun conflit militaire et se positionne comme un élément de la solution plutôt que du problème ».
Le déclenchement d’une guerre avec le Hezbollah pourrait bien sonner le glas d’Israël en tant qu’État colonisateur. Les attaques de missiles contre ses infrastructures et son armée réduiront la confiance que les colons peuvent encore avoir dans l’État sioniste. Nombre d’entre eux sont susceptibles de retourner dans leur pays d’origine si le conflit perdure.
Malgré le danger qui pèse sur le projet sioniste, l’administration américaine soutient tous les plans israéliens :
Les États-Unis ont indiqué qu’ils étaient prêts à soutenir une offensive israélienne contre le Hezbollah au Liban, alors qu’ils sont de plus en plus frustrés par le fait que le groupe continue à lier une trêve avec Israël à un cessez-le-feu plus large et insaisissable dans la bande de Gaza.
Lors de ses rencontres à Beyrouth mardi, l’envoyé américain Amos Hochstein a lancé des avertissements “brutaux” aux responsables libanais sur le fait qu’Israël se prépare à lancer une offensive limitée contre le Hezbollah et aura le soutien des États-Unis si une solution diplomatique n’est pas trouvée, a déclaré un haut fonctionnaire arabe à Middle East Eye.
Hochstein a rencontré mardi le premier ministre libanais Najib Mikati et le président du parlement Nabih Berri, tous deux utilisés par les États-Unis comme intermédiaires avec le Hezbollah, le groupe soutenu par l’Iran que les États-Unis étiquettent comme organisation terroriste.
Hochstein a déclaré aux responsables libanais qu’Israël prévoyait encore environ cinq semaines de combats intenses à Gaza, après quoi il interromprait sa principale offensive dans l’enclave. Toutefois, il continuera à cibler les hauts responsables du Hamas et à mener des attaques pour récupérer les otages.
Du point de vue du gouvernement israélien actuel, la poursuite de la guerre contre Gaza nécessite une guerre supplémentaire au Liban :
Hochstein a prévenu qu’une fois que les combats à Gaza auront cessé, les autorités israéliennes ont l’intention de se concentrer sur la frontière nord afin de repousser le Hezbollah de la région pour que les quelque 60 000 à 96 000 Israéliens déplacés puissent rentrer chez eux avant la rentrée des classes à l’automne.
Israël et le Hezbollah échangent des tirs quasi quotidiens depuis le 8 octobre, mais le conflit s’est intensifié la semaine dernière après qu’Israël a tué Taleb Sami Abdullah, l’un des membres les plus importants du Hezbollah. Le groupe a réagi en lançant des centaines de drones et de roquettes sur Israël.
L’armée israélienne a déclaré mardi soir qu’elle avait approuvé les plans d’une offensive au Liban. Plus tôt dans la journée, Israël a lancé des frappes sur des escadrons de lancement de drones du Hezbollah, selon l’armée israélienne.
Dans un discours prononcé jeudi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé sa volonté d’action militaire en déclarant que le Hezbollah disposait d’une “liste complète de cibles” contre Israël, y compris en Méditerranée.
“L’ennemi doit s’attendre à nous voir sur terre, en mer et dans les airs, et nous nous battrons sans retenue, sans règles et sans limites“, a-t-il déclaré.
Le Hezbollah a publié une vidéo de 9 minutes montrant des cibles militaires et économiques autour de la ville portuaire israélienne de Haïfa. Le fait que plusieurs drones du Hezbollah puissent survoler Israël sans être inquiétés par les défenses aériennes est une énorme gifle pour l’armée israélienne.
Les membres de l’axe de la résistance, le Hezbollah au Liban, les groupes chiites en Syrie, les milices irakiennes et les Houthis au Yémen, sont prêts à se battre. Même sans attaquer l’Iran, la principale puissance derrière la résistance, Israël et les États-Unis risquent de perdre une telle guerre.
Sans aucune chance de gagner, ils escaladeraient bien sûr, comme d’habitude, la guerre, très probablement en direction de l’Iran, potentiellement de la Turquie et d’autres pays. La suite est imprévisible.
La raison pour laquelle ils lanceraient une guerre aussi évitable me dépasse.
Moon of Alabama
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