Issue du traité du 4 avril 1949 instaurant le Conseil de l’Atlantique Nord (CAN) et réunissant les USA et les principaux pays de l’hémisphère nord tombés les uns après les autres au fil des siècles sous la férule de l’oligarchie anglo-saxonne, l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) est officiellement lors de sa création, une alliance défensive censée défendre le « monde libre » contre la menace communiste.
Ce n’est qu’en 1955 et en réaction à l’adhésion de la République Fédérale Allemande (RFA – ancienne Allemagne de l’ouest) à l’OTAN, que les Soviétiques réagiront en créant le Pacte de Varsovie et en y intégrant les états socialistes situés dans l’orbite de Moscou.
Le général de Gaulle prit l’initiative en 1966 de faire sortir la
France du commandement intégré de l’OTAN, mesure qui fut abrogée par
Nicolas Sarkozy en 2009 en réintégrant notre pays – sans la moindre
consultation – dans cette alliance politico-militaire.
Présentée comme un instrument de défense destiné à protéger les
populations de l’Occident contre une éventuelle offensive soviétique,
l’OTAN, avec la participation active de la CIA et du MI6 britannique, a
dès son origine, constitué dans la plupart des pays qu’elle contrôlait,
des noyaux clandestins anti-communistes (appelés réseaux stay behind par les Anglo-Saxons) dont un des plus célèbres fut le Gladio italien qui fut responsable de plusieurs attentats sanglants durant les années 70 et 80 du siècle dernier.
Dans le cas italien, l’activation des réseaux clandestins et leur utilisation comme arme de déstabilisation était avant tout destinée à créer une stratégie de la tension afin de contenir la montée en puissance du Parti communiste italien qui dans ces années charnières était sur le point de parvenir au pouvoir dans le cadre d’une alliance avec la Démocratie chrétienne (DC). L’assassinat du chef de la DC Aldo Moro par les Brigades rouges en 1978 fut le point d’orgue et l’avertissement ultime de l’OTAN aux dirigeants occidentaux que l’interdiction absolue de laisser arriver au pouvoir un parti communiste – ou nationaliste – n’était pas une parole en l’air. François Mitterrand avait bien retenu la leçon lorsqu’il fut élu contre Giscard en 1981, car s’il réussit à faire entrer quatre ministres communistes dans son premier gouvernement, ce ne fut pas sans avoir au préalable donné des gages aux Américains ; en effet, son éminence grise François de Grossouvre, alias M. Leduc, était le chef des réseaux stay behind en France, mieux connus sous le nom de réseaux « Arc-en-ciel ».
Outre l’Italie et la France, la plupart des pays occidentaux et notamment la Belgique, le Luxembourg, la Suisse, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège, la Suède, la Finlande, l’Autriche, la Grèce et la Turquie, virent également la création de réseaux clandestins anticommunistes, principalement recrutés dans les milieux d’extrême-droite. Les actions de ces groupes étaient coordonnées selon la nature des opérations par la CIA, le MI6 ou l’OTAN directement, et leur dernière réunion connue se déroula à Bruxelles en octobre 1990. Pour ceux qui voudraient approfondir le sujet, je ne peux que leur recommander de lire Les armées secrètes de l’OTAN de l’universitaire suisse Daniele Ganser.
Ceci posé, prenons un peu de recul pour mieux comprendre à quoi sert cette immense machine de guerre qu’est l’OTAN et pour quelle raison réelle elle fut créée.
Le prétexte de la peur du communisme avancé par ses fondateurs ne doit pas nous faire oublier que l’OTAN est une pure création anglo-saxonne et qu’elle a été conçue spécifiquement pour parvenir au but que s’est fixé l’oligarchie britannique au XVIème siècle, à savoir dominer le monde.
En effet, la volonté de domination absolue des Anglo-Saxons n’est pas née au lendemain de la deuxième guerre mondiale, ni même de la Grande guerre car elle a été imaginée bien avant, sous le règne de la reine Elisabeth 1ère dès la fin du XVIème siècle. Un des premiers auteurs à avoir élaboré ce concept de conquête du monde fut un certain Walter Raleigh auteur du célèbre aphorisme : « Qui tient la mer tient le commerce, qui tient le commerce tient la richesse du monde, qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ». Et depuis lors, toutes les élites d’abord britanniques, puis à partir du XIXème siècle plus globalement anglo-saxonnes (anglosphère) ont œuvré, génération après génération, pour tenter de parvenir à ce qu’ils appellent aujourd’hui la gouvernance mondiale et que l’écrivain britannique Rudyard Kipling – grand acteur lui aussi de la mondialisation anglo-saxonne – avait appelé plus prosaïquement au XIXème siècle le Grand jeu. Et siècle après siècle, ils ont construit patiemment les outils militaires, économiques, monétaires, politiques, culturels et religieux pour parvenir à leurs fins.
L’OTAN n’est que l’arme militaire contemporaine de ce projet mais il existe aussi à ses côtés toute une série d’organismes internationaux comme le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation Mondiale de la Santé etc. et d’ONG qui œuvrent dans le même but et qui sont majoritairement contrôlés par l’oligarchie anglo-saxonne ou par des vassaux qui se sont ralliés à leur conception du monde.
Après 1945, la suprématie des Anglo-Saxons sur les affaires du monde avec la domination des mers et la maîtrise de l’arme nucléaire était telle, – à l’issue de la guerre, le PIB des Etats-Unis était équivalent à 50% du PIB mondial alors qu’il est tombé à moins de 20% aujourd’hui – qu’ils pensaient pouvoir parachever leurs conquêtes avant la fin du siècle, et de fait, lors de l’implosion de l’URSS en 1991, l’oligarchie anglo-saxonne crût la partie gagnée avec la disparition de son dernier adversaire idéologique et géopolitique majeur. Mais l’un des traits caractéristiques de cette oligarchie est une certaine pusillanimité couplée à une arrogance certaine, qui l’a empêché de profiter de cette fenêtre de tir, assez courte au regard de l’Histoire, à peine une décennie, car au tournant du siècle, la Russie allait commencer son redressement, lent et méticuleux, sous les auspices d’un certain Vladimir Poutine qui, en février 2022 n’hésita pas à braver l’Empire en le défiant en Ukraine où les Américains comme les Britanniques avaient déjà commencé à installer leurs bases et se préparaient à former l’armée ukrainienne sur les standards de l’OTAN.
Pour mieux comprendre comment fonctionne la caste mondialiste et l’idéologie anglo-saxonne qui le façonne, il n’est pas inintéressant de se pencher sur la figure de l’actuel Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui constitue un remarquable exemple de l’utilisation polyvalente des pions du Système et de la capacité de ce dernier à recycler ses bons serviteurs.
En effet, Stoltenberg illustre à merveille la façon avec laquelle l’Etat profond opère dans le placement de ses obligés. Si vous lisez la notice Wikipedia en français de ce personnage (beaucoup moins exhaustive que la version anglaise), vous découvrez la vie banale d’un homme politique travailliste norvégien, et qui fut brièvement premier ministre dans son pays. La version française n’y fait pas référence, mais la version britannique rappelle que de 2002 à 2005, il fut aussi directeur du GAVI, la fondation « humanitaire » de Bill Gates destinée à promouvoir la vaccination dans le monde. Des articles élogieux affirment même que grâce à Stoltenberg, 440 millions d’enfants dans le monde furent vaccinés (on ne dit pas avec quoi ni quel fut le résultat final). Après lui, et toujours pour bien comprendre comment fonctionnent les rouages du Système, ce fut l’ancienne Première ministre d’Irlande, Mary Robinson, qui occupa ce poste de direction pour un monde mieux injecté. Il n’est pas précisé chez Wikipédia, même dans la version anglaise, que Stoltenberg fut aussi un participant aux réunions du Bilderberg ; le contraire eût été étonnant. Le fait qu’il soit passé d’une ONG « humanitaire » directement contrôlée par Bill Gates au poste de Secrétaire général de l’OTAN en 2014 en dit long sur les réseaux occultes qui constituent le maillage de la pieuvre anglo-saxonne qui enserre le monde.
Enfin, en guise de conclusion plus optimiste, et en faisant un peu de prospective, on peut observer en examinant attentivement le conflit en Ukraine et en évitant les discours de propagande du régime de Kiev relayés par toute la presse occidentale, que l’OTAN est en passe de perdre la guerre sur ce terrain. La Russie a démontré sa supériorité et son avance technologique dans un grand nombre de domaines (missiles hypersoniques, drones, guerre électronique, aviation, artillerie…) et les généraux de l’OTAN sont tétanisés à l’idée d’une guerre avec Moscou. Le second front qu’Israël vient d’ouvrir à Gaza pour la survie politique de son Premier ministre n’est pas pour les rassurer. C’est en substance le message que vient de faire passer récemment sur Europe 1 Jacques Attali à Benjamin Netanyahou en le traitant de « criminel de guerre… qui devrait être en prison ».
L’Empire est divisé et n’a plus les moyens de gagner la guerre contre la Russie et il le sait. Avec le soutien sans faille que l’Occident a apporté à Tel-Aviv dans le contexte du conflit israélo-palestinien, il a perdu le contrôle du Sud global qui se rapproche des BRICS et de la création d’un monde futur multipolaire et dédollarisé. C’est une occasion unique pour l’Europe, et la France en particulier, de sortir de l’OTAN et de se débarrasser définitivement de la tunique de Nessus anglo-saxonne qui a corrompu l’âme des peuples depuis trop longtemps. Encore faudra t-il pour cela remplacer les élites compradores qui nous dirigent, mais dans le grand maelström à venir, et qui semble inéluctable, les planches pourries ne devraient pas tarder à céder.
Emmanuel Leroy
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