04 septembre 2023

La révision des chiffres du PIB place le Royaume-Uni parmi les meilleurs élèves en Europe


L'Office National Statistique (ONS) britannique a fortement révisé à la hausse le PIB sur l'année 2021. (Anna Gordon/Reuters)

L'économie britannique est désormais parmi l'une des plus performantes du G7 post-Covid, après une révision des statistiques sur l'année 2021. Ceci contredit le narratif d' « homme malade de l'Europe » véhiculé jusqu'ici.

Au lieu du bonnet d'âne, l'économie britannique pourrait finalement se voir décerner des lauriers pour la rapidité avec laquelle elle s'est relevée du Covid en 2021. L'Office National Statistique (ONS) britannique a fortement révisé à la hausse le PIB sur l'année 2021, près de 18 mois après leur publication, signalant ainsi que l'activité économique a été bien meilleure que ce que les données laissaient entendre jusqu'ici .

Cette révision implique qu'à fin 2021, le PIB du Royaume-Uni était 0,6 % supérieur à son niveau d'avant-pandémie, et non 1,2 % en dessous, comme l'indiquaient les chiffres publiés à l'époque par l'ONS. L'économie britannique se serait ainsi placée parmi les plus performantes au sein des pays développés, contredisant le qualificatif « d'homme malade de l'Europe », couramment véhiculé depuis le Covid et le Brexit.
Bilan économique

Le ministre des Finances, Jeremy Hunt, s'en est félicité, d'autant que le gouvernement conservateur s'est vu attaqué à de nombreuses reprises sur son bilan économique. Dans les sondages, les Tories sont considérés comme moins crédibles que les Travaillistes sur les questions économiques, depuis les déboires du Brexit et le Budget hasardeux de l'ex-Première ministre Liz Truss.



« Le fait que le Royaume-Uni se soit redressé de la pandémie bien plus rapidement que ce qu'on pensait donne tort à ceux qui sont déterminés à dénigrer l'économie britannique », a réagi Jeremy Hunt dans un communiqué.

Après révision, le Royaume-Uni aurait enregistré la troisième plus forte croissance, derrière les Etats-Unis et le Canada, et se placerait devant l'Italie, la France et l'Allemagne. Cela dit, l'ONS met en garde contre ces comparaisons internationales dans des périodes de choc économique aussi marqué.

D'autres pays pourraient être amenés à réviser leurs données, prévient-elle. « Notre position internationale pourrait changer une fois que les autres pays auront confronté leurs jeux de données dans la durée », explique l'institut statistique dans son communiqué.

Données plus riches

La croissance du PIB britannique sur l'année 2021 a ainsi atteint 8,7 %, et non 7,6 % comme estimé jusqu'à présent . La chute de l'activité économique en 2020 a été légèrement moins marquée : le PIB a dégringolé de 10,4 %, contre une précédente estimation à 11 %.

« Ces révisions viennent du fait que nous avons des données plus riches de nos sondages annuels et de nos données administratives, a expliqué l'ONS. Nous sommes maintenant en mesure de mesurer les coûts supportés par les entreprises dans leurs consommations intermédiaires et nous pouvons ajuster les prix avec un niveau de détail bien plus important. »

Pour autant, il est trop tôt pour en déduire que l'économie britannique résistera mieux que prévu en 2023. «Compte-tenu des pénuries de main d’œuvre dont souffre le Royaume-Uni, ce n'est pas une garantie d'une future résilience à long terme», avertit Ruth Gregory, économiste chez Capital Economics.

Ingrid Feuerstein (Correspondante à Londres)

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