06 février 2024

Après la Guerre de tous contre tous ...


A l’Est et au Nord-Est (Russie) : "Des nations se préparent à sortir d’une certaine léthargie, à susciter, sous forme de grandes et puissantes impulsions, une force spirituelle qui sera comme le pôle opposé de l’intellectualité."

Après la Guerre de tous contre tous

« [...] il y a un lieu à la surface de la terre qui présente la plus grande parenté avec ces forces [ahrimaniques]. Lorsque l’homme s’y rend, il entre dans leur domaine d’influence ; dès qu’il le quitte, il n’en est plus ainsi, car il s’agit de caractéristiques géographiques, non pas ethnographiques ou nationales, mais purement géographiques. La région où ce qui afflue depuis le bas exerce la plus grande influence sur le Double est la région de la terre où la plupart des montagnes ne sont pas orientées transversalement d’Ouest en Est, mais où les montagnes sont principalement orientées du Nord au Sud – car cela est également en lien avec ces forces – et où l’on est proche du pôle nord magnétique. C’est la région où, sous l’effet des conditions extérieures, se développe avant tout une parenté avec la nature méphistophélique ahrimanienne [satanique]. Et beaucoup, dans l’évolution de la terre qui poursuit sa marche en avant, est dû à cette parenté. L’homme n’est pas en droit, aujourd’hui, de passer par l’évolution de la terre en aveugle ; il doit percer à jour ces liens entre les choses. L’Europe ne pourra établir des rapports justes avec l’Amérique que si ces circonstances peuvent être percées à jour, que si l’on sait quelles limitations d’ordre géographique viennent de là-bas. Sinon, si l’Europe continue à rester aveugle à ce propos, il en ira de cette pauvre Europe comme il en alla de la Grèce par rapport à Rome.

Il ne faut pas que le monde soit géographiquement américanisé […] car les efforts de l'Amérique visent à tout mécaniser, à tout faire entrer dans le domaine du pure naturalisme, à effacer peu à peu de la surface de la terre la culture de l'Europe. [...]

L'égoïsme universel émane de la race anglo-américaine. Partant de là, l'égoïsme couvrira toute la Terre. Toutes les inventions qui recouvrent la Terre d'un réseau d'égoïsme viennent d'Angleterre et d'Amérique. A partir de là-bas donc, toute la Terre sera recouverte d'une toile d'égoïsme, de mal. Mais une petite colonie se formera à l'est comme la semence d'une vie nouvelle pour l'avenir. La culture anglo-américaine consume la culture de l'Europe [...] mais la race elle-même va à sa ruine. Elle porte en elle la disposition à être la race du Mal. [...]

Notre civilisation actuelle, purement cérébrale, glisse toujours plus, dans le présent, vers l’abîme de l’intellectualité – comme vous pouvez le constater dans n’importe quel domaine de la vie. Un temps lui succédera où l’homme sera l’esclave des créations de l’intellect, où la personnalité sombrera. Il n’y a aujourd’hui qu’un seul moyen de la préserver : c’est de la spiritualiser. Ceux qui savent développer en eux la vie spirituelle appartiendront au petit nombre d’êtres qui, issus de toutes les nations et de toutes les races, seront marqués du Sceau divin ; ils reviendront, vêtus de robes blanches, après la Guerre de tous contre tous.

Aujourd’hui déjà, nous commençons à concevoir, par la simple raison, par l’intelligence de notre époque, ce qu’est le monde spirituel. [...]

(...) les hommes utiliseront de plus en plus leurs forces spirituelles à satisfaire leurs besoins matériels, à se détruire les uns les autres, avant même la Guerre de tous contre tous. De nombreuses découvertes seront faites en vue de mieux faire la guerre ; une intelligence considérable sera mise en œuvre afin de contenter les instincts les plus bas.

Mais simultanément quelque chose se prépare à quoi certaines nations de l’Est, du Nord-Est (Russie) sont prédestinées. Des nations se préparent à sortir d’une certaine léthargie, à susciter, sous forme de grandes et puissantes impulsions, une force spirituelle qui sera comme le pôle opposé de l’intellectualité. Avant la sixième époque de civilisation, nous verrons se former une sorte de grande union de peuples, un mariage entre l’intelligence rationnelle et la spiritualité. Nous ne voyons poindre aujourd’hui que l’aurore de cette alliance, et il ne faudrait pas prendre ce que je viens de dire comme un chant de louange à l’adresse de notre temps. Car personne ne chante les louanges du soleil dès les premières lueurs de l’aurore. Certains phénomènes extraordinaires sont pourtant à remarquer lorsqu’on compare Est et Ouest, lorsqu’on plonge le regard dans ce qui fait le fondement de la vie des nations. Il ne s’agit pas d’un parti pris. Dans ces conférences nous cherchons à rester objectif et aussi loin que possible de toute partialité.

Mais vous pouvez comparer en toute objectivité la philosophie et la science telle qu’on les pratique à l’Ouest avec ce qui apparaît à l’Est, chez Tolstoï déjà. Sans être disciple de Tolstoï, on peut reconnaître que dans un livre tel que « Sur la vie » on trouve, lorsqu’on sait le lire, des pages qui valent des bibliothèques entières de l’Europe occidentale. On se dit alors : l’Europe occidentale possède une civilisation basée sur l’intellect, elle est capable de ciseler, d’agencer, d’assembler des détails de toutes sortes pour chercher à comprendre le monde. Sous ce rapport, la civilisation occidentale a si bien fait qu’aucune autre ne la surpassera. Mais ce que l’Europe occidentale dit en trente volumes vous le trouveriez résumé en une dizaine de lignes chez Tolstoï. C’est dit avec une force primitive, mais ces quelques lignes ont autant de portée qu’ailleurs les commentaires les plus détaillés. Il faut savoir distinguer entre ce qui vient des profondeurs de l’esprit, entre ce qui a un fondement dans l’esprit et ce qui n’en a pas.

Alors que les civilisations trop mûres ont quelque chose de desséchant, il y a dans les jeunes civilisations une nouvelle sève, une nouvelle impulsion. Tolstoï est la fleur précoce d’une civilisation de ce genre ; elle est apparue beaucoup trop tôt pour pouvoir s’épanouir dès maintenant ; aussi l’œuvre de Tolstoï a-t-elle tous les défauts de ce qui naît avant terme. La façon grotesque dont il parle de ce qui touche à l’Occident, les jugements absurdes qu’il émet montrent bien que si toute grande manifestation a les défauts de ses qualités, la plus grande intelligence a aussi la folie de sa sagesse. Ce n’est là qu’un exemple, le symptôme d’une époque à venir où la spiritualité de l’Est et l’intellectualité de l’Ouest viendront à s’unir. De cette union naîtra la communauté de Philadelphie.

Tous ceux qui accueillent dans leur âme l’impulsion du Christ participeront à cette union et formeront la grande communauté fraternelle qui survivra à la Guerre de tous contre tous. Ils auront des ennemis, ils subiront maintes persécutions ; mais ils assureront une base à la race du Bien. Lorsque la Guerre de tous contre tous aura provoqué l’apparition de l’animalité chez ceux qui en sont restés aux formes du passé, la race du Bien naîtra, elle aussi. Elle portera vers la future époque une civilisation plus élevée. Et nous verrons, entre le Déluge atlantéen et la Guerre de tous contre tous, se former à l’époque de Philadelphie une colonie qui n’émigrera
pas ; elle sera partout présente, de sorte qu’on pourra agir partout dans l’esprit de Philadelphie, dans l’esprit du Christ, dans l’esprit de la future communauté humaine. [...]

Après la Guerre de tous contre tous, il y aura deux courants parmi les hommes : d’une part le courant provenant de la civilisation de Philadelphie, porteur du principe de progrès, de liberté intérieure, d’amour fraternel. Ce petit groupe sera recruté dans toutes les races, dans toutes les nations. Et d’autre part, il y aura la grande masse de ceux qui seront alors les « tièdes », c’est-à-dire les descendants des « tièdes » de la civilisation de Laodicée. Après la Guerre de tous contre tous, il faudra que le courant de la bonté entraîne peu à peu celui du mal vers le Bien. Une des tâches principales consistera alors à sauver « tout ce qui peut être sauvé » parmi ceux qui n’ont pas d’autre but que de lutter les uns contre les autres, de manifester l’égoïsme exacerbé de leur Moi. Dans la sphère de l’occultisme, les choses ont toujours été prévues ainsi.

Ne considérez pas cela comme une rigueur dont on puisse demander compte aux esprits qui ont conçu le plan de la Création. L’humanité doit être divisée en deux groupes : ceux qui seront « à la droite » et ceux qui seront « à la gauche ».

C’est là au contraire une mesure infiniment sage dans le plan de la Création. Car le Bien sera d’autant plus puissant qu’il aura déployé plus de force pour anéantir le Mal. Après la Guerre de tous contre tous, un immense effort sera demandé aux bons pour attirer à eux les méchants pendant le temps où ce sera encore possible. Il ne s’agira plus d’une tâche d’éducateur, telle qu’on en accomplit encore de nos jours ; des forces occultes seront à l’œuvre, car pendant la prochaine grande ère, les hommes sauront mettre en jeu des forces de ce genre.

Les bons auront donc pour tâche d’agir sur leurs frères abandonnés au courant du Mal et tout cela est en préparation dans les courants occultes de l’univers. Mais le plus profond de tous ces courants occultes, c’est malheureusement celui qui est le plus mal compris. Or, il enseigne ceci : « Les hommes parlent du Bien et du Mal sans savoir que, dans le plan de l’univers, il est nécessaire que le Mal atteigne un point culminant, afin que ceux qui doivent le vaincre tirent de leur effort victorieux la force dont naîtra un plus grand Bien. » Car il faut qu’une élite parmi les hommes se prépare pour l’époque qui suivra la Guerre de tous contre tous, époque où ceux qui s’opposeront à cette élite porteront les marques du Mal sur leur visage. Il faut qu’elle s’y prépare en répandant dans l’humanité la force de faire le Bien. La possibilité existera encore pour des corps ayant gardé une certaine malléabilité après la Guerre de tous contre tous, d’être transformés sous l’influence des âmes élues, des âmes qui, même seulement dans cette dernière époque, auront été amenées au Bien. Ce sera déjà un grand pas en avant.

Le Bien ne serait pas si vigoureux s’il ne se fortifiait pas en luttant contre le Mal. L’amour ne serait pas si ardent s’il ne devait pas s’intensifier assez pour effacer la laideur sur le visage des méchants. Tout cela se prépare et il est dit aux disciples : « Ne croyez pas que le Mal ne soit pas prévu dans la Création. S’il existe, c’est afin qu’un jour naisse un plus grand Bien. » Ceux dont l’âme aura été préparée par des enseignements de ce genre, afin qu’ils aient dans l’avenir le pouvoir d’accomplir leur grande mission, ce sont les disciples du courant spirituel qu’on appelle le manichéisme, qui est généralement bien mal compris. Ce qu’on entend dire ou ce qu’on lit à ce sujet n’est que phraséologie. Les Manichéens, dit-on, croyaient que deux Principes existent depuis l’origine du monde : celui du Bien et celui du Mal. Or ce n’est pas exact : la doctrine manichéenne est celle que je viens de vous exposer.

Elle prendra des formes nouvelles dans l’avenir et ceux qui suivent cet enseignement seront préparés de façon à remplir la mission dont je parle, au cours de leurs futures incarnations.

Voilà ce qu’il faut entendre par manichéisme. Manès est une grande individualité qui se réincarne continuellement sur la Terre ; c’est l’Esprit-Guide de ceux qui ont pour mission de convertir le Mal en Bien. Quand on parle des grands Guides de l’humanité il faut aussi mentionner cet être extraordinaire qui s’est imposé cette tâche. Quoique le principe du manichéisme ait dû s’effacer de nos jours à l’arrière-plan parce que la spiritualité rencontre si peu de compréhension, il attirera pourtant, à mesure que nous irons vers une plus grande compréhension de la vie spirituelle, des disciples de plus en plus nombreux. »

Rudolf Steiner (1861-1925)

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BONUS :

Oyez, oyez, braves gens, oyez va-t-en-guerre américains et européens ! 

L'historien français Emmanuel Todd à propos de la doctrine militaire russe :

"Quand ils disent que la Russie veut envahir l'Europe, on se demande si vous êtes dirigés par des gens sérieux qui savent lire, qui savent travailler. [...]

La doctrine militaire russe est clairement défensive. Pour dire que la Russie va envahir le monde, il faut être dérangé."

Mais, si la Russie est attaquée, il y aura une riposte tactique nucléaire.


Note : 

Quand le Président Emmanuel Macron s'est rendu en Suède du 30 au 31 janvier 2024, il a affirmé la volonté de Paris de fournir ses armes nucléaires à l'Union Européenne : 

"La France a la responsabilité de mettre sa dissuasion à la disposition de l’Union européenne." (Macron)

Or l'Union européenne est une création d'un Etat particulièrement belliciste, les USA.
 

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