La nouvelle Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), lancée par la ministre Catherine Vautrin, est déjà confrontée à une crise. Caroline Rey-Salmon, la nouvelle vice-présidente de la Ciivise, est accusée d'agression sexuelle par une femme de 25 ans, selon une plainte déposée mardi dans un commissariat.
Louison (nom modifié), la plaignante a décidé de porter plainte contre Caroline Rey-Salmon, pédiatre légiste et experte judiciaire, suite à un examen gynécologique subi il y a près de quatre ans. Cet examen était réalisé dans le cadre d’une enquête judiciaire sur des allégations d’inceste pendant son enfance. Louison affirme que lors de cet examen, Caroline Rey-Salmon aurait commis une agression sexuelle.
D’après Louison, lors de l’examen, Caroline Rey-Salmon aurait employé des gestes et des paroles inappropriées, lui demandant de visualiser la scène de l’agression. Louison décrit avoir été profondément perturbée par cette expérience, au point de perdre tout repère.
« Elle a posé ses doigts sur mon sexe, elle m’a dit : ‘Fermez les yeux, imaginez que là c’est le pénis de l’agresseur qui est sur vous. Est-ce que vous ne pensez pas qu’il faisait plutôt ce geste-là ?’ […] Elle a fait à plusieurs reprises le geste de va-et-vient sur mon sexe. Moi je répétais ‘je ne sais plus, je ne sais plus’. Elle [Caroline Rey-Salmon] disait : ‘Si si, fermez les yeux, souvenez-vous, remettez-vous dans la scène.’»
Louison, victime présumée de Caroline Rey-Salmon
Louison n’avait pas initialement porté plainte, mais le déclic est intervenu en décembre dernier lorsqu’elle a découvert que Caroline Rey-Salmon avait été nommée à la tête de la Ciivise. Cette nomination a suscité un profond sentiment d’injustice chez Louison, qui ne peut accepter que quelqu’un qu’elle accuse d’agression sexuelle soit placé à un poste aussi important, chargé de lutter contre les violences sexuelles et de protéger les enfants.
Voici les déclarations des écrits de 2018 rédigés par Caroline Rey-Salmon dans une revue spécialisée Les Cahiers de la Justice, la médecin explique :
« Les enfants méconnaissent leur anatomie génitale (…) et n’ont pas les mots pour décrire ce qu’ils ont subi. C’est tout l’intérêt de faire avec l’enfant sur la table d’examen une sorte de reconstitution des gestes de l’agresseur et de recueillir ses sensations pour être au plus près du déroulement des faits ».
Ces pratiques sont largement désapprouvées par de nombreux pairs, car elles contreviennent aux valeurs fondamentales de respect et d’éthique. En effet, elles constituent même une nouvelle agression sexuelle.
Caroline Rey-Salmon a réagi en contestant l’intégralité des accusations portées contre elle mais a refusé de commenter davantage pour le moment. Cependant, des écrits de sa main ont été retrouvés, dans lesquels elle semble valider la méthode d’examen décriée par Louison.
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