Nous continuons notre analyse du programme politique du candidat libertarien aux élections présidentielles en Argentine, Javier Milei. Nous abordons aujourd’hui ses réformes économiques, et surtout sa réforme monétaire, qui est proprement géniale ! Pour garantir la stabilité de la monnaie, Milei propose tout simplement de supprimer la Banque Centrale argentine et de ne plus permettre à l’État argentin de battre monnaie. Dans cette logique qui, au fond, constitue la meilleure façon de garantir la stabilité monétaire, il propose aussi que chaque Argentin puisse librement choisir la monnaie dans laquelle il souhaite acheter et vendre. Voilà des propositions détonantes qui soulèvent avec beaucoup d’acuité la pertinence de notre appartenance à la zone euro. A la place d’un Frexit, imaginez un cosmopolitisme monétaire où vous pourriez librement choisir de payer en euro, en monnaie nationale s’il faut en créer une, en cryptomonnaie, en dollar ou en rouble !
Ce Javier Millei est décidément une bouffée d’air frais dans le paysage politique mondiale. Alors que le pesos argentin s’effondre, implose même, alors que l’inflation dépasse les 100%, il propose purement et simplement de ne plus battre monnaie, donc de supprimer la planche à billets, et de laisser les Argentins librement choisir la monnaie des transactions qu’ils passent chaque jour ! Voilà une proposition vraiment révolutionnaire, qui a le mérite de régler radicalement la question de l’inflation nourrie par la planche à billets, et celle, très épineuse en Argentine, du contrôle des changes.
La proposition de Milei…
Dans la pratique, la proposition de Milei tient en quelques lignes très simples, que voici en espagnol :
On notera cette formule sympathique : “terminar con la inflacion para siempre”. “En finir avec l’inflation pour toujours”. En l’espèce, Milei propose de supprimer la banque centrale comme instance d’émission monétaire, et donc de laisser le marché créer la monnaie. Les Argentins pourront, dans la vie quotidienne, utiliser la monnaie de leur choix.
Ces propositions présentées sans chichi sont en réalité d’une puissance extraordinaire, puisqu’elles avancent l’idée que :
- la création centralisée de monnaie par l’État n’est plus utile
- il faut laisser le marché créer sa monnaie librement ou échanger des monnaies étrangères
- la création monétaire doit être décentralisée et laissée aux besoins de la croissance
- il faut instaurer un libre choix de la monnaie dans un pays donné, sans obliger à utiliser la monnaie nationale
Concrètement, si nous devions importer les idées de Milei, quelles en seraient les conséquences ?
D’une part, cette solution, au fond, nous éviterait la fastidieuse sortie de l’euro, qui serait forcément conflictuelle avec nos voisins. Sans renoncer à l’euro, nous pourrions simplement marginaliser son utilisation, son utilité et son recours dans la vie quotidienne. Nous pourrions même créer une monnaie nationale, si nous le souhaitions, concurrente de l’euro, et pour l’essentiel “battue” par les banques dans le cadre de leur fonction de distribution de crédit.
Ainsi, un salarié pourrait demander à être payé en franc suisse ou en dollar et utiliser cette somme à sa guise, ou encore en bitcoin. Au fond, le principe de la liberté monétaire prévaudrait, et chacun pourrait ainsi décider si oui ou non il pratique son “Frexit”.
Nous sommes encore loin de connaître toutes les conséquences de ces propositions. Mais elles ont un mérite majeur : celui de “faire bouger les lignes” et de désenkyster le débat dans les logiques autoritaires (celle de l’euro actuel) voire totalitaires (notamment l’instauration d’un monopole de l’émission monétaire confié à l’État). L’avenir est sans doute à la liberté monétaire.
D’une part, cette solution, au fond, nous éviterait la fastidieuse sortie de l’euro, qui serait forcément conflictuelle avec nos voisins. Sans renoncer à l’euro, nous pourrions simplement marginaliser son utilisation, son utilité et son recours dans la vie quotidienne. Nous pourrions même créer une monnaie nationale, si nous le souhaitions, concurrente de l’euro, et pour l’essentiel “battue” par les banques dans le cadre de leur fonction de distribution de crédit.
Ainsi, un salarié pourrait demander à être payé en franc suisse ou en dollar et utiliser cette somme à sa guise, ou encore en bitcoin. Au fond, le principe de la liberté monétaire prévaudrait, et chacun pourrait ainsi décider si oui ou non il pratique son “Frexit”.
Nous sommes encore loin de connaître toutes les conséquences de ces propositions. Mais elles ont un mérite majeur : celui de “faire bouger les lignes” et de désenkyster le débat dans les logiques autoritaires (celle de l’euro actuel) voire totalitaires (notamment l’instauration d’un monopole de l’émission monétaire confié à l’État). L’avenir est sans doute à la liberté monétaire.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/08/25/interdire-a-letat-demettre-la-monnaie-lidee-geniale-de-milei-en-argentine/
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