Comment les droites préparent une candidature Darmanin

Il n’y a pas que Nicolas Sarkozy à préparer une candidature Darmanin pour 2027. La machine à tuer, une fois de plus, une politique d’indépendance nationale et de libération des forces créatives du pays est en train d’être construite consciencieusement.

 

Dans un article sur le soutien apporté par Bernard Arnault à Gérald Darmanin, on lit ce qui suit :

Autre milliardaire incontournable du paysage économico-médiatique, Vincent Bolloré a aussi noué des liens avec l’ex-conseiller régional des Hauts-de-France, à l’époque étiqueté UMP, puis LR.

“Vincent [Bolloré, ndlr] voit en lui quelqu’un qui a des orientations politiques globalement pas très éloignées de ce qu’il pense et Vincent le sert systématiquement,” remarque un grand chef d’entreprise, citant pour exemple les premiers numéros du JDD version Geoffroy Lejeune qui, en trois éditions, font la part belle aux faits et gestes du ministre de l’Intérieur”. Politico, 24 août 2023 .

La machine à perdre est en route…

Nous apprenons donc que la droite établie, “orléaniste” aurait dit René Rémond, est en train de poser les bases de la continuité politique, pourvu que le candidat soit un peu quelqu’un de chez elle….

La différence entre la Ve République post-gaullienne (après 1974) et les IIIe et IVe Républiques, c’est que le radical-socialisme dominant a pris une coloration franchement autoritaire. La fonction présidentielle a été détournée de la pratique gaullienne (un dialogue direct et permanent entre un homme et la nation) pour devenir le verrou du centrisme technocratique.

Alors, on comprend bien le calcul. L’establishment n’a pas confiance dans la possibilité de survie d’une gauche strauss-khanienne après Macron. La faute à la NUPES et Mélenchon. Donc il y aura une chance de ramener le trophée du radicalisme au centre-droit.

Édouard Philippe ? Trop visiblement techno ! Bruno Le Maire ? Il le dit lui-même : il est trop intelligent pour les Français ! Darmanin apparaît comme le bon cheval, si l’on peut dire.

Emmanuel Macron a-t-il refusé de suivre le conseil de Bernard Arnault et de nommer Gérald Darmanin à Matignon ? Chic alors, on va pouvoir faire semblant de proposer une alternance !

Nicolas Sarkozy a lancé une manœuvre, concertée dans les jours qui ont suivi l’annonce de la confirmation d’Élisabeth Borne à Matignon. Mais on comprend que l’actuel Ministre de l’Intérieur tisse ses réseaux depuis longtemps.

Et puis, nous avons la confirmation de ce que nous avons dit pendant les émeutes de la fin du printemps : toute demande d’une politique plus sécuritaire met la charrue avant les bœufs. Alors qu’il faudrait d’abord forcer Macron à remettre son mandat en jeu et ensuite remettre de l’ordre dans le pays, on conforte Macron et le soi-disant “parti de l’ordre” n’est au bout du compte qu’un faire-valoir du radical-socialisme bureaucratique qui cherche à se sauver.

Ce radical-socialisme à tendance autoritaire s’appelle aujourd’hui macronisme. Et certains voudraient qu’ils porte demain le masque de Gérald Darmanin.

Face à ces machinations, une seule réponse : indépendance nationale et libertés

La droite orléaniste, c’est celle qui préfère guillotiner le souverain à abandonner des privilèges. C’est Philippe-Egalité votant la mort de son cousin Louis XVI. C’est le “parti de l’ordre” se ralliant à Badinguet en 1851. C’est Adolphe Thiers trahissant la majorité monarchiste au début des années 1870. C’est le ralliement des notables et des industriels à Vichy. C’est Pompidou tentant de renverser de Gaulle le 29 mai 1968. C’est Giscard faisant voter non au référendum d’avril 1969.

Plus près de nous, c’est LR tuant politiquement François Fillon, candidat souhaité par les électeurs de droite : Fillon était trop conservateur sur les sujets dits sociétaux, trop libéral en économie, trop gaulliste en politique étrangère.

Plus profondément, c’est la droite établie, depuis 1983, refusant – quitte à perdre régulièrement le pouvoir – d’associer le Front National au gouvernement. C’est d’ailleurs cela qui continue. Tout plutôt que de s’allier à un parti qui fait 25% des vois au premier tour mais qui a le tort de puiser une partie de ces suffrages chez les Gilets Jaunes, chez les “gens qui ne sont rien”.

Heureusement, le monde change à grande vitesse. Et les gens qui soutiennent Gérald Darmanin ne comprennent pas que rien n’arrêtera le grand basculement en cours : la révolte des peuples contre le “parti de l’ordre” mondialiste. La révolte à venir de tous ceux qui veulent créer, entreprendre, exercer la médecine, penser librement, et qui se soulèvent toujours plus contre un État obèse et inefficace, voulant tout contrôler dans une espèce de réflexe désespéré pour continuer à pouvoir nourrir la caste au pouvoir. 

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/08/25/comment-les-droites-preparent-une-candidature-darmanin/