02 octobre 2023

Zola, sa vie, son œuvre, ses phobies et sa mort étrange

Direction les Yvelines pour un arrêt mémoire dans la maison de campagne de d’Émile Zola. Un homme passionné, engagé aussi, notamment aux côtés d’Alfred Dreyfus, mais aussi sujet à une pléiade de phobies et de tocs qui lui pourrissaient quelque peu la vie.

Zola, ne supportait pas la foule qui le faisait paniquer, il était aussi claustrophobe. Il avait également de nombreux tocs. Par exemple, il devait forcément sortir de chez lui du pied gauche mais franchir un obstacle du pied droit. Il était obligé de compter les réverbères qu’il croisait sur son chemin ou d’additionner les numéros de rues du trajet. En revanche il aimait voir le chiffre 7. Il lui arrivait d’ailleurs souvent de se réveiller la nuit et de cligner 7 fois des yeux pour être sûr d’être vivant.
Étrange habitude nocturne chez Zola qui fait parfois se demander s’il n’avait pas comme une sorte de prémonition de la fin qui aura été la sienne, non pas à Médan mais à Paris. Une nuit, justement, et par accident, il s’est endormi à jamais pour rejoindre le panthéon des écrivains.

29 septembre 1902

La France étonnée apprend la mort d’Emile Zola au terme d’une vie de 62 ans seulement. Né d’un père d’origine vénitienne et d’une maman née à Dourdan, Zola qui sera naturalisé français à 22 ans, a grandi à Aix-en-Provence où il est devenu ami avec Paul Cézanne. Remonté à Paris, il a mené une vie de bohème, raté son bac deux fois.

Monsieur Hachette lui fait rencontrer les mots et l’embauche comme une sorte d’attaché de presse. Zola devient ensuite journaliste. Il a rédigé des centaines d’articles avant de franchir le Rubicon et de devenir l’un des écrivains les plus populaires de son temps. De nos jours, c’est toujours l’un des plus traduits dans le monde et l’un de ceux dont l’œuvre a inspiré le plus de films.
Parmi les bonheurs de lecture que nous a laissés Zola, on peut citer les 20 volumes de la fresque dédiée "Les Rougon-Macquart", dont "l’Assommoir", "Nana" ou encore "Germinal". On ne peut pas oublier Zola l’engagé, lui qui publie le brulot « J’accuse » en 1898 dans le quotidien l’Aurore pour dénoncer la parodie de procès dont a été victime Alfred Dreyfus.

Ce "J’accuse" lui vaudra un procès et l’exil à Londres. Cette lettre sera le point de départ de toutes les démarches qui aboutiront à la réhabilitation pleine et entière du capitaine Dreyfus, victime d’antisémitisme. Zola est donc mort. Mort d’une intoxication au monoxyde de carbone. L’automne est plutôt frais en cette année 1902. Alors on a mis plus de charbon dans le poêle de la chambre des Zola. Ils se sont d’ailleurs trouvés mal. Alexandrine a pensé appeler les domestiques. « N’en faites rien » lui a répondu Zola persuadé que les nausées venaient d’une intoxication alimentaire « demain nous serons guéris ».

Il ne s’est jamais réveillé. L’enquête a conclu à un accident domestique même si la thèse de l’assassinat n’a jamais été vraiment effacée. On a notamment accusé le ramoneur d’être contre Dreyfus et d’avoir bouché le conduit du poêle de son défenseur. Au terme d’un débat intense à l’Assemblée Nationale, Emile Zola a été transféré au Panthéon où il repose désormais.

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