Cette année à Saint-Tropez, les établissements fichaient, pour la plupart, la clientèle en fonction de ses capacités financières et de ses dépenses antérieures. En dessous d’une addition à 4.000 euros, vous ne pouviez même pas penser manger une cacahuète. Une forme de racisme économique, légalisée le temps d’un été à Saint-Tropez...
Vous allez sans doute trouver ça scandaleux, voire immoral, mais ce n’est rien face aux choses vues et que vous allez découvrir ici. Pour tout dire, j’ai passé plus d’un mois à Saint-Tropez, logée à l’œil (pour service rendu, je n’ai eu à sucer personne, je précise...), par le meilleur ennemi de Bernard Arnault. J’attendais que la saison se termine pour tout vous raconter, histoire de sécuriser les différentes sources qui m’ont aidée pendant l’été.
C’est un village où la concentration de criminels au mètre carré est très élevée, il fallait cette fois faire très attention. J’ai aussi eu une table ouverte, pour déjeuner chaque jour des artichauts et des radis, au club 55, qui coûtaient plus cher que la commande d’un assassinat à la loge Athanor. Offerts aussi par le meilleur ennemi de Bernard 1er, que je tiens à remercier ici pour la première fois. Sa générosité a changé l’été de milliers de personnes. Et surtout le mien. J’ai, disons avec sa carte de société, dépensé sans compter et invité beaucoup, beaucoup de monde. Mais ne perdons pas de temps. Attaquons...
Voici les choses vues. Le hasard a fait que j’ai déjeuné à côté de Nagui, qui expliquait en parlant fort à côté de sa femme, Mélanie Page, qu’il avait fait une plus-value sur sa maison de Saint-Tropez de plus de 10 millions. Croquant dans son radis comme un chacal sur sa proie, il a expliqué à ses convives qu’il allait acheter une autre villa, en l’honneur de sa femme, qu’il a rencontrée dans ce village et qui a dit à la serveuse du même âge qu’elle : « Tu vois, si comme moi, tu avais rencontré Nagui chez lui, tu ne serais pas là. Moi, tu vois, je faisais un peu la chaperonne d'une copine qu'il avait invitée, et moi, je lui avais dit : « mais n'y va pas, c'est un piège », et regarde le résultat, moi, je suis là, assise, et toi, tu me sers. ».
Le lendemain midi, même lieu, même monde, une table de riches Ukrainiens jetaient des billets sur un serveur en riant.
À côté, LeoDiCaprio, éclaté comme jamais à la coke, ne savait plus comment s’appelait sa petite amie. Il jouait frénétiquement à une appli de poker sur son téléphone sans regarder personne. C’était une journée où les Américains avaient presque tout privatisé. Le patron attendait Sylvester Stallone, Ashley Graham ou encore Michael Jordan. Brooklyn Beckham venait de s’effondrer dans les toilettes du restaurant.
Bob Sinclar, de passage, disait en anglais qu’il allait lancer ses enfants dans le show-business comme personne. Adian Brody, lui, était habillé comme un militaire. Il pensait que la France était en guerre contre elle-même. Il était prévoyant et avant-gardiste, disait-il. Il était au courant des rumeurs sur le couple présidentiel, en répétant que jamais dans son pays cela ne serait possible sans une révolution.
Bob Sinclar, de passage, disait en anglais qu’il allait lancer ses enfants dans le show-business comme personne. Adian Brody, lui, était habillé comme un militaire. Il pensait que la France était en guerre contre elle-même. Il était prévoyant et avant-gardiste, disait-il. Il était au courant des rumeurs sur le couple présidentiel, en répétant que jamais dans son pays cela ne serait possible sans une révolution.
En sortant de ce cauchemar, je suis tombée sur Chantal Ladesou et son mari Michel Ansault. Ils regardaient les lanceurs de cacahuètes sur les bateaux avec un air effarés, l’une disant à l’autre : « Saint-Tropez, ce n’est plus ce que c’était. ». Plus tard dans la soirée, j’ai aussi vu Jean-Michel Jarre insulter des touristes sur le port, qui prenaient sa compagne Gong Li pour sa fille. Une minute après, des cailleras faisaient des bruits de singes, lorsqu’ils ont aperçu la mannequin suédoise Vic Silvstedt. Ils mimaient des scènes pornographiques affreuses, qui n’avaient l’air de choquer personne. Quand son garde du corps, Maurice Dabbah, a vu la scène, il a fait un signe de mafieux en guise d’alerte, et les voyous ont détalé.
Tout ça pour en venir à la soirée la plus tragique de l’été. Au VIP Room, avec Yves Lecoq et Jean-Roch, qui célébraient les 77 ans de Paul-Loup Sulitzer. Il était en fauteuil roulant le pauvre, déguisé comme un roi déchu et déchiré. Lady Monika Bacardi et Massimo Gargia se regardaient en train de mourir, se demandant qui allait succomber le premier. Ils se rassuraient, répétant que « Zlatan Ibrahimovic était censé venir. ». Mais avant cet événement, j’ai aussi eu le droit à l’apéro de Giorgio Armani sur son bateau. On aurait dit la même publicité pour la même maison de retraite que l’orgie tragique en hommage à Paul-Loup Sulitzer. Ils parlaient déjà tous du retour des confinements et demandaient au personnel de porter des masques durant le cocktail. On m’a offert un verre avec un mix, dont seul le président de l’institut Montaigne a le secret, et j’ai tout oublié après l’avoir bu. Oui, c’est tout ce que j’ai retenu. Ah si, j’ai eu un souvenir, comme un flash, Tommy Hilfiger et sa femme Dee Ocleppo avaient envoyé un bouquet de roses rouges, avec un papier sur lequel était dessiné un doigt d’honneur et des signes francs-maçons chelous. Et je crois que tout le monde parlait de ce qu’il se passait sur le bateau en Corse d’Olivier Véran et Gabriel Attal. Le summum était apparemment chez eux. Ils appelaient leur bateau « L’extase des mers ». Tout le monde voulait en être. Ça parlait chemsex et dose maximum d’injection de 3-MMC, qu’il ne fallait pas dépasser pour y passer. Ensuite, le vrai trou noir pour moi. Une semaine après, j’ai quand même croisé Cyril Lignac, qui était de tous les bons coups. Il était très jaloux du nouveau chef des Arnault, qui lui avait piqué une partie de son business, mais il ne baissait plus les bras. Si les Arnault l’avait remplacé salement par Jean Imbert, pour leur faire des gratins de coquillettes façon grand-mère, ce n’était pas une raison pour se laisser aller. Alors, il travaillait pour les concurrents. Il m’a confié avoir acheté cash une maison bien mieux que celle de Nagui, il a posé un acompte de 5 millions d’euros, sans faire de crédit. Il se disait maintenant le roi des fourneaux de Saint-Tropez. Il disait « ce qu’ils aiment, c’est quand ça sent le brûlé ». Je leur fais des plats qui me coûtent 10cts et que je re-facture 1.000€. C’est le secret ma Zoé. J’ai répondu que ça ne l'a pas empêché de voir sa boutique se faire braquer à Saint-Tropez cet été.
Dans le côté plus glauque maintenant, il y a eu la rencontre des stars déchues de la télé. Castaldi par exemple, essayait d’emprunter de l’argent à tout le monde, disant qu’un maître d’hôtel à Saint-Tropez gagnait mieux sa vie que lui. Qu’il s’était fait voler douze millions par un notaire mafieux. Que ses enfants ne savaient pas écrire un sms sans une faute d’orthographe et qu’il lui fallait donc plus de liquidités. L’animateur Cauet, lui, a proposé de lui créer un compte Mims ou Only Fans, pour qu’il vende des photos de lui. Ensuite, il l’a embrassé sur la bouche. Puis je l’ai vu pleurer une heure après. Il essayait d’appeler Cyril Hanouna en tremblant, pour qu’il lui redonne sa chance à la rentrée. Il disait en larmes qu’il n’était pas analphabète, que sa famille était très célèbre. Qu’il ne voulait pas finir comme Matthieu Delormeau, que lui n’avait jamais parlé à Juan Branco ou à Zoé Sagan de ses aventures avec Enora Malagré. Qu’il avait accepté sans broncher toutes les humiliations, que finir aux Caves du Roy à Saint-Tropez, en roulant des pelles à des inconnus, ce n'était pas possible. Il a terminé son message vocal dans les toilettes, en disant : « Cyril j’ai peur tu comprends, j’ai peur, je ne suis pas mon père ou mon grand-père, je ne suis pas un artiste. Je suis pilote d’hélicoptère moi, et là, vous allez m’envoyer faire ma première pièce de théâtre, Bungalow 21, au théâtre de la Madeleine à Paris, vous continuez à m’humilier, c’est insupportable. Mon grand-père avait toutes les femmes à ses pieds et moi je dois vous les lécher vos pieds, c’est honteux. » Il a raccroché et s’est recroquevillé en position fœtale dans un coin des toilettes, la main tremblante pour chercher un petit pochon de cellophane, pour se refaire une beauté. Une époque se terminait là. Sous mes yeux. Dans les toilettes des Caves du Roy.
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