Grande émotion sur les marchés cette semaine : deux jours après avoir dit que rien ne justifiait un changement de politique monétaire, la banque centrale US annonce par la bouche de son gouverneur, Mr. Powell, que les conditions sont réunies pour que la Fed commence à baisser ses taux au début de 2024.
Et personne, mais vraiment personne ne s’attendait à ce coup-là.
Et du coup, hausse des obligations et des actions aux USA et un peu partout dans le monde, baisse du dollar, hausse de l’or et du pétrole…. parce que tout le monde sait, bien sûr, qu’une baisse des taux est bonne pour les marchés financiers et que donc, quand les taux baissent aux USA, il faut acheter partout, et surtout, cesser de réfléchir parce qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde.
Et cesser de réfléchir est ce que le boursier de base fait le mieux et surtout le plus naturellement. Arrêter de penser lui vient assez facilement.
Mais personne ne m’a jamais convaincu du mérite qu’il y avait à cesser de penser et cette soudaine volte face de la Fed m’amène à soumettre les quelques idées suivantes à la sagacité des lecteurs de l’IDL.
Une longue expérience historique me permet de dire que ce que vient de faire la banque centrale US est complètement antinomique avec tout ce que je crois savoir de la façon dont ces institutions sont gérées en temps normal. Que le lecteur veuille bien considérer mon premier graphique.
Et personne, mais vraiment personne ne s’attendait à ce coup-là.
Et du coup, hausse des obligations et des actions aux USA et un peu partout dans le monde, baisse du dollar, hausse de l’or et du pétrole…. parce que tout le monde sait, bien sûr, qu’une baisse des taux est bonne pour les marchés financiers et que donc, quand les taux baissent aux USA, il faut acheter partout, et surtout, cesser de réfléchir parce qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde.
Et cesser de réfléchir est ce que le boursier de base fait le mieux et surtout le plus naturellement. Arrêter de penser lui vient assez facilement.
Mais personne ne m’a jamais convaincu du mérite qu’il y avait à cesser de penser et cette soudaine volte face de la Fed m’amène à soumettre les quelques idées suivantes à la sagacité des lecteurs de l’IDL.
Une longue expérience historique me permet de dire que ce que vient de faire la banque centrale US est complètement antinomique avec tout ce que je crois savoir de la façon dont ces institutions sont gérées en temps normal. Que le lecteur veuille bien considérer mon premier graphique.
Premier principe : Graphique du haut. Faire baisser la ligne rouge (les taux d’intérêts) tant que la ligne noire (le chômage) n’a pas commencé à monter ne se fait jamais. Le taux de chômage est au plus bas depuis quasiment des décennies. Couper les taux d’intérêts pour « stimuler la croissance » quand il y a une pénurie de travailleurs, c’est à coup sûr, relancer l’inflation.
Deuxième principe: Graphique du bas. Les banques centrales tiennent beaucoup à ne pas « surprendre » les marchés, et passent un temps fou à annoncer les changements éventuels à venir si telle ou telle condition sont réunies. Sur ce coup-là, la Fed a surpris tout le monde et monsieur Powell aura peut-être du mal à trouver une grande institution financière qui lui permettra de passer une retraite heureuse et prospère. Car la Fed avait annoncé depuis des mois qu’elle ne baisserait pas les taux tant que la hausse de l’indice des prix américain ne serait pas revenu à 2%. Nous sommes à près de 3.5 % et la banque centrale m’annonce qu’elle va baisser ses taux sans doute trois fois en 2024… Bizarre, vous avez dit bizarre…
La question n’est donc pas : que vont être les effets de cette annonce inattendue mais bien plutôt, pourquoi la banque centrale US a-t-elle changé d’avis et de méthode aussi brutalement ?
Deux sortes de réponses peuvent être offertes, les premières de nature économique et les secondes de nature politique.
Voyons un exemple des premières.
Le déficit budgétaire pour novembre 2023 vient d’être annoncé, et il est abominable (339 milliards pour le mois), soit au-dessus de 7 % du PIB, ce qui est proprement inimaginable à ce moment du cycle.
L’une des causes de ce dérapage a été l’explosion du service de la dette dont les taux moyens sont passés au-dessus de 3%. Si ces taux passent à 5% dans les 12 mois qui viennent, le service de la dette passerait de 1.12 trillion a 1.5 trillion, et il faudrait couper précipitamment les dépenses militaires, par exemple de soutien à l’Ukraine, ou alors les dépenses sociales et il est à craindre que cela fasse le plus mauvais effet sur un électorat qui va être appelé à voter en novembre 2024.
La première explication est donc que les USA sont en plein dans une « trappe à dettes » et que la Fed, en baissant les taux, va essayer de dissimuler cette réalité le plus longtemps possible.
Ce qui m’amène à l’hypothèse politique.
Pour ceux qui comme moi suivent avec intérêt la politique américaine, il apparaît évident que l’élection de l’année prochaine va opposer le candidat de l’Etat profond américain, quel qu’il soit, représentant le complexe militaro industriel et pharmaceutique qui gouverne les USA depuis belle lurette et messieurs Trump, Musk, Tucker Carlson… qui veulent débarrasser les USA de ce cancer qui les ronge et qui les ruine. Trump va être le candidat officiel du second groupe.
Et donc, tous les « Washingtoniens » seraient en train de tout faire pour éviter que monsieur Trump ne soit élu pour la deuxième fois, tant ils sont certains qu’ils ne réussiront pas à l’empêcher de gouverner cette fois-ci comme ils avaient réussi la première fois.
Un homme averti en vaut deux, dit la sagesse populaire.
En termes simples, le monde entier a compris que si Trump venait à être élu à nouveau, nous aurions l’un des plus beaux nettoyages des marais pestilentiels qui entourent Washington, au Karcher et que cela risque de faire mal.
L’état profond dans son ensemble est donc sur le pied de guerre. Et donc, les représentants de l’état profond (qui comprend bien entendu la banque centrale US), auraient décidé de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour faire battre Trump en novembre 2024.
Et pour y arriver, il faut au minimum des taux d’intérêts bas, pour soulager ceux qui ont emprunté pour acheter leur maison, et un coût de l’énergie bas, pour faire monter le revenu disponible de l’américain moyen.
Je me demandais pourquoi Biden avait liquidé les réserves stratégiques de pétrole comme il l’a fait depuis quelques mois.
Maintenant, je sais.
Et, pensent sans doute ces braves gens, si Trump est élu et une fois élu, il se trouvera immédiatement face à une situation monétaire et budgétaire impossible et va être obligé de couper les dépenses de l’état et de faire grimper les taux, surtout si les prix du pétrole et l’inflation repartent à la hausse après l’’investiture de Trump , ce qui permettrait à l’état profond de reprendre le contrôle du Sénat et/ou de la chambre des représentants en 2026, pour le bloquer à partir de cette date
On voit la manœuvre.
Appuyer à mort sur l’accélérateur maintenant dans l’espoir de le faire battre en novembre 2024, soit laisser une situation impossible à gérer au cas où il serait élu.
Si cette analyse est la bonne, il est plus que probable que le dollar va s’effondrer, que les taux longs vont monter, que l’or va monter et que les marchés des actions vont continuer à grimper en monnaie locale.
En revanche, si le pétrole, ou l’inflation repartent à la hausse avant l’élection, nous rentrerons très vite dans un scénario « à la Turque », avec les marchés obligataires US et la monnaie qui s’effondrent tandis que les actions montent.
Et là, Trump serait élu triomphalement.
En termes simples, l’état profond va jouer son va-tout dans les six prochains mois de 2024.
Et les grands pays étrangers le savent.
Peut-être Poutine, lors de son passage dans la péninsule arabique, a-t-il convaincu le régent Saoudien et les émirats arabes unis qu’il fallait se débarrasser une bonne fois pour toutes de l’état profond US, qui a un seul objectif, reprendre le contrôle du marché mondial de l’énergie, et peut être vont-ils réussir à organiser une solide hausse des prix du pétrole avant novembre 2024 ?
L’une des causes de ce dérapage a été l’explosion du service de la dette dont les taux moyens sont passés au-dessus de 3%. Si ces taux passent à 5% dans les 12 mois qui viennent, le service de la dette passerait de 1.12 trillion a 1.5 trillion, et il faudrait couper précipitamment les dépenses militaires, par exemple de soutien à l’Ukraine, ou alors les dépenses sociales et il est à craindre que cela fasse le plus mauvais effet sur un électorat qui va être appelé à voter en novembre 2024.
La première explication est donc que les USA sont en plein dans une « trappe à dettes » et que la Fed, en baissant les taux, va essayer de dissimuler cette réalité le plus longtemps possible.
Ce qui m’amène à l’hypothèse politique.
Pour ceux qui comme moi suivent avec intérêt la politique américaine, il apparaît évident que l’élection de l’année prochaine va opposer le candidat de l’Etat profond américain, quel qu’il soit, représentant le complexe militaro industriel et pharmaceutique qui gouverne les USA depuis belle lurette et messieurs Trump, Musk, Tucker Carlson… qui veulent débarrasser les USA de ce cancer qui les ronge et qui les ruine. Trump va être le candidat officiel du second groupe.
Et donc, tous les « Washingtoniens » seraient en train de tout faire pour éviter que monsieur Trump ne soit élu pour la deuxième fois, tant ils sont certains qu’ils ne réussiront pas à l’empêcher de gouverner cette fois-ci comme ils avaient réussi la première fois.
Un homme averti en vaut deux, dit la sagesse populaire.
En termes simples, le monde entier a compris que si Trump venait à être élu à nouveau, nous aurions l’un des plus beaux nettoyages des marais pestilentiels qui entourent Washington, au Karcher et que cela risque de faire mal.
L’état profond dans son ensemble est donc sur le pied de guerre. Et donc, les représentants de l’état profond (qui comprend bien entendu la banque centrale US), auraient décidé de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour faire battre Trump en novembre 2024.
Et pour y arriver, il faut au minimum des taux d’intérêts bas, pour soulager ceux qui ont emprunté pour acheter leur maison, et un coût de l’énergie bas, pour faire monter le revenu disponible de l’américain moyen.
Je me demandais pourquoi Biden avait liquidé les réserves stratégiques de pétrole comme il l’a fait depuis quelques mois.
Maintenant, je sais.
Et, pensent sans doute ces braves gens, si Trump est élu et une fois élu, il se trouvera immédiatement face à une situation monétaire et budgétaire impossible et va être obligé de couper les dépenses de l’état et de faire grimper les taux, surtout si les prix du pétrole et l’inflation repartent à la hausse après l’’investiture de Trump , ce qui permettrait à l’état profond de reprendre le contrôle du Sénat et/ou de la chambre des représentants en 2026, pour le bloquer à partir de cette date
On voit la manœuvre.
Appuyer à mort sur l’accélérateur maintenant dans l’espoir de le faire battre en novembre 2024, soit laisser une situation impossible à gérer au cas où il serait élu.
Si cette analyse est la bonne, il est plus que probable que le dollar va s’effondrer, que les taux longs vont monter, que l’or va monter et que les marchés des actions vont continuer à grimper en monnaie locale.
En revanche, si le pétrole, ou l’inflation repartent à la hausse avant l’élection, nous rentrerons très vite dans un scénario « à la Turque », avec les marchés obligataires US et la monnaie qui s’effondrent tandis que les actions montent.
Et là, Trump serait élu triomphalement.
En termes simples, l’état profond va jouer son va-tout dans les six prochains mois de 2024.
Et les grands pays étrangers le savent.
Peut-être Poutine, lors de son passage dans la péninsule arabique, a-t-il convaincu le régent Saoudien et les émirats arabes unis qu’il fallait se débarrasser une bonne fois pour toutes de l’état profond US, qui a un seul objectif, reprendre le contrôle du marché mondial de l’énergie, et peut être vont-ils réussir à organiser une solide hausse des prix du pétrole avant novembre 2024 ?
Peut-être l’hiver sera-t-il glacial ?
Peut-être monsieur Biden sera-t-il inculpé par le congrès ?
Peut-être le yuan et le yen vont-ils monter très fortement, ce qui ferait grimper l’indice des prix aux USA ?
Peut-être les Russes vont-ils prendre Odessa, ce qui consacrerait la défaite militaire de l’OTAN et garantit la défaite politique de l’État profond aux élections de 2024 ?
Conclusion
Les 12 mois qui viennent vont être passionnants. La première victime collatérale de la guerre civile qui commence aux USA devrait être le dollar US, et la deuxième le marché obligataire américain
Il me semble que le portefeuille IDL devrait passer au travers de cette période sans trop de dégâts. Pour ceux, plus actifs, qui aimeraient se confronter aux marchés, voici quelques recommandations.
Vendre toutes les sociétés dans le monde qui ont leurs ventes en dollar et leurs coûts dans une autre monnaie..
Je vois mal comment les sociétés industrielles basées en Europe (Allemandes donc) pourront résister avec un yen et dollar très sous évalués par rapport à l’euro, surtout si ce dernier venait à monter. Continuez à vous débarrasser de tout ce qui est allemand.
Acheter les sociétés lourdement endettées en dollars et qui ne vendent pas aux USA devrait être très profitable. Il y en a beaucoup en Asie, en particulier dans l’immobilier.
Charles Gave
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