Le FMI à Paris en 2025 ?

Une croissance française et allemande plus faible que prévu en 2024 pour le FMI– Le Fonds Monétaire International (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la France et l’Allemagne en 2024, ce qui aura des répercussions sur l’ensemble de l’Union européenne. Pour l’Allemagne, le FMI prévoit désormais une croissance de seulement 0,2% du fait notamment de la faiblesse de la consommation. Pour la France, la croissance est estimée à 0,7%, marquant une nette diminution par rapport aux prévisions antérieures, notamment celles de Bercy (voir ci-dessous et Finance & Tic). Des facteurs tels que la concurrence chinoise, les effets de la « transition verte » sur l’industrie mais également la hausse des prix de l’énergie pèsent fortement sur les économies de part et d’autre du Rhin.

Le contexte géopolitique, lui aussi très instable (tensions en Mer Rouge, au Moyen-Orient « élargi » et en Ukraine), contribue également à cette situation. Les perspectives de croissance pour l’ensemble de la zone euro ont également été revues à la baisse par le FMI, qui prévoit une croissance de 0,8% pour cette année. Cependant, une amélioration est envisagée pour 2025, avec une croissance qui pourrait atteindre 1,5 %, notamment grâce à une éventuelle baisse des taux directeurs par la BCE dès la mi-juin 2024. Les prévisions de croissance pour la France, l’Allemagne et l’Italie sont également revues à la baisse pour 2025, tandis que l’Espagne affiche une croissance vigoureuse. La méthode Coué ?

Le chiffre de la semaine

3%, le déficit public visé par Bercy en 2027

Mais bien sûr ! Et la marmotte…

Le Haut Conseil des Finances Publiques (HCFP), mais aussi la Cour des Comptes par la voix de son premier Président, a sévèrement critiqué la nouvelle trajectoire de réduction du déficit public proposée par le gouvernement. Cette trajectoire vise en effet un retour sous les 3% du PIB « dès 2027 », ce que le HCFP estime impossible en ce qu’elle « manque de crédibilité et de cohérence ». Selon l’institution, une telle trajectoire nécessiterait un ajustement structurel massif entre 2024 et 2027, de l’ordre de 2,2 points de PIB sur quatre ans, ce qui n’a jamais été réalisé auparavant. Le Haut Conseil dénonce notamment le manque de documentation sur cet effort et se veut plus que perplexe devant son caractère inédit. Les prévisions de croissance lui semblent par ailleurs quelque peu fantaisistes. Voilà qui va réjouir le cabinet de Lumière©. 

La déclaration de la semaine

« Une menace supplémentaire se profile : le décrochage durable de l’économie des 27 vis-à-vis des États-Unis et de l’Asie »

l’Association française des entreprises privées

Les grandes entreprises françaises, regroupées au sein de l’Association française des Entreprises Privées (AFEP), expriment leur inquiétude face au double décrochage économique de l’Europe par rapport aux États-Unis et à l’Asie. Elles alertent sur les conséquences potentielles d’un tel écart, mettant en jeu le poids de l’Union Européenne dans le monde et la survie de son modèle politique et social (de quoi parle-t-on ?). Les limites de l’intégration du marché intérieur, le manque de mobilisation de l’épargne pour l’innovation et la transition écologique, ainsi que les contraintes administratives reviennent souvent comme facteurs contribuant à ce « hard landing » post-Covid et post-Ukraine de l’UE.

L’AFEP souligne également que ces choix prennent le contrepied de ceux de ses concurrents, qui remportent déjà des parts de marché significatives, notamment dans les technologies vertes ou les transports, du fait de la rigidité des principes auxquels se réfère la politique européenne de la concurrence. Face à cette situation, les entreprises françaises appellent à des actions concrètes de la part de l’Europe, notamment en renforçant ses capacités d’investissement, en sécurisant les chaînes d’approvisionnement et en adaptant les politiques environnementales, pour laisser émerger des champions européens susceptibles d’être compétitifs sur la scène internationale. Le réveil commence à sonner !

 

Source