11 mars 2024

"La transition de genre, c’est le cheval de Troie du transhumanisme”


L’historienne féministe Marie-Jo Bonnet et la gynécologue-endocrinologue Nicole Athea interrogent ce qu’elles nomment une “épidémie de demandes de transition” chez les adolescents, et plus particulièrement chez les filles qui représentent 75 % des demandes de changements de genre. Les deux auteures s’alarment de ce qu’elles nomment un “féminicide social”.
Dans leur livre Quand les filles deviennent des garçons, les deux femmes alertent sur le fait que ces demandes massives de transition de genre féminines, qui apparaissent à l’adolescence sans aucun signes précurseurs antérieurs, sont moins dues au fait de vouloir devenir garçon qu’au malaise d’être une fille.

Les causes de ce mal-être féminin sont multiples.

Les violences faites aux femmes, largement relayées dans les médias, créent un climat particulièrement anxiogène pour les adolescentes, qui refusent alors de s’identifier à des victimes par nature.

Une lesbophobie encore très prégnante pousse des jeunes lesbiennes à impersonnifier le sexe masculin afin de créer l’illusion d’un couple hétérosexuel, socialement mieux accepté que le couple lesbien. Des pubertés de plus en plus précoces, dues notamment à la pollution par les perturbateurs endocriniens, sont difficiles à vivre pour celles qui ne sont encore que de petites filles.

“Etre trans, c’est plus fun que la psychiatrie”

La détérioration de la santé psychologique et psychiatrique de la jeunesse, dont un des symptômes est la hausse alarmante du taux de suicides, notamment chez les filles, incitent ces dernières à chercher des remèdes à leurs souffrances. Or, “être trans, c’est plus fun que la psychiatrie” dit l’une d’entre elles.

“Cette épidémie de demandes de transition chez les filles, elle est liée à la détérioration de la santé mentale adolescente et en particulier chez les filles”, explique Nicole Athea.

Marie-Jo Bonnet et Nicole Athea dénoncent une précipitation, imprudente et inutile, à proposer des traitements dangereux et parfois des opérations irréversibles, présentés comme uniques remèdes à un mal-être aux causes diverses.

Les deux auteures déplorent un refus de la réflexion et le sacrifice de la pensée critique sur l’autel d’un ultralibéralisme conquérant qui autorise tout à partir du moment où ça rapporte de l’argent.

“L’industrie pharmaceutique, c’est elle qui bénéficie de la transition de genre puisque ce sont des clients à vie”, explique Marie-Jo Bonnet. “La transition de genre, c’est le cheval de Troie du transhumanisme (…). C’est une atteinte au corps des jeunes et c’est une expérimentation à grande échelle des nouvelles thérapies (…) sans avoir besoin de faire auparavant des tests”, s’alarme encore l’historienne. “On est dans une société qui programme l’obsolescence de l’humain”, conclut-elle.

Et cela a des conséquences. Les demandes de “détransitions” se multiplient dans les pays occidentaux. Elles commencent à arriver en France, pays qui a autorisé tardivement les traitements précoces pour changer de sexe.

“Les centres français, je pense que la détransition est devant eux”, prédit la gynécologue Nicole Athea.

Pas plus de suicides chez les adolescents trans

Les deux essayistes pointent aussi un militantisme trans particulièrement efficace et violent, extrêmement présent sur les réseaux sociaux, mais qui influence aussi l’école, les législateurs et le milieu médical.

Nicole Athea explique que c’est par dogmatisme que certains médecins "transaffirmatifs” s’obstinent à considérer la transsexualité comme unique cause à la dysphorie de genre, alors que des études et les chiffres démontrent le contraire. Par exemple, les adolescents réputés trans ne se suicident pas plus que les autres, même sans traitement. Tandis que les détransitionneuses expliquent que, privées de la prise en charge psychologique ou psychiatrique dont elles auraient eu besoin, leur souffrance a persisté durant leurs années de transition.

Le dogmatisme, par définition, refuse la remise en question.

Les “détransitionneuses” sont considérées comme des traîtres à la cause trans, et mises au ban de leur ancien milieu militant. Par ailleurs, certains médecins tentent de les dissuader de réinvestir leur sexe biologique.

Les intellectuels ou les scientifiques qui alertent sur les dangers que recèle cette épidémie de transitions de genre, se voient accusés de “transphobie”, un anathème qui n’est pas sans évoquer l’accusation de “complotisme” qui fusait, durant la crise du Covid, à la moindre tentative de questionnement des politiques sanitaires.

Pourtant, à l’instar de Marie-Jo Bonnet et Nicole Athea, ces chercheurs ne font preuve d’aucune hostilité contre les transsexuels, au contraire. Un médecin comme Nicole Athea les prend médicalement en charge.

Ces professionnels souhaitent simplement susciter une réflexion et pointer les dangers à se lancer dans une transition de genre prématurée, sans avoir questionné de façon approfondie le malaise intérieur du patient. Les causes de sa souffrance psychique sont peut-être étrangères à une présumée transsexualité.

Des intellectuels comme l’historienne Marie-Jo Bonnet pointent aussi les questionnements culturels que cette épidémie de transitions, notamment chez les jeunes filles, soulèvent.
 

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