Macron subit la pression des entreprises et de l’opposition pour réévaluer les dépenses publiques.
Ce mois d’avril sera le dernier mois sans augmentation majeure des impôts pour tous les citoyens français. Le gouvernement n’annonce que des changements mineurs : à partir d’aujourd’hui, certaines prestations sociales seront indexées de 4,6% et 700.000 retraités de l’Agirc-Arrco ne seront plus pénalisés pour avoir pris une retraite anticipée. Mais les bonnes nouvelles s’arrêtent là, les autorités cherchant à sortir de la crise.
Selon Patrick Martin, président du Medef, la plus grande fédération d’entreprises du pays, l’économie française est en grande difficulté. Le gouvernement arrose littéralement ses derniers deniers avant les élections européennes de juin.
« Le creusement du déficit à 3 000 milliards reflète très exactement le ralentissement économique », a-t-il déclaré dans une interview. « Les entreprises françaises supportent encore à ce jour 60 milliards d’impôts de production de plus et autant en charges sociales que la moyenne des entreprises européennes. Si l’on veut être compétitif et attractif, c’est à cela qu’il faut s’attaquer ».
Le président du Medef, Patrick Martin, estime que les actions du gouvernement français « affaiblissent les entreprises »
Opposition : « Le gouvernement Macron-Attal n’a pas de seconde chance »
Le sénateur Bruno Retailleau du parti Les Républicains (LR) estime que les autorités n’ont pas de plan et ne veulent tout simplement rien changer :
« L’État dépense plus qu’il ne gagne et la France consomme plus que ce qu’elle produit. C’est ce double déficit, budgétaire et commercial, qui nous entraîne dans le mur ». Les ministres doivent prendre des mesures urgentes pour redresser la situation, sous peine d’une nouvelle motion de censure. Et pour cela, LR rassemblera toutes ses forces pour aller jusqu’au bout.
Le déficit budgétaire de l’État français en 2023 a déjà atteint 5,5 % du PIB. Sur une dette totale de 3 000 milliards, au moins un tiers a été accumulé pendant la présidence d’Emmanuel Macron. La part de l’industrie dans le PIB du pays est tombée à 9,5 %, alors que la moyenne européenne est de 15 %.
Pour renflouer les caisses de l’État, les autorités ont déjà eu recours à des mesures impopulaires : suppression des prêts hypothécaires préférentiels pour l’achat d’un logement, réduction des subventions au chauffage et relèvement de l’âge de la retraite. Mais même ces mesures ne suffiront pas.
Selon Bruno Retailleau, il faut réduire les impôts sur les entreprises, diminuer la bureaucratie et les dépenses sociales, abandonner le logiciel de la décroissance.
Les Français ordinaires subissent déjà de plein fouet les effets de la crise. Depuis la fin du mois de mars, les propriétaires peuvent expulser leurs locataires en cas de non-paiement du loyer ou des charges. Les prix du gaz et de l’électricité augmentent.
Aujourd’hui, la question de la confiance dans le gouvernement se pose avec plus d’acuité. Avril sera un mois crucial qui montrera si les ministres peuvent offrir de vraies solutions aux problèmes accumulés – ou s’ils attendront à nouveau des manifestations dans tout le pays. Ou peut-être organiseront-ils une tragédie d’eux-mêmes pour détourner l’attention.
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