23 mai 2024

Août 1947 – La nuit de cristal britannique



Cette photo d’une vitrine de magasin n’a pas été prise à Berlin, Leipzig ou Treuchtlingen après la nuit du 9 novembre 1938, mais à Liverpool, au mois d’août 1947.

Il n’y a que peu de gens qui s’en souviennent, mais l’été 1947 vit une terrible vague de chaleur balayer l’Europe ; le phénomène ne fut pas aussi intense qu’en 2003, mais s’étala sur une durée nettement plus longue.

Mais un autre événement notable se produisit durant cet été-là. Quand on en refait mention, il fait souvent l’objet d’une introduction des plus douteuses, que l’on a déjà entendue par ailleurs chaque fois qu’il faut trouver des excuses pour disculper la bonne vieille “communauté internationale”, en l’instance, voici ce qu’on nous dit :

En 1947, un été pluvieux avait fait suite à un hiver rigoureux, et la Grande-Bretagne connaissait les affres de la récession et peinait à relancer son économie après la seconde guerre mondiale. Durant le week-end prolongé du mois d’août, la météo de Manchester se fit chaude et étouffante. Les commerces tournaient mal, le rationnement battait son plein, et de nombreux travailleurs avaient décidé de rester en ville pour le week-end prolongé.

Le seul aspect original de cette introduction consiste à ajouter une note météorologique pour expliquer l’anti-sémitisme. Ce n’est qu’après avoir biaisé l’approche du lecteur que l’on entre en matière :

Dans les files d’attente des cinémas et aux coins de rues, un seul sujet dominait les conversations : le meurtre de deux sergents de l’armée britannique par des paramilitaires d’Irgun, en Palestine sous mandat britannique. L’Irgun était l’un des groupes sionistes qui menait une guérilla pour faire partir l’armée britannique du territoire et établir l’État d’Israël. Ce groupe avait enlevé les deux sergents en représailles des peines de mort prononcées contre trois de ses membres. Les trois hommes avaient été exécutés par l’armée britannique le 29 juillet, et deux jours plus tard, on découvrit le corps des deux soldats au milieu d’un verger d’eucalyptus, près de Netanya. Ils avaient été pendus, et une mine avait été posée dans le sol tout près de la scène.


Comme l’indique la première page de ce journal, ce n’est pas l’extrême droite qui oriente la vague de chaleur sur toile de fond de crise économique et de rationnement. On peut également noter sur la droite la référence à la vague de chaleur et de sécheresse en Europe.

Ce n’était qu’un incident de plus marquant un conflit difficile. L’année précédente, les militants avaient posé une bombe à l’hôtel King David de Jérusalem, et avaient même posé de petites bombes à Londres. Mais ce qu’on désigna sous le nom d’“affaire des sergents” provoqua l’indignation générale sur le sol du Royaume-Uni.

Le 1er août, un vendredi, le Daily Express rapporta les faits en première page, affichant en grand la photographie des corps, non sans promettre au lecteur que celle-ci allait être une “image qui va choquer le monde”. Les dirigeants de la communauté juive britannique condamnèrent les assassinats, mais des détails plus terribles encore suivirent dans les journaux des jours suivants. Ce week-end-là, comme s’en souvient Walter Lever, un travailleur juif résidant à Manchester, “On n’avait rien d’autre à faire qu’arpenter les rues… discuter des journaux,” et l’affaire des sergents pendus “prenait l’ascendant sur les meurtres et les viols de la semaine.”

Les signes d’hostilité étaient déjà visibles. À Birkenhead, tout près de Liverpool, les ouvriers d’un abattoir avaient refusé d’honorer les commandes à destination des Juifs tant que les attaques contre des soldats britanniques en Palestine se prolongeraient. Aux abords de Merseyside, la colère commençait à monter dans les rues, et des groupes d’hommes jeunes se rassemblaient dans les quartiers juifs.

Le dimanche après-midi, l’agitation gagna Manchester. Des petits groupes d’hommes se mirent à briser les vitrines des magasins à Cheetham Hill, berceau d’une communauté juive depuis le début du XIXème siècle situé juste au nord du centre ville. Les pubs avaient fermé tôt ce jour-là, pour cause de pénuries de bière et, durant la soirée, les groupements se dénombrèrent en centaines de personnes. La plupart des gens étaient à pied, mais certains étaient à bord de véhicules, et lançaient des briques en roulant.

Les rues se retrouvèrent bientôt jonchées de débris de verre et de cailloux, et les hommes passèrent à des cibles plus importantes : ils brisèrent la verrière de la grande synagogue de Cheetham Hill Road, et encerclèrent une fête de mariage à l’Assembly Hall. Ils proférèrent des insanités aux invités terrifiés jusqu’à une heure du matin.

Le lendemain, raconte Lever, “Cheetham Hill avait repris l’apparence qu’elle avait eu sept années auparavant, après que les bombardiers allemands avaient pilonné la ville durant 12 heures. Tous les bâtiments appartenant à des Juifs, sur une distance de presque 2 kilomètres, avaient les fenêtres brisées, et le sol était recouvert de bris de verre.”

À la fin du week-end prolongé, des émeutes anti-juives s’étaient également déroulé à Glasgow et à Liverpool. On avait également assisté à des incidents mineurs à Bristol, Hull, Londres et Warrington, et de nombreuses attaques contre des propriétés juives dans tout le pays. Un avocat de Liverpool et un commerçant de Glasgow avaient été battus. Personne n’avait été tué, mais il s’agissait de la vague de violence contre des Juifs la plus importante jamais observée au Royaume-Uni. À Salford, le lendemain du jour où une foule de plusieurs milliers de personnes avait lancé des cailloux dans des vitrines, des pancartes étaient apparues, où l’on pouvait lire : “Ne tirez pas. Ces bâtiments sont britanniques.”

À West Derby, des pyromanes mirent le feu à une synagogue en bois ; à Liverpool les ouvriers de Canada Dock découvrirent en reprenant le travail qu’on avait peint “Mort à tous les Juifs” sur le fronton du bâtiment. Et à Eccles, un ancien sergent-major du nom de John Regan reçut une amende de 15£ pour avoir déclaré face à une foule de 700 personnes : “Hitler avait raison. Exterminez les Juifs — chaque homme, femme ou enfant. De quoi avez-vous peur ? Les policiers ne sont pas nombreux.”

En ce qui concerne les événements qui se sont déroulés en Palestine en 1947, on pourrait affirmer qu’un peuple opprimé sur une terre qu’on lui a volée dispose d’un droit légitime à recourir à la lutte armée, terrorisme y compris, pour faire partir la puissance coloniale, mais sans doute que rien de tel ne sera avancé, et je crois qu’il est jugé plus propice d’oublier complètement cette période et d’éviter tout parallèle malheureux avec la situation actuelle que connait la région. (Pour autant, la une édifiante du Bristol Mirror disant “Les terroristes juifs appellent à la guerre totale contre la Grande-Bretagne” pourrait encore aujourd’hui être considérée comme d’actualité — en y ajoutant juste les États-Unis).

En conclusion, la flambée de débordements simultanés survenue en 1947 dans plusieurs villes britanniques montre qu’il n’est pas nécessaire que le régime politique en place organise, instigue ou cautionne le mouvement. Il est évident que le gouvernement de Clement Attlee n’eut rien à voir avec ces événements, et a contrario, cela démontre que la responsabilité directe des plus hautes autorités n’est pas non plus établie de manière certaine pour ce qui concerne la nuit de cristal de 1938. Il faut la prouver.

Note de l’éditeur : les émeutes de 1947 constituent un événement bien connu des nationalistes britanniques. Voici un article écrit en 2015 par Francis Carr Begbie :

Commémoration des pertes britanniques causées par le terrorisme juif, 1944-1948


le 6 août 2015 — par Francis Carr Begbie

En temps normal, tout rassemblement de nationalistes britanniques dans le centre ville de Londres, arborant fièrement des drapeaux anglais et des Union Flags se voit confronté à une horde de manifestants hurlant venus de loin. Mais le week-end dernier, rien n’est venu gêner le groupe de patriotes assemblé aux abords de Trafalgar Square, et il n’est pas difficile de savoir pourquoi. Une confrontation aurait en effet soulevé l’attention sur un épisode historique que le gouvernement britannique et les dirigeants de la communauté juive préféreraient voir oublié — le meurtre de 784 agents de police, soldats, serviteurs de la Couronne et civils par des terroristes juifs durant la crise du mandat britannique sur la Palestine, entre 1944 et 1948. C’est pour cette raison, en dépit du fait qu’un communiqué de presse a été transmis à tous les médias et à tous les partis politiques, que les médias ont maintenu un silence absolu sur ce rassemblement. L’événement est aux antipodes de la manifestation anti-Shomrim opposée à l’institution d’une force de police sectaire juive, le mois passé.

Tout se déroule comme prévu. La tentative du gouvernement britannique d’“oublier” le sacrifice de ces personnes et d’ensevelir leur mémoire rappelle fortement un épisode tout aussi embarrassant, l’attaque meurtrière israélienne contre l’USS Liberty, en 1967.

Les soldats et membres de la police britannique constituaient une force de maintien de la paix œuvrant pour ce qu’on l’on désignait comme enclave du mandat britannique sur la Palestine, juste après la guerre. Ce mandat avait été défini dans le cadre de la Déclaration de Balfour, et devait prendre fin au mois de mai 1948.

Ce fut une période de fortes tensions. Les Arabes commençaient à comprendre que les promesses et assurances qu’on leur avait prodiguées à Balfour ne valaient rien, et qu’ils étaient en train de perdre leur terre. Les colons juifs se voyaient renforcés par l’immigration illégale de milliers de Juifs en provenance d’une Europe dévastée par la guerre, par des armements en provenance d’Union soviétique et un soutien financier en provenance des États-Unis.

Les jeunes soldats et policiers britanniques tenaient la ligne qui les séparait, et nombre d’entre eux avaient pris part à la guerre en Europe et s’étaient investis dans la libération de camps comme celui de Bergen-Belsen, tout cela pour se retrouver tués et saignés par des terroristes juifs. Leur mort a laissé une amertume durable parmi les anciens combattants et leurs familles.

On compta parmi les morts Mervyn Paice et Clifford Martin, deux sergents de l’armée britannique âgés de 20 ans, pendus avec des cordes de piano, après avoir été enlevés en 1947 par l’Irgun et détenus comme otages pendant trois semaines. On a retrouvé leur corps pendu dans un verger d’eucalyptus, et des mines antipersonnel avaient été posées au sol aux abords.

Ce furent également 100 membres de l’armée britannique, serviteurs de la Couronne et civils qui furent assassinés par l’explosion d’une énorme bombe posée par l’Irgun au sous-sol de l’hôtel King David, à Jérusalem, au mois de juillet 1946. 28 autres soldats britanniques moururent dans l’explosion d’une bombe dans le train reliant Haïfa au Caire.

On a largement oublié que le terrorisme s’est étendu jusque sur le sol britannique. Le week-end dernier, une cérémonie de dépose de gerbe près de Trafalgar Square a été tenue sur le site du British Colonies Club, où avait été posée une bombe par le groupe terroriste Irgun le 7 mars 1947, et où de nombreuses personnes avaient été blessées et estropiées.

Autre victime, Rex Farran, le frère de la cible prévue, le capitaine Roy Farran DSO, MC — un spécialiste de l’anti-terrorisme pour le SAS. Rex a ouvert un colis piégé adressé à “R. Farran” au domicile de la famille Farran, à Staffordshire. C’est au total 20 colis piégés qui ont été envoyés en Grande-Bretagne.

De nombreux attentats furent menés avant la fin de la guerre. Parmi ceux-ci, on compte l’assassinat de Lord Moyne, secrétaire d’État aux colonies, et son chauffeur de l’armée britannique, le caporal Fuller, le 6 novembre 1944, alors que l’armée britannique combattait encore en France. Les assassinats par arme à feu furent menés au Caire par le groupe Stern.

Ce furent les mêmes terroristes, de l’Irgun et du groupe Stern, qui ont collaboré au massacre d’au moins 100 villageois civils arabes dans le village de Deir Yassin, le 10 avril 1948.

Comme pour l’assassinat des deux jeunes sergents, l’opération de Deir Yassin fut organisée par Menachem Begin, qui est devenu par la suite premier ministre d’Israël. Il a également reçu le prix Nobel de la paix.

Le 19 mai 1947, le gouvernement britannique a protesté auprès des États-Unis contre les campagnes de financement étasuniennes au bénéfice de groupes terroristes en Palestine. La plainte faisait référence à une Lettre aux Terroristes de Palestine écrite par Ben Hecht, dramaturge, scénariste et co-président de l’American League for a Free Palestine et parue dans le New York Post le 15 mai. La publicité affirmait : “Nous allons lever des millions pour vous.” On trouvait dans cette lettre la phrase infamante, voulant que chaque fois que des soldats britanniques subissait un tir ou une explosion, “les Juifs d’Amérique célèbrent de petites vacances dans leur cœur.” Durant cette période, Hecht écrivit sous pseudonyme pour éviter un boycott britannique de ses productions, en vigueur jusqu’au début des années 1950.

Hecht écrivit également une pièce de théâtre jouée à Broadway pour lever des fonds. Dans A Flag is Born [un drapeau est né, NdT], le rôle d’un survivant de l’Holocauste était joué par Marlon Brando. Le London Evening Standard désigna cette pièce de théâtre comme “la pièce la plus virulente à l’encontre du Royaume-Uni jamais jouée aux États-Unis.” Cependant, l’éditorialiste juif Walter Winchell, dont le billet parut dans plus de 2000 journaux du monde entier, affirma que la pièce de théâtre “méritait d’être vue, d’être écoutée, et de rester dans les mémoires… Elle va changer vos cœurs et vos yeux secs… Apportez au moins 11 mouchoirs.”

La mort des soldats britannique et l’ingratitude meurtrière de la communauté juive provoqua un choc énorme dans la Grande-Bretagne d’après-guerre. On a largement oublié que l’affaire des deux jeunes sergents a amené aux dernières émeutes anti-juives à grande échelle en Grande-Bretagne. Des vitrines ont été brisées dans toute la Grande-Bretagne, mais surtout à Glasgow, Liverpool et Manchester.

Malgré la colère parmi les Britanniques, il n’y a eu jusqu’en 2001 aucun mémorial, et ce n’est qu’après 60 ans que le ministère de la défense a convenu que le conflit méritait sa propre médaille militaire.

La rencontre des Héros britanniques oubliés à Trafalgar Square a permis d’entendre une demande de Peter Rushton, du magazine Heritage & Destiny, pour que les hommes responsables de l’explosion de Londres soient amenés devant la justice.

De nos jours, Robert Misrahi, le célèbre philosophe de la télévision, reste une création étrange de la France. L’universitaire de la Sorbonne jouit d’une

réputation comme personnalité médiatique et comme professeur de philosophie éthique. Mais en 1947, il fut membre du groupe Irgun qui posa une bombe au Colonies Club. On ne l’a jamais même interrogé sur sa participation à cet attentat.

Une autre personnalité, coupable du bombardement de l’hôtel King David jouit d’une longue vie paisible en Grande-Bretagne, et se vante ouvertement de ses exploits sans craindre la moindre conséquence judiciaire.

Miriam Abramoff a vécu au grand jour en banlieue de Londres et a donné des interviews sur son passé infamant jusqu’en 2012. Elle est décédée l’an dernier à l’âge de 88 ans. Elle retournait souvent en Israël et prenait toujours le thé à l’hôtel King David. “Cet endroit est si beau désormais” a-t-elle affirmé.

Martin Webster, un nationaliste de longue date, fut l’un des organisateurs de la campagne des héros britanniques oubliés. Il se montrait cinglant sur le fait qu’on ne leur laissait même pas de place parmi les autres unités de l’armée britannique pour déposer des gerbes de fleur lors du Dimanche de la mémoire au Cenotaph de Whitehall.

Les sources officielles n’ont jamais apporté la moindre explication au sujet de cette mise au ban exceptionnelle des hommes et femmes courageux lors de la cérémonie nationale de souvenir — mais chacun sait que cette mise au ban a été imposée à la demande des groupes de pression de la communauté juive et leurs soutiens milliardaires qui versent chaque année des millions de livres sterling aux principaux partis politiques.

L’Establishment et les Juifs ont hâte que les vestiges de ces hommes courageux qui ont servi en Palestine (et leur Association de souvenir) soient morts et ne représentent plus d’“embarras” !

À l’issue de la commémoration, l’ambassadeur d’Israël à Londres, Daniel Taub, a reçu une lettre de la part de la Campagne de collection des détails des atrocités sionistes sus-nommées. Cette lettre exprime plusieurs demandes suite à l’histoire de l’activisme juif d’après-guerre : qu’Israël verse des dommages et intérêts aux victimes du terrorisme sioniste et à leur famille, qu’Israël édifie un “Musée du terrorisme sioniste” à Jérusalem et prodigue des cours sur le terrorisme sioniste dans les écoles israéliennes pour prévenir les générations à venir.

La lettre est signée par Martin Webster, Richard Edmonds, Jeremy Turner, Lady Michèle Renouf, et Peter Rushton.

Francis Goumain

Note du Saker francophone

Seul l’avenir nous dira avec espièglerie si considérer le réchauffement climatique comme une source de l’antisémitisme est une théorie farfelue ou une thèse officielle impossible à réfuter.

Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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