La commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, a demandé à la France de rehausser ses objectifs en matière d’énergies renouvelables à « au moins 44 % » d’ici 2030, avertissant qu’elle envisagerait de prendre des « mesures » au niveau de l’UE si ces lacunes persistaient.
Paris a jusqu’à présent refusé de présenter son objectif pour les énergies renouvelables d’ici 2030, préférant un objectif plus large d’énergie « décarbonée » pour 2030, qui combine l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables.
À l’approche du mois de juin, date à laquelle les pays de l’UE doivent soumettre leurs plans nationaux définitifs en matière d’énergie et de climat, la Commission européenne se montre de plus en plus ferme à l’égard des Français, insistant pour qu’ils apportent leur juste contribution aux objectifs de l’UE en matière d’énergies renouvelables.
Selon les calculs de Bruxelles, la France doit intégrer au moins 44 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie d’ici 2030 afin de contribuer à l’objectif européen de 42,5 % fixé par la directive sur les énergies renouvelables, qui a été mise à jour l’année dernière.
« La France doit considérablement revoir à la hausse son ambition en matière de sources d’énergie renouvelable pour atteindre au moins 44 % », a déclaré Kadri Simson, commissaire européenne à l’Énergie, lors d’un discours prononcé jeudi (15 février) devant les eurodéputés de la commission de l’Industrie, de la Recherche et de l’Énergie (ITRE) du Parlement européen.
La France a déjà manqué son objectif en matière d’énergies renouvelables pour 2020 et refuse de rectifier le tir en utilisant le mécanisme de « transfert statistique » d’énergies renouvelables de l’UE, qui permet aux pays les plus performants d’aider ceux qui le sont moins, comme l’ont fait d’autres pays.
Aujourd’hui, la commissaire leur « conseille d’inclure certains des objectifs spécifiques manquants », une référence claire au refus de la France d’ajouter un objectif en matière d’énergies renouvelables à son plan national pour l’énergie et le climat.
Tous les États membres de l’Union doivent présenter ces plans afin de permettre à la Commission de déterminer si l’Union est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs en matière de climat. Les versions finales doivent être soumises d’ici juin 2024. Mme Simson a déclaré qu’elle était en « contact permanent » avec son homologue français.
Paris va-t-elle répondre aux attentes de Bruxelles ? La commissaire à l’Énergie a souligné que si les plans révélaient que l’action prévue était insuffisante, « nous devrions alors proposer des mesures au niveau de l’UE pour y remédier ».
D’autres pays ont déjà répondu à cette demande. La commissaire a notamment cité l’exemple des Irlandais, qui ont soumis leur plan tardivement et après avoir été historiquement à la traîne en matière d’émissions en provenance de l’utilisation des sols, mais qui « ont confirmé qu’ils étaient prêts à revoir leur objectif à la hausse ».
Fuir l'Europe !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.