Bruxelles accuse la Chine de méthodes déloyales en matière de concurrence et vise ici principalement les éoliennes, les panneaux solaires et les voitures électriques. Cette technologie « made in China » révèle surtout une chose : la forte impulsion promise par Ursula von der Leyen à l’industrie européenne dans le cadre de la transition énergétique n’existe pas. L’Allemagne, première économie nationale de l’UE, a étouffé sa propre industrie avec des méthodes d’économie planifiée. En dépit de tout bon sens, on s’accroche malgré tout au Green Deal – quel qu’en soit le prix !
Olaf Scholz s’envole samedi pour la Chine. Depuis plusieurs jours, il n’y a (presque) plus d’autre sujet à Berlin. A Bruxelles, on attend du chancelier allemand qu’il prenne position à Pékin dans la guerre économique contre la Chine.
Récemment, Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a qualifié la Chine de « partenaire » et de « rival systémique » et s’est plainte de méthodes « pas toujours équitables ». C’est surtout le fait « d’attirer des investissements étrangers sur son vaste marché intérieur » et « d’accorder des subventions massives aux fournisseurs nationaux tout en fermant progressivement le marché intérieur aux entreprises étrangères » qui sont une épine dans le pied de la Commission.
Olaf Scholz s’envole samedi pour la Chine. Depuis plusieurs jours, il n’y a (presque) plus d’autre sujet à Berlin. A Bruxelles, on attend du chancelier allemand qu’il prenne position à Pékin dans la guerre économique contre la Chine.
Récemment, Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a qualifié la Chine de « partenaire » et de « rival systémique » et s’est plainte de méthodes « pas toujours équitables ». C’est surtout le fait « d’attirer des investissements étrangers sur son vaste marché intérieur » et « d’accorder des subventions massives aux fournisseurs nationaux tout en fermant progressivement le marché intérieur aux entreprises étrangères » qui sont une épine dans le pied de la Commission.
Menace douanière
La technologie chinoise dérange surtout le projet d’Ursula von der Leyen et de sa Commission « d’ouvrir la voie avec rapidité, ambition et détermination, de devenir des pionniers des technologies neutres en CO2 et de prendre la tête de la révolution des technologies propres. »
Aucune excuse n’est actuellement trop stupide pour discréditer médiatiquement la technologie chinoise. Les parcs éoliens fabriqués en Chine présenteraient un cyber-risque, les panneaux solaires ruineraient l’économie européenne, et les batteries « made in China » auraient une empreinte carbone épouvantable.
Bruxelles veut imposer à l’avenir des droits de douane sur les voitures électriques chinoises, mais l’Allemagne s’y oppose (encore). Il ne faut pas s’en étonner : Actuellement, une voiture électrique sur cinq dans l’UE provient déjà de Chine. Mais une grande partie de ces voitures sont produites par BMW ou Tesla et ensuite importées en Europe. Les marques chinoises comme BYD, MG ou Geely sont certes encore en sous-nombre, mais elles pourraient s’imposer rapidement parce qu’elles sont nettement moins chères que leurs concurrentes.
C’est pourquoi la présidente de la Commission attend de son compatriote Olaf Scholz qu’il s’engage résolument à Pékin contre la concurrence déloyale et la surproduction.
Il est grotesque de vouloir aujourd’hui rendre la Chine responsable de l’échec de la planification climatique de l’Union européenne. Il convient en effet de rappeler brièvement ce qui suit : L’énorme promotion de l’électromobilité, surtout en Allemagne, a été motivée par l’idée erronée d’utiliser les excédents de production d’électricité éolienne et solaire pour le secteur des transports ; cela ne pourrait fonctionner que si les capacités de stockage nécessaires étaient disponibles, ce qui n’est pas le cas.
L’empreinte carbone des voitures électriques est bien plus élevée que ce que l’on veut bien admettre. Cela s’explique d’une part par la production des batteries en Asie, et d’autre part par le fait que l’Allemagne doit importer l’électricité nécessaire à l’électromobilité, contrairement à des pays comme la Norvège (énergie hydraulique) ou la France (énergie nucléaire).
La question de l’approvisionnement généralisé en électricité de l’électromobilité n’est actuellement pas résolue. La consommation d’électricité des voitures et des camions électriques en Europe devrait passer de 16 térawattheures aujourd’hui à 355 térawattheures en 2040. Par rapport à la quantité totale d’électricité actuellement produite dans l’UE, cela correspond à une augmentation de 13 % de la demande. Ces résultats ont été présentés peu avant la fin de l’année par le cabinet de conseil PwC en collaboration avec l’Institut Fraunhofer pour la recherche sur les systèmes et l’innovation.
Malgré cela, la même Margarethe Vestager, qui accuse aujourd’hui la Chine de distorsion de la concurrence, a approuvé au début de l’année une subvention de 900 millions d’euros accordée par l’Allemagne au fabricant suédois de batteries Northvolt. Il y a un an, la Commission européenne a présenté d’autres mesures temporaires visant à assouplir les règles strictes en matière d’aides nationales afin d’inciter les investissements dans la capacité de production de technologies vertes. L’assouplissement des règles relatives aux aides d’État fait partie du Green Deal Industrial Plan, par lequel la Commission tente de réagir à l’Inflation Reduction Act américain.
Approche planifiée
Dans les pays germanophones, les concessionnaires automobiles se plaignent que les ventes de véhicules électriques sont loin de répondre aux attentes : trop chers, autonomie médiocre, infrastructure de recharge insuffisante, coûts de réparation et d’entretien trop élevés, problèmes de pièces de rechange – et maintenant, les assurances sont également plus chères.
Tous ces arguments ne pèsent toutefois pas lourd, car il s’agit visiblement pour Bruxelles d’imposer une économie planifiée sur le plan climatique – et ce, avec d’énormes moyens financiers.
« D’une part, des milliards de subventions européennes peuvent être encaissés. D’autre part, les voitures électriques évitent aux grands constructeurs de payer des pénalités pour ne pas avoir atteint les objectifs climatiques européens, car ils poussent le mix de la flotte vers le bas avec des modèles soi-disant à zéro émission ».
C’est comme l’un des critiques allemands les plus virulents de l’électromobilité, Jörg Wellnitz de l’Université technique d’Ingolstadt, résume le dilemme.
Il n’existe pas d’évaluation raisonnable des coûts consécutifs à long terme dans l’économie planifiée du Green Deal. Olaf doit donc montrer le bout de son nez ce week-end à Pékin. Cela ne servira à rien, car le modèle d’économie socialiste planifiée a déjà échoué une fois avec brio.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/04/11/voiture-electrique-scholz-et-von-der-leyen-refont-le-coup-de-leconomie-sovietique-par-ulrike-reisner/?
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