A l’Est et au Nord-Est (Russie) : "Des nations se préparent à sortir d’une certaine léthargie, à susciter, sous forme de grandes et puissantes impulsions, une force spirituelle qui sera comme le pôle opposé de l’intellectualité."
Après la Guerre de tous contre tous
« [...]
il y a un lieu à la surface de la terre qui présente la plus grande
parenté avec ces forces [ahrimaniques]. Lorsque l’homme s’y
rend, il entre dans leur domaine d’influence ; dès qu’il le
quitte, il n’en est plus ainsi, car il s’agit de caractéristiques
géographiques, non pas ethnographiques ou nationales, mais purement
géographiques. La région où ce qui afflue depuis le bas exerce la
plus grande influence sur le Double est la région de la terre où la
plupart des montagnes ne sont pas orientées transversalement d’Ouest
en Est, mais où les montagnes sont principalement
orientées du Nord au Sud – car cela est également en lien avec
ces forces – et où l’on est proche du pôle nord magnétique.
C’est la région où, sous l’effet des conditions extérieures,
se développe avant tout une parenté avec la nature méphistophélique
ahrimanienne [satanique]. Et beaucoup, dans l’évolution de la
terre qui poursuit sa marche en avant, est dû à cette parenté.
L’homme n’est pas en droit, aujourd’hui, de passer par
l’évolution de la terre en aveugle ; il doit percer à jour ces
liens entre les choses. L’Europe ne pourra établir des rapports
justes avec l’Amérique que si ces circonstances peuvent être
percées à jour, que si l’on sait quelles limitations d’ordre
géographique viennent de là-bas. Sinon, si l’Europe continue à
rester aveugle à ce propos, il en ira de cette pauvre Europe comme
il en alla de la Grèce par rapport à Rome.
Il
ne faut pas que le monde soit géographiquement américanisé […]
car les efforts de l'Amérique visent à tout mécaniser, à tout
faire entrer dans le domaine du pure naturalisme, à effacer peu à
peu de la surface de la terre la culture de l'Europe. [...]
L'égoïsme
universel émane de la race anglo-américaine. Partant de là,
l'égoïsme couvrira toute la Terre. Toutes les inventions qui
recouvrent la Terre d'un réseau d'égoïsme viennent d'Angleterre et
d'Amérique. A partir de là-bas donc, toute la Terre sera recouverte
d'une toile d'égoïsme, de mal. Mais une petite colonie se formera à
l'est comme la semence d'une vie nouvelle pour l'avenir. La culture
anglo-américaine consume la culture de l'Europe [...] mais la race
elle-même va à sa ruine. Elle porte en elle la disposition à être
la race du Mal. [...]
Notre
civilisation actuelle, purement cérébrale, glisse toujours plus,
dans le présent, vers l’abîme de l’intellectualité – comme
vous pouvez le constater dans n’importe quel domaine de la vie. Un
temps lui succédera où l’homme sera l’esclave des créations de
l’intellect, où la personnalité sombrera. Il n’y a aujourd’hui
qu’un seul moyen de la préserver : c’est de la spiritualiser.
Ceux qui savent développer en eux la vie spirituelle appartiendront
au petit nombre d’êtres qui, issus de toutes les nations et de
toutes les races, seront marqués du Sceau divin ; ils reviendront,
vêtus de robes blanches, après la Guerre de tous contre tous.
Aujourd’hui
déjà, nous commençons à concevoir, par la simple raison, par
l’intelligence de notre époque, ce qu’est le monde spirituel. [...]
(...) les hommes utiliseront de plus en plus leurs
forces spirituelles à satisfaire leurs besoins matériels, à se
détruire les uns les autres, avant même la Guerre de tous contre
tous. De nombreuses découvertes seront faites en vue de mieux faire
la guerre ; une intelligence considérable sera mise en œuvre afin
de contenter les instincts les plus bas.
Mais
simultanément quelque chose se prépare à quoi certaines nations de
l’Est, du Nord-Est (Russie) sont prédestinées. Des nations se préparent à
sortir d’une certaine léthargie, à susciter, sous forme de
grandes et puissantes impulsions, une force spirituelle qui sera
comme le pôle opposé de l’intellectualité. Avant la sixième
époque de civilisation, nous verrons se former une sorte de grande
union de peuples, un mariage entre l’intelligence rationnelle et la
spiritualité. Nous ne voyons poindre aujourd’hui que l’aurore de
cette alliance, et il ne faudrait pas prendre ce que je viens de dire
comme un chant de louange à l’adresse de notre temps. Car personne
ne chante les louanges du soleil dès les premières lueurs de
l’aurore. Certains phénomènes extraordinaires sont pourtant à
remarquer lorsqu’on compare Est et Ouest, lorsqu’on plonge le
regard dans ce qui fait le fondement de la vie des nations. Il ne
s’agit pas d’un parti pris. Dans ces conférences nous cherchons
à rester objectif et aussi loin que possible de toute partialité.
Mais
vous pouvez comparer en toute objectivité la philosophie et la
science telle qu’on les pratique à l’Ouest avec ce qui apparaît
à l’Est, chez Tolstoï déjà. Sans être disciple de Tolstoï, on
peut reconnaître que dans un livre tel que « Sur la vie » on
trouve, lorsqu’on sait le lire, des pages qui valent des
bibliothèques entières de l’Europe occidentale. On se dit alors :
l’Europe occidentale possède une civilisation basée sur
l’intellect, elle est capable de ciseler, d’agencer, d’assembler
des détails de toutes sortes pour chercher à comprendre le monde.
Sous ce rapport, la civilisation occidentale a si bien fait qu’aucune
autre ne la surpassera. Mais ce que l’Europe occidentale dit en
trente volumes vous le trouveriez résumé en une dizaine de lignes chez
Tolstoï. C’est dit avec une force primitive, mais ces quelques
lignes ont autant de portée qu’ailleurs les commentaires les plus
détaillés. Il faut savoir distinguer entre ce qui vient des
profondeurs de l’esprit, entre ce qui a un fondement dans l’esprit
et ce qui n’en a pas.
Alors
que les civilisations trop mûres ont quelque chose de desséchant,
il y a dans les jeunes civilisations une nouvelle sève, une nouvelle
impulsion. Tolstoï est la fleur précoce d’une civilisation de ce
genre ; elle est apparue beaucoup trop tôt pour pouvoir s’épanouir
dès maintenant ; aussi l’œuvre de Tolstoï a-t-elle tous les
défauts de ce qui naît avant terme. La façon grotesque dont il
parle de ce qui touche à l’Occident, les jugements absurdes qu’il
émet montrent bien que si toute grande manifestation a les défauts
de ses qualités, la plus grande intelligence a aussi la folie de sa
sagesse. Ce n’est là qu’un exemple, le symptôme d’une époque
à venir où la spiritualité de l’Est et l’intellectualité de
l’Ouest viendront à s’unir. De cette union naîtra la communauté
de Philadelphie.
Tous
ceux qui accueillent dans leur âme l’impulsion du Christ
participeront à cette union et formeront la grande communauté
fraternelle qui survivra à la Guerre de tous contre tous. Ils auront
des ennemis, ils subiront maintes persécutions ; mais ils assureront
une base à la race du Bien. Lorsque la Guerre de tous contre tous
aura provoqué l’apparition de l’animalité chez ceux qui en sont
restés aux formes du passé, la race du Bien naîtra, elle aussi.
Elle portera vers la future époque une civilisation plus élevée.
Et nous verrons, entre le Déluge atlantéen et la Guerre de tous
contre tous, se former à l’époque de Philadelphie une colonie qui
n’émigrera
pas
; elle sera partout présente, de sorte qu’on pourra agir partout
dans l’esprit de Philadelphie,
dans l’esprit du Christ, dans l’esprit de la future communauté
humaine. [...]
Après
la Guerre de tous contre tous, il y aura deux courants parmi les
hommes : d’une part le courant provenant de la civilisation de
Philadelphie, porteur du principe de progrès, de liberté
intérieure, d’amour fraternel. Ce petit groupe sera recruté dans
toutes les races, dans toutes les nations. Et d’autre part, il y
aura la grande masse de ceux qui seront alors les « tièdes »,
c’est-à-dire les descendants des « tièdes » de la civilisation
de Laodicée. Après la Guerre de tous contre tous, il faudra que le
courant de la bonté entraîne peu à peu celui du mal vers le Bien.
Une des tâches principales consistera alors à sauver « tout ce qui
peut être sauvé » parmi ceux qui n’ont pas d’autre but que de
lutter les uns contre les autres, de manifester l’égoïsme
exacerbé de leur Moi. Dans la sphère de l’occultisme, les choses
ont toujours été prévues ainsi.
Ne
considérez pas cela comme une rigueur dont on puisse demander compte
aux esprits qui ont conçu le plan de la Création. L’humanité
doit être divisée en deux groupes : ceux qui seront « à la droite
» et ceux qui seront « à la gauche ».
C’est
là au contraire une mesure infiniment sage dans le plan de la
Création. Car le Bien sera d’autant plus puissant qu’il aura
déployé plus de force pour anéantir le Mal. Après la Guerre de
tous contre tous, un immense effort sera demandé aux bons pour
attirer à eux les méchants pendant le temps où ce sera encore
possible. Il ne s’agira plus d’une tâche d’éducateur, telle
qu’on en accomplit encore de nos jours ; des forces occultes seront
à l’œuvre, car pendant la prochaine grande ère, les hommes
sauront mettre en jeu des forces de ce genre.
Les
bons auront donc pour tâche d’agir sur leurs frères abandonnés
au courant du Mal et tout cela est en préparation dans les courants
occultes de l’univers. Mais le plus profond de tous ces courants
occultes, c’est malheureusement celui qui est le plus mal compris.
Or, il enseigne ceci : « Les hommes parlent du Bien et du Mal sans
savoir que, dans le plan de l’univers, il est nécessaire que le
Mal atteigne un point culminant, afin que ceux qui doivent le vaincre
tirent de leur effort victorieux la force dont naîtra un plus grand
Bien. » Car il faut qu’une élite parmi les hommes se prépare
pour l’époque qui suivra la Guerre de tous contre tous, époque où
ceux qui s’opposeront à cette élite porteront les marques du Mal
sur leur visage. Il faut qu’elle s’y prépare en répandant dans
l’humanité la force de faire le Bien. La possibilité existera
encore pour des corps ayant gardé une certaine malléabilité après
la Guerre de tous contre tous, d’être transformés sous
l’influence des âmes élues, des âmes qui, même seulement dans
cette dernière époque, auront été amenées au Bien. Ce sera déjà
un grand pas en avant.
Le
Bien ne serait pas si vigoureux s’il ne se fortifiait pas en
luttant contre le Mal. L’amour ne serait pas si ardent s’il ne
devait pas s’intensifier assez pour effacer la laideur sur le
visage des méchants. Tout cela se prépare et il est dit aux
disciples : « Ne croyez pas que le Mal ne soit pas prévu dans la
Création. S’il existe, c’est afin qu’un jour naisse un plus
grand Bien. » Ceux dont l’âme aura été préparée par des
enseignements de ce genre, afin qu’ils aient dans l’avenir le
pouvoir d’accomplir leur grande mission, ce sont les disciples du
courant spirituel qu’on appelle le manichéisme, qui est
généralement bien mal compris. Ce qu’on entend dire ou ce qu’on
lit à ce sujet n’est que phraséologie. Les Manichéens, dit-on,
croyaient que deux Principes existent depuis l’origine du monde :
celui du Bien et celui du Mal. Or ce n’est pas exact : la doctrine
manichéenne est celle que je viens de vous exposer.
Elle
prendra des formes nouvelles dans l’avenir et ceux qui suivent cet
enseignement seront préparés de façon à remplir la mission dont
je parle, au cours de leurs futures incarnations.
Voilà
ce qu’il faut entendre par manichéisme. Manès est une grande
individualité qui se réincarne continuellement sur la Terre ; c’est
l’Esprit-Guide de ceux qui ont pour mission de convertir le Mal en
Bien. Quand on parle des grands Guides de l’humanité il faut aussi
mentionner cet être extraordinaire qui s’est imposé cette tâche.
Quoique le principe du manichéisme ait dû s’effacer de nos jours
à l’arrière-plan parce que la spiritualité rencontre si peu de
compréhension, il attirera pourtant, à mesure que nous irons vers
une plus grande compréhension de la vie spirituelle, des disciples
de plus en plus nombreux. »
Rudolf Steiner (1861-1925)
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BONUS :
Oyez, oyez, braves gens, oyez va-t-en-guerre américains et européens !
L'historien français Emmanuel Todd à propos de la doctrine militaire russe :
"Quand ils disent que la Russie veut envahir l'Europe, on se demande si vous êtes dirigés par des gens sérieux qui savent lire, qui savent travailler. [...]
"Quand ils disent que la Russie veut envahir l'Europe, on se demande si vous êtes dirigés par des gens sérieux qui savent lire, qui savent travailler. [...]
La doctrine militaire russe est clairement défensive. Pour dire que la Russie va envahir le monde, il faut être dérangé."
Mais, si la Russie est attaquée, il y aura une riposte tactique nucléaire.
Note :
Quand le Président Emmanuel Macron s'est rendu en Suède du 30 au 31 janvier 2024, il a affirmé la volonté de Paris de fournir ses armes nucléaires à l'Union Européenne :
"La France a la responsabilité de mettre sa dissuasion à la disposition de l’Union européenne." (Macron)
Or l'Union européenne est une création d'un Etat particulièrement belliciste, les USA.
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