Le moteur conjoncturel de l’Allemagne est en panne, ce qui se répercute désormais clairement sur d’autres pays européens. Les économistes sont inquiets, car après l’industrie, c’est le secteur des services qui glisse dans la récession. Des millions d’emplois sont en jeu, car dans l’UE, deux tiers de tous les salariés travaillent dans le secteur tertiaire. Les concepts des gouvernements sont inefficaces et ne s’attaquent pas à la racine du mal. Les perdants sont déjà désignés : c’est vous et moi – nous tous ensemble. Que nous vivions en France, en Allemagne ou dans un autre pays de l’UE, il n’y a aucune différence.
Parfois il est éclairant de laisser des chiffres sobres parler d’eux-mêmes. Ainsi, l’économiste suisse Klaus Wellershoff écrit cette semaine dans un commentaire : « Au cours des douze derniers mois, l’emploi en équivalent temps plein a augmenté de 2,2 %, mais le revenu national de seulement 0,5 %. Notre productivité a donc fortement diminué. » En d’autres termes, la croissance économique de la Suisse est inférieure à la moyenne depuis près de deux ans. Le taux de croissance du PIB réel se situe dernièrement à 0,0 %, et c’est surtout dans l’industrie et l’artisanat de transformation que la création de valeur a clairement reculé dernièrement, avec moins 2,9 %. Cela pèse sur le moral, qui n’a jamais été aussi bas depuis la crise financière.
La plus grande économie d’Europe est en difficulté sur le plan économique. D’autres pays en font maintenant les frais. L’Allemagne est en récession. L’indice pour l’ensemble du secteur privé est de 44,7, comme l’a indiqué le prestataire de services financiers S&P Global à propos de son enquête mensuelle auprès d’environ 800 entreprises (> 50 signifie une amélioration par rapport au mois précédent, ndlr). Cyrus de la Rubia, économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank, commente : « La stagflation est une vilaine chose. Mais c’est exactement ce qui se passe actuellement dans le secteur des services, qui commence à se contracter alors que les prix sont repartis à la hausse et s’accélèrent même. Si l’inflation ne peut pas être endiguée dans la plus grande économie de la zone euro, c’est une mauvaise nouvelle pour la BCE. »
Parfois il est éclairant de laisser des chiffres sobres parler d’eux-mêmes. Ainsi, l’économiste suisse Klaus Wellershoff écrit cette semaine dans un commentaire : « Au cours des douze derniers mois, l’emploi en équivalent temps plein a augmenté de 2,2 %, mais le revenu national de seulement 0,5 %. Notre productivité a donc fortement diminué. » En d’autres termes, la croissance économique de la Suisse est inférieure à la moyenne depuis près de deux ans. Le taux de croissance du PIB réel se situe dernièrement à 0,0 %, et c’est surtout dans l’industrie et l’artisanat de transformation que la création de valeur a clairement reculé dernièrement, avec moins 2,9 %. Cela pèse sur le moral, qui n’a jamais été aussi bas depuis la crise financière.
La plus grande économie d’Europe est en difficulté sur le plan économique. D’autres pays en font maintenant les frais. L’Allemagne est en récession. L’indice pour l’ensemble du secteur privé est de 44,7, comme l’a indiqué le prestataire de services financiers S&P Global à propos de son enquête mensuelle auprès d’environ 800 entreprises (> 50 signifie une amélioration par rapport au mois précédent, ndlr). Cyrus de la Rubia, économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank, commente : « La stagflation est une vilaine chose. Mais c’est exactement ce qui se passe actuellement dans le secteur des services, qui commence à se contracter alors que les prix sont repartis à la hausse et s’accélèrent même. Si l’inflation ne peut pas être endiguée dans la plus grande économie de la zone euro, c’est une mauvaise nouvelle pour la BCE. »
Le grand chômage menace-t-il ?
Le secteur des services préoccupe de plus en plus les économistes. S’il commence à faiblir, des millions d’emplois sont en jeu. Dans l’UE, plus de deux tiers des salariés travaillent dans le secteur tertiaire. Les seules exceptions sont des pays comme la Roumanie, avec une part traditionnellement élevée de travailleurs dans l’agriculture ; ou la République tchèque et la Slovaquie, avec une part de plus de 35% dans l’industrie. Jusqu’à présent, on espérait que le secteur des services pourrait amortir la récession. Mais cet espoir est en train de s’évanouir.
Dans les pays touristiques traditionnels comme la Suisse, l’Autriche ou la Croatie, les chiffres économiques du secteur des services sont actuellement (encore) « embellis » – par la reprise de la demande et, parallèlement, par la forte hausse des prix. En Suisse, cela se traduit par une forte augmentation de la valeur ajoutée dans l’hôtellerie (+5,2%). Les vacances en Autriche sont en moyenne 15 % plus chères cette année, en Croatie (après l’introduction de l’euro en début d’année), la hausse atteint parfois 50 %. Mais il ne s’agit là que d’une tendance à très court terme. En effet, le secteur touristique doit actuellement dépenser beaucoup d’argent pour la fourniture de services, sans pour autant gagner raisonnablement de l’argent. Un grand nombre d’entreprises hôtelières se sont retrouvées dans une situation économique tendue, qui s’aggrave encore en raison de l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre, de l’énergie et du financement.
Si la demande de voyages de vacances diminue – et nous pouvons le parier sans crainte – la prochaine vague de faillites suivra. Cela aura un effet dévastateur sur les pays de vacances populaires comme l’Espagne, l’Italie ou l’Autriche, où le secteur du tourisme représente 8 à 9 % du PIB.
En clair, cela signifie qu’une vague de faillites dans le tourisme ne touche pas seulement la branche elle-même, mais déclenche une cascade d’effets négatifs chez les entreprises de sous-traitance. Les entreprises artisanales sont tout autant touchées que la production agricole. Il s’ensuit une suppression massive d’emplois, dont beaucoup à temps partiel.
Encore moins d’argent pour les infrastructures ?
Revenons au sujet de départ, revenons à l’Allemagne : il y a donc un manque de croissance, un manque de productivité. Que fait le gouvernement fédéral allemand ? En marge de sa retraite à Meseberg, il a présenté une « loi sur les opportunités de croissance », qui est en fait une loi de réforme fiscale très détaillée. De vives critiques émanent donc déjà des Länder et des communes allemands, qui se sentent floués. En effet, deux tiers des économies fiscales devraient être réalisées à leurs frais. Le blocage au Bundesrat (Chambre des Länder) est programmé, le projet retourne donc à la case départ.
Les Länder et les communes doivent faire des économies, ce qui signifie en clair : encore moins d’argent pour les infrastructures, encore plus de routes abîmées, un mauvais réseau autoroutier, un réseau ferroviaire surchargé, une administration inefficace. Au sein de l’Union européenne, il n’y a que deux pays dont les investissements publics dans les infrastructures sont inférieurs à ceux de l’Allemagne en termes de PIB : le Portugal et l’Irlande. Depuis au moins deux décennies, l’Allemagne investit bien plus d’un point de pourcentage du PIB de moins dans ses infrastructures publiques que la moyenne de l’UE. Cet écart ne s’explique pas non plus par les différences de richesse, le frein à l’endettement, la démographie ou d’autres facteurs. Seul le ministre Robert Habeck peut probablement expliquer comment rendre le site économique allemand plus attractif.
Les perdants sont déjà connus : c’est vous et moi – nous tous ensemble. Le Courrier y fait continuellement référence, et il n’y a pas de différence si nous vivons en France, en Allemagne ou dans un autre pays de l’UE. Nous parlons d’un coût de la vie élevé et d’une baisse réelle des revenus. Nous parlons d’écoles et de jardins d’enfants à rénover, de services hospitaliers fermés, de transports publics qui ne fonctionnent pas. Nous parlons de la hausse des taux d’intérêt qui rend impossible pour beaucoup l’acquisition d’un logement. À propos d’intérêts. Il y a quand même une bonne nouvelle. Car avec toutes les mauvaises nouvelles et les perspectives négatives, il doit bien y avoir des gagnants ! Il y a toujours un gagnant ! Vous en saurez plus en lisant la deuxième partie, qui sera publiée prochainement.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/09/08/crise-economique-en-europe-les-perdants-cest-nous-tous-partie-1-par-ulrike-reisner/
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