09 juin 2024

La troisième guerre mondiale est à nos portes : Comment s’y préparer ?

«De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes : une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et on n’apprendra plus la guerre». (Le livre d’Ésaïe)

Résumé

Les bruits de bottes se font de plus en plus audibles. L’Europe se prépare à la guerre contre la Russie. Les États-Unis sont pour le moment en réserve, la doctrine est d’affaiblir les adversaires européens.

L’Occident a tout fait pour créer un clivage entre la Russie, et la Chine et «s’occuper» ensuite de la Chine. La visite de Xi en Europe a permis de clarifier la position de la Chine qui quelque part se souvient de la guerre de l’opium. D’autre part devant l’anomie actuelle, ce qui intéresse l’Occident c’est comment abattre la Russie et ensuite la dépecer. C’est un vœu pieux.

Ce que les Palestiniens endure suscite la répulsion et l’effroi. Ce qui se passe à Gaza a déconsidéré l’humanité quelle que soit sa latitude. Nous sommes coupables de laisser faire un génocide sous nos yeux. Nous compatissons avec une panne dans les actions permettant d’arrêter ce carnage des innocents. Il est bien longtemps que les pays arabes du Golfe abrahamisés ou en voie de l’être jouent la montre et attendent avec impatience le moment où ils sauteront dans le train de la reddition ( une fois de plus) en chantant ; l’Arabie saoudite fait monter les enchères de la cause palestinienne pour avoir le meilleur contrat de la protection de l’empire en particulier Cependant le carnage des palestiniens peut, malheureusement continuer Saint Àugustin écrit «À force de tout voir on finit par tout supporter… À force de tout supporter on finit par tout tolérer… À force de tout tolérer on finit par tout accepter… À force de tout accepter on finit par tout approuver».

Il vient que l’Occident a mangé son pain blanc, l’horizon devient de plus en plus sombre le «Rest» relève la tête. La vraie communauté internationale tourne le dos à cinq siècles de supercherie de violence, de rapt et décide d’aller vers une coopération dans l’égale dignité. Il faut espérer que la troisième guerre n’aura pas lieu et que l’humanité paisible puisse s’opposer par tous les moyens possibles afin d’éviter l’irréparable qu’Einstein nous décrit comme étant l’âge de pierre. Deux pays savent ce que c’est là l’explosion de bombe atomique. Il y a le Japon et il y a l’Algérie qui avec les 13 gerboises multicolores sait ce que c’est ce qu’être irradié et ce que c’est la mort lente et la mémoire du feu nucléaire. Nous sommes avertis !

Les prémices de la Troisième Guerre mondiale

On apprend que le président Biden a autorisé l’Ukraine à «conduire des attaques limitées à l’intérieur de la Russie avec des armes de fabrication américaine». Certains alliés des États-Unis étaient déjà allés plus loin. La Grande-Bretagne, il y a plusieurs semaines, a permis à l’Ukraine d’utiliser ses systèmes de missiles à longue portée Storm Shadow pour des attaques dans n’importe quelle partie de la Russie, et la France et l’Allemagne ont récemment pris la même position. Nous sommes, de ce fait, à un moment critique et la probabilité de passer de conflits à bas bruits à une guerre de dimension mondiale incontrôlable, incluant les grandes puissances.

Lors d’une interview le président Poutine a averti le 18 mars dernier après sa réélection : «Il est clair pour tout le monde qu’un [conflit entre la Russie et l’OTAN] marquerait l’ultime étape avant une Troisième Guerre mondiale. Je pense que pratiquement personne ne veut de cela». Interrogé par Reuters sur les commentaires d’Emmanuel Macron, qui a dit ne pas exclure la possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine et sur le risque d’un conflit avec l’OTAN, Vladimir Poutine a ironisé : «Tout est possible dans le monde moderne». Emmanuel Macron, qui a dit ne pas vouloir d’«escalade»a appelé la semaine dernière les Occidentaux à un «sursaut»prévenant qu’une victoire russe en Ukraine constituerait une «menace existentielle» pour l’Europe. Le président Poutine ajoute que du personnel militaire de l’OTAN se trouvait déjà en Ukraine. Les troupes russes ont entendu des communications en anglais et en français sur le champ de bataille, a-t-il indiqué. «Il n’y a rien de bon dans tout cela, en premier lieu pour eux puisqu’ils meurent là-bas et en grand nombre».1

«Les États-membres de l’OTAN entreront-ils individuellement ou collectivement en guerre contre la Russie ? Telle est l’interrogation des décideurs occidentaux. Lors d’une interview à The Economist, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Alliance a déclaré : «Le moment est venu pour les alliés de réfléchir à la question de savoir s’ils doivent lever certaines des restrictions imposées sur l’utilisation des armes données à l’Ukraine (…) Surtout maintenant, alors que de nombreux combats se déroulent à Kharkov, près de la frontière, le fait de refuser à l’Ukraine la possibilité d’utiliser ces armes contre des cibles militaires légitimes sur le territoire russe rend sa défense très difficile». Il a pré-annoncé la décision de Washington aux Alliés européens. Intervenant au conseil de l’Union européenne, il a déclaré : «Selon le droit international, l’Ukraine a le droit d’autodéfense. Et le droit à l’autodéfense inclut aussi la frappe d’objectifs militaires légitimes à l’intérieur de la Russie». (…) Étendre au territoire ukrainien la protection du bouclier anti-missiles atlantique signifierait entrer en guerre collectivement contre la Russie. Mais autoriser l’Ukraine à attaquer la Russie avec des armes fournies par les États-membres de l’OTAN signifierait leur entrée en guerre individuelle contre la Russie. De son côté, Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien, a commenté en déclarant : «Ce monsieur [Jens Stoltenberg] est dangereux parce que parler d’une Troisième Guerre mondiale, d’armes occidentales capables de frapper et de tuer à l’intérieur de la Russie, me semble très, très dangereux et imprudent (…)».

Vladimir Poutine, a répondu à des journalistes : «Cette escalade constante peut entraîner de graves conséquences. Qu’ils [les États européens membres de l’OTAN] se souviennent que leur territoire est petit et leur population dense», Le sénateur Dmitri Rogozine, ancien directeur de Roscosmos, a directement averti Washington : «Nous ne sommes pas seulement sur le seuil, mais déjà au bord, au-delà duquel, si l’ennemi n’est pas arrêté dans de telles actions, un effondrement irréversible de la sécurité stratégique des puissances nucléaires va commencer»».2

Guerre nucléaire : le scénario de la fin du monde ?

Selon toute vraisemblance , ce ne sera pas une guerre classique ; Car le mal est profond ; il s’agit de la tentation de perpétuation d’empire sans pronostic vital pour les pays occidentaux contre une menace existentielle pour la Russie qui n’hésitera pas à pulvériser l’Occident même si c’est un feu nucléaire plantaire ; Cette réflexion du site Notre Planète Info permet de prévoir les conséquences d’une guerre nucléaire : «Redoutée lors de la guerre froide, la guerre nucléaire totale s’est révélée être une menace si pesante sur le devenir même de l’humanité que les grandes puissances nucléaires se sont abstenues d’employer massivement l’arme nucléaire».3

«La politique expansionniste de l’OTAN et la renaissance d’armées ouvertement nazi en Ukraine a déclenché une opération spéciale russe de démilitarisation et de dénazification en février 2022. Les États-Unis, se sont toujours gardés la possibilité d’effectuer des frappes nucléaires préventives. Les États-Unis comptent 750 bases militaires dans plus de 80 pays. Les USA ont déjà passé 230 ans (sur 246 ans d’existence), dans des guerres directes et par procuration à l’étranger. De plus, la nouvelle stratégie de défense nationale du Pentagone adoptée fin octobre 2022 a franchi une nouvelle limite en autorisant l’utilisation d’armes nucléaires contre des menaces non nucléaires. Une doctrine particulièrement risquée selon le sénateur démocrate Edward Markey : «Le risque d’une guerre nucléaire menace gravement la survie de l’espèce humaine. Malheureusement, en n’excluant pas d’être les premiers à utiliser l’arme atomique, les États-Unis augmentent le risque d’une escalade nucléaire involontaire». En effet, le président russe Vladimir Poutine a averti que la Russie riposterait à toute attaque nucléaire par des frappes nucléaires. Autrement dit, en cas d’attaque de missile potentiellement nucléaire sur la Russie, des centaines de missiles nucléaires seront lancés immédiatement contre le pays agressif qui sera alors assuré d’une destruction totale».[3]

La naïveté de l’Occident qui mise sur une mésentente de la Russie envers la Chine

Alastair Crooke le journaliste bien connu décrit le dilemme qui d’une certaine façon «bloque» et c’est tant mieux le déclenchement de la guerre de l’Occident OTAN contre la Russie avec les deux boutefeux de la Pologne (enragée contre la Russie) et la France d’une dignité paléo-gaulienne méconnaissable : «Le discours de l’escalade militaire est à la mode en Europe, mais tant au Moyen-Orient qu’en Ukraine, la politique occidentale est en grande difficulté. Le paradoxe est que l’équipe Biden – par pure inadvertance – est en train d’accoucher d’un «nouveau monde». Plus les élites occidentales s’opposent à la naissance – en «sauvant le sionisme», en «sauvant l’Ukraine européenne» et en écrasant les dissidents – plus elles accélèrent la chute du Léviathan».4

«La déclaration commune Chine-Russie de près de 8000 mots évoque les lois élémentaires de la nature elle-même en décrivant l’usurpation par l’Occident des principes fondamentaux de l’humanité, de la réalité et de l’ordre – une critique qui rend l’Occident collectif fou de rage. Mais comment et pourquoi peut-on dire que l’Occident accélère sa propre dissolution ? Le New York Times donne un indice sur le «pourquoi» : La vieille obsession «anglo-saxonne» pour une Russie défiante que l’Occident n’a jamais été en mesure de plier à sa volonté. Aujourd’hui, la Russie et la Chine ont signé une déclaration commune quelque peu similaire à l’amitié «sans limites» déclarée en février 2022, mais qui va plus loin. Cette déclaration décrit leur relation comme «supérieure aux alliances politiques et militaires de l’époque de la guerre froide». L’amitié entre les deux États n’a pas de limites, il n’y a pas de domaines de coopération «interdits». Ray McGovern, ancien conseiller du président américain, a raconté comment «lorsque Biden a pris ses fonctions en 2021, ses conseillers lui ont assuré qu’il pourrait jouer sur la peur de la Russie (sic) à l’égard de la Chine – et creuser un fossé entre les deux. Cela représente la «mère de toutes les erreurs» de jugement, car elle provoque les circonstances dans lesquelles l’«Ordre» occidental peut se dissoudre». «La Chine cherche à devenir l’économie la plus puissante du monde et l’armée la plus importante et la plus puissante du monde»».[4]

«En août 2019, lorsque les États-Unis se sont retirés du traité interdisant les missiles de portée intermédiaire en Europe, ils avaient déjà déployé des missiles en Roumanie et en Pologne. Il n’est pas possible de déterminer quel missile est chargé, car les tubes sont munis de couvercles. Le temps nécessaire à ces missiles pour atteindre Moscou serait de 9 minutes à partir de la Pologne et de 10 minutes à partir de la Roumanie. (…) Le 18 mai à Moscou, dans le sillage du dernier sommet Xi-Poutine – comme le note M.K. Bhadrakumar. Les processus de pensée occidentaux, a déclaré Lavrov, s’orientent dangereusement vers «les contours de la formation d’une alliance militaire européenne – avec une composante nucléaire». Il a déploré le fait qu’«ils ont fait le choix d’un affrontement sur le champ de bataille : Nous y sommes prêts». «Le programme visant à infliger une défaite stratégique à la Russie – militairement et autrement – est un pur fantasme qui sera résolument contré»».[4]

La coopération multidimensionnelle Russie Chine fait peur à l’Occident

L’occident pense à tort qu’il peut imposer sa norme au nom de ses droits ; les stratèges américains et européens font tout ce qu’ils peuvent pour créer des dissensions entre la Russie et la Chine. Même le président Biden y croit. Alain Constant du journal Le Monde que nous avons connu beaucoup plus professionnel, écrit : «En juin 1997, le sénateur Joe Biden, de retour d’un voyage à Moscou destiné à rassurer la Russie sur l’élargissement de l’OTAN, balaie d’un revers de main les risques de rapprochement de la Russie avec la Chine. Pour le Biden de 1997, un rapprochement russo-sino-iranien est impensable et s’apparente à de la politique-fiction. À l’époque, rares sont les responsables américains conscients du danger. Mais Zbigniew Brzezinski ancien conseiller met en garde : «Le pire des scénarios serait une grande coalition de la Chine, de la Russie et peut-être de l’Iran, unis par une détestation commune des États-Unis». Un scénario cauchemardesque pour l’Occident devenu réalité (…) Après des années de rapprochements et de traités divers, les trois pays sont désormais clairement alignés sur une feuille de route commune : mettre fin à l’hégémonie occidentale Tout cela en menant contre l’Occident un combat hybride, à la fois militaire, technologique, commercial, informatique et civilisationnel».5

Dans le même ordre Alain Frachon, adresse aux occidentaux ce message : «Inutile d’entretenir d’irresponsables illusions à Washington, à Paris ou à Berlin : le couple sino-russe n’est pas près de divorcer. Le récent séjour de Xi Jinping en Europe et la visite, quelques jours après, de Vladimir Poutine à Pékin l’ont montré sans ambiguïté : les deux pays sont soudés par la même ambition, celle de lutter contre l’«hégémonie» occidentale, En ce printemps 2024, Xi Jinping a rappelé qu’il était partie prenante dans le conflit qui fait rage en Europe : il est du côté russe (…)Il s’agit d’accroître les échanges entre leurs deux pays face à une «politique américaine hostile et destructrice» destinée, selon eux, à «endiguer» la montée en puissance de la Chine et de la Russie (…)Cette situation impose une coopération renforcée sur le plan militaire. La Chine va soutenir davantage encore l’économie de guerre que Poutine instaure en Russie. En clair, la Chine entretient l’effort de guerre russe».6

Inventaire des forces nucléaires dans le monde

Selon une étude de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm parue en juin 2023 (SIPRI), «en janvier 2023, 12 512 armes nucléaires, dont 9576 étaient stockées dans des entrepôts pour une utilisation potentielle. États-Unis (1770 unités) et la Russie (1674 unités). Ensemble, ces deux États possèdent environ 90% de toutes les armes nucléaires».7

«Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte de guerre, d’escalade des tensions et d’insécurité Les dépenses militaires mondiales ont augmenté pour la pour atteindre un niveau record de 2443 milliards de dollars. «Les États donnent la priorité à la force militaire, ce qui risque d’alimenter la spirale «action-réaction» Les dépenses militaires de la Russie ont augmenté de 24% pour atteindre 109 milliards de dollars en 2023. L’Ukraine est à 64,8 milliards de dollars. L’Ukraine a également reçu au moins 35 milliards de dollars d’aide militaire au dont 25,4 milliards de dollars des États-Unis. Ensemble, cette aide et les dépenses militaires de l’Ukraine équivalent à environ 91% des dépenses militaires russes. En 2023, les dépenses militaires des 31 membres de l’OTAN s’élèvent à 1341 milliards de dollars, soit 55% des dépenses militaires mondiales».8

«Les dépenses militaires des États-Unis ont augmenté de 2,3% pour atteindre 916 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 68% du total des dépenses militaires de l’OTAN. En 2023, la plupart des États européens membres de l’OTAN ont augmenté leurs dépenses. L’augmentation des dépenses militaires de la Chine entraîne celle de ses voisins. La Chine, 2ème avec 296 milliards de dollars. Les dépenses militaires d’Israël – les deuxièmes plus importantes de la région après celles de l’Arabie saoudite atteignent 27,5 milliards de dollars en 2023. L’Inde est le 4ème plus avec 83,6 milliards de dollars. Les dépenses militaires de l’Algérie ont augmenté de 76% pour atteindre 18,3 milliards de dollars. L’Iran est le 4ème plus grand dépensier militaire au Moyen-Orient en 2023 avec 10,3 milliards de dollars».9

Les rodomontades de l’Occident. La Russie invincible avec le missile RS-28 Sarmat

Dans une contribution lucide Andrew Cockburn explique que les effets de la propagande occident cache une triste réalité : «L’obsession pour les technologies n’a pas profité à Washington. Les États-Unis produisent des armes sophistiquées et coûteuses, que les forces russes ont rapidement appris à neutraliser. Andrew Cockburn en parle : «les armes américaines n’ont pas empêché l’Ukraine de reculer et de subir une possible défaite. De nombreux échecs des armes américaines en Ukraine, y compris les LRM HIMARS, sont liés à l’utilisation de systèmes de guidage très vulnérables avec GPS. La Russie accorde depuis longtemps une attention particulière à la guerre électronique et excelle dans le brouillage des signaux GPS. «La plupart des systèmes occidentaux se sont révélés inefficaces en conditions de combat» en raison du brouillage russe».10

Dans les conditions extrêmes qui est un problème existentielle pour la Russie, cette dernière n’est plus tenue par aucun engagement : «la Russie s’est retirée du traité sur la réduction des armements stratégiques offensifs Start-II/SNV-III, le 23 février 2023 Outre ses missiles balistiques continentaux «classiques», la Russie s’est dotée d’un missile balistique intercontinental lourd dénommé «RS-28 Sarmat» (ou Satan 2 pour les occidentaux), opérationnel depuis fin août 2023. Il s’agit d’un missile capable de frapper n’importe quelle région sur Terre avec une puissance de feu dévastatrice et inégalée. Ce missile peut transporter jusqu’à 10 grandes ogives nucléaires ou 16 petites ogives qui peuvent être dirigées chacune sur une cible. Elles sont ainsi beaucoup plus destructrices que les bombes larguées sur Nagasaki et Hiroshima à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et pour cause, ce missile de 200 tonnes, 35,5 mètres de long pour 3 m de diamètre a une puissance totale de 8 à 12 Mt de TNT (450 fois la puissance de la puissance de la bombe atomique larguée sur Hiroshima), de quoi transformer un pays de la taille de la France ou la Grande Bretagne en désert inhabitable (sa zone de destruction est de 650 000 km²) en seulement 2 minutes… Avec une vitesse de 20 fois celle du son (26 000 km/h ce nouveau missile est impossible à intercepter  Au moins 50 systèmes de lancement de Sarmat sont déployés sur le territoire de la Russie depuis 2023. La Russie dispose enfin d’un système «Perimeter», surnommé «Dead Hand» («Main more») par les experts de l’OTAN. Il s’agit d’une ultime frappe nucléaire de représailles même si la Russie est bombardée par des frappes nucléaires et se trouve au bord de l’anéantissement».[3]

L’avertissement de Poutine est direct et explicite

Pour le journaliste M.K. Bhadrakumur : «Poutine a été explicite et direct. Il a fait savoir à l’avance qu’il serait obligé de répondre avec une capacité nucléaire si l’État russe était menacé. Poutine s’est adressé à l’Assemblée fédérale devant la crème de la crème de l’élite russe et a mis toute la nation dans la confidence en disant que le pays pourrait être poussé à une guerre nucléaire pour sa propre préservation. En réalité, le secrétaire d’État américain Lloyd Austin, a déclaré lors d’une audition au Congrès à Washington, selon lequel «l’OTAN se battra avec la Russie» si l’Ukraine est vaincue. En clair, Austin voulait dire que si l’Ukraine perd, l’OTAN devra s’opposer à la Russie. C’est un appel à l’Europe pour qu’elle se mobilise en vue d’une guerre continentale. Ce que le président français Emmanuel Macron a déclaré : La défaite de la Russie est indispensable à la sécurité et à la stabilité de l’Europe».11

L’horloge de l’apocalypse L’impuissance de la communauté internationale

La menace nucléaire dans le monde est notamment illustrée par l’horloge de l’Apocalypse ou de la fin du monde (Doomsday Clock). Créée en 1947, peu de temps après les bombardements atomiques américains sur le Japon, et est régulièrement mise à jour depuis, par les membres du Bulletin des scientifiques atomistes, (BAS) basé à l’Université de Chicago. En 2012 elle indiquait 23 h 55, soit seulement 5 minutes avant la fin du monde. En 2023, son aiguille s’est encore avancée à seulement 90 secondes. La question d’une guerre nucléaire demeure donc plus que jamais d’actualité. Des responsables humanitaires des Nations unies et des membres de la société civile ont discuté de la capacité de réaction de la communauté humanitaire face à une explosion nucléaire. «Les conséquences humanitaires d’une attaque ou d’un accident nucléaire seraient potentiellement dévastatrices et catastrophiques», a prévenu le Directeur du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève.

Un scénario apocalyptique post bombardement nucléaire

«En quelques heures, 34 millions de personnes seraient tuées par l’effet direct des explosions nucléaires. Des incendies colossaux et incontrôlables générés par les bombes enverraient dans l’atmosphère 9 millions de tonnes de suie dans l’atmosphère. En moins de 50 jours, toute la planète serait affectée par les cendres. Pendant une décennie, les rayons du Soleil seraient alors en partie filtrés. Résultat : la température planétaire baisserait de 1,25°C au cours des trois premières années ; les précipitations mondiales diminueraient de 10% dans les deux à quatre ans suivant l’événement ; les gelées seraient plus fréquentes. L’agriculture serait alors durement affectée et donc les ressources alimentaires pour l’ensemble de l’humanité Enfin, ce scénario s’accompagne d’une perte généralisée (75% au niveau planétaire – 65% aux tropiques) de la couche d’ozone stratosphérique pendant environ 15 ans».[3]

Les effets des armes nucléaires sur la santé humaine

Selon le site spécialisé : décrivant le largage d’une bombe atomique «L’intense boule de feu générée au moment même de l’explosion d’une arme nucléaire de cette puissance libérerait à la fois de la chaleur, des ondes de choc et des radiations. Les victimes du rayonnement thermique : la température sur terre, sous l’épicentre de l’explosion, atteindrait environ 7000°C et, dans cette zone, tout être vivant serait pulvérisé. Des dizaines de milliers de personnes seraient brûlées, la plupart présentant d’horribles brûlures au troisième degré. Une boule de feu et le rayonnement thermique seraient immédiatement suivis par des ondes de pressions se déplaçant à des vitesses supersoniques. Les victimes présenteraient notamment des ruptures d’organes, des fractures ouvertes, des fractures du crâne et des blessures pénétrantes. Un nombre important de personnes perdraient l’ouïe par suite d’une perforation des tympans».12

«Les victimes de la tempête de feu : Il est également possible que les retombées radioactives soient emportées par le vent à des distances considérables, mettant en danger bien davantage de personnes que l’explosion et les incendies. Un grand nombre de personnes touchées ne se rendraient compte qu’elles ont reçu une dose de radiation potentiellement mortelle que plusieurs jours ou semaines. À Hiroshima et Nagasaki, le nombre de décès imputés aux bombardements avait atteint, en 1950, respectivement 200 000 et 140 000. Aujourd’hui encore, des maladies et des décès liés aux radiations sont observés au sein de la population, maintenant âgée, des survivants des bombardements de 1945».[12]

Que doit faire l’Algérie ?

«Quand les grands se font la guerre, ce sont les faibles qui meurent». Cette citation de Jean Paul Sarre résume la situation actuelle. Devant le nouveau monde qui accouchera dans la douleur, il y aura des dégâts collatéraux. Nous sommes proches d’un futur lieu de confrontation ! Une bombe atomique à 800 km d’Alger va impacter la vie en Algérie, en sens inverse. Souvenons-nous les 13 gerboises multicolores outre d’avoir ravagé et stériliser des régions entières ont permis que des vents ont dispersé le nuage atomique sur des milliers de km dans toutes les directions !

C’est véritablement une ère incertaine ou tous les règlements de compte auront libre cours, maintenant qu’il n’y a pas de Nations unies capables de préserver la morale et la dignité humaine. Cette «Guerre de tous contre tous» «Bellum omnium contra omnes» d’après Hobbes doit nous obliger plus que jamais à faire notre introspection et revoir notre être au Monde. Seule la force gouverne le monde. La Russie arrive à résister à l’Occident grâce aux 450 000 ingénieurs par an ! et plusieurs millions de techniciens !

La puissance technologique devrait être basée sur la science et l’industrie militaire aussi sur les équipements Lourds (chars, avions, canons) guidées par une puissance informatique sont les défenses immunitaires que nous devons renforcer. Pour cela nous devons revoir fondamentalement la formation d’ingénieurs et de scientifiques en quantité et en qualité. La discipline mathématiques devrait être la prunelle de nos yeux et une bourse spéciale devrait être permise aux bacs mathématiques et aux disciplines technologiques comme l’avait fait en son temps le président Boumediene. Président dont certains découvrent sur le tard et malgré eux, la vision de l’homme d’État qui pense en termes d’avenir. Le prochain quinquennat devra aussi continuer à faire aboutir les chantiers structurants : Miser sur le renouvelable et l’hydrogène vert. Renforcer les capacités sidérurgiques maillon fort de toute industrialisation notamment le rail et l’industrie militaire. La sécurité du pays en dépend. C’est dire que les Algérien(ne)s doivent tous ensemble être vigilants.

Conclusion

Dans l’un de ses nombreux meetings pour le NON à la guerre de 14-18 Jean Jaurès le dirigeant socialiste français avait compris d’où venaient les maux de l’humanité. Le libéralisme laminoir ! Il a notamment écrit : «Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage». Il sera assassiné ! Nous vivons une époque trouble où tout peut arriver à Dieu ne plaise Dans un célèbre poème de 1955 Jacques Brel d’une façon lucide et prophétique décrivait le monde d’alors en devenir. Nous lisons :

«Un jour, un jour le Diable vint sur terre,
Un jour le Diable vint sur terre pour surveiller ses intérêts.
Il a tout vu le Diable, il a tout entendu.
Il est retourné chez lui, là-bas. Et là-bas,
à la fin du banquet, il s’est levé le Diable, il a prononcé un discours :

«Ça va Il y a toujours un peu partout
Des feux illuminant la terre Ça va
Les hommes s’amusent comme des fous
Aux dangereux jeux de la guerre Ça va

Rien ne se vend mais tout s’achète
L’honneur et même la sainteté Ça va
Les États se muent en cachette
En anonymes sociétés Ça va
Les grands s’arrachent les dollars
Venus du pays des enfants
On traite les braves de fous
Et les poètes de nigauds
Mais dans les journaux de partout
Tous les salauds ont leur photo
Ça fait mal aux honnêtes gens
Et rire les malhonnêtes gens.
Ça va, ça va, ça va, ça va !
»

Jacques Brel. Texte publié en 1955.

On décrit souvent la responsabilité de l’homme par analogie aux âges géologiques. Cet âge de l’homme est appelé anthropocène pour toutes les blessures qu’il inflige à la Terre comme le furent les âges géologiques précédentes, nous amènera à la sixième extinction qui ne sera pas le fait de la Nature, mais de l’homme enivré par son hubris, au point de provoquer l’apocalypse. Nous pourrons dire, réveillons-nous de ce cauchemar, les Nations unies – plus désunies que jamais sont tétanisés. La conscience du monde notamment des scientifiques devrait intervenir et tout faire pour arrêter cette machine du diable, où le combat entre l’Avoir parait l’emporter sur l’Être !

«De leurs épées, ils font des socs de charrue tel est devrait être le crédo d’une humanité paisible ! La BBC rapporte l’histoire suivante pour illustrer cette sagesse : «En Ukraine après la chute de l’Empire Soviétique un char soviétique avait été vendu à des agriculteurs, ils l’ont transformé cette arme de guerre en un outil d’agriculture.(…) Au printemps, le char tourne le sol, à l’automne il laboure comme une charrue, et en hiver il déneige». Conçus pour tuer des personnes, il a été re-conçu pour un «usage agricole pour nourrir les gens»».13

Amen !

Source : Professeur Chems Eddine Chitour

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