Des chasseurs MiG-31K russes ont détruit des systèmes de défense antiaérienne Patriot

Le 16 mai, dans le cadre d'un large éventail d'attaques contre des cibles dans la capitale ukrainienne Kiev, des chasseurs MiG-31K russes ont lancé des missiles balistiques Kh-47M2 Kinzhal pour cibler les systèmes de défense antiaérienne Patriot, récemment livrés d'Allemagne et des États-Unis.

Les Patriots sont considérés comme les systèmes d'armes les plus coûteux et les plus haut de gamme de l'armée ukrainienne, et sont très largement déployés, à la fois par sept membres de l'OTAN et par des partenaires stratégiques étrangers clés, tels que le Japon, Taïwan, la Corée du Sud et Israël.

Les frappes contre les Patriots ont suivi des avertissements des responsables russes, ainsi que de plusieurs analystes occidentaux, que tout système livré à l'Ukraine serait très rapidement ciblé et détruit dès sa mise en service. La perte de réputation que le Patriot pourrait subir aurait donc été un facteur majeur conduisant Washington à hésiter à approuver les transferts de ces matériels.

Alors qu'un système radar et cinq batteries de missiles du système Patriot auraient été détruits lors de l'attaque du MiG-31K, après avoir tiré infructueusement 32 missiles sol-air  dans le cadre de tentatives infructueuses pour intercepter les missiles Kinzhal, on sait toujours peu de choses sur les victimes parmi les personnels du système ou la nature du personnel qui l'utilisait lorsqu'il a été détruit. 

Batteries de missiles du système Patriot

La décision de Washington de livrer les systèmes Patriot, annoncée en décembre, était largement motivée par un besoin urgent de renforcer les défenses antiaériennes des grandes villes ukrainiennes. Non seulement des villes telles que Kiev étaient considérées comme risquant sérieusement de devoir être abandonnées en raison de la destruction rapide des infrastructures lors des frappes russes, mais  le réseau de défenses antiaérienne existant de l'Ukraine, dépend d'arsenaux importants hérités de l'ère soviétique, avait également été épuisé, limitant leur capacité à défendre les villes ou les forces de première ligne. Néanmoins, le Patriot, en tant que système d'armes très complexe, était considéré comme beaucoup trop complexe pour que le personnel ukrainien puisse s'entraîner à l'opérer à temps pour qu'ils aient un impact sur la guerre, ce qui signifie que lorsque les systèmes ont été déployés dès avril 2023, il y avait une spéculation répandue selon laquelle des entrepreneurs militaires des pays occidentaux étaient responsables de leur dotation et de leur entretien. Le personnel occidental sur le terrain a joué un rôle très important dans la guerre russo-ukrainienne, des Royal Marines britanniques déployés sur les lignes de front et des «réseaux furtifs» de la CIA et d'autres personnels jouant des rôles tels que l'organisation de la logistique, aux sous-traitants, généralement d'anciens membres des armées occidentales qui se sont déployés à titre non officiel, souvent dans des unités de première ligne.

MiG-31K Strike Fighter avec missile balistique Kinzhal

La présence d'entrepreneurs occidentaux déjà formés à l'exploitation d'une gamme de systèmes d'armes occidentaux a, selon plusieurs rapports, joué un rôle clé dans l'intégration apparemment transparente par l'Ukraine du nouveau matériel militaire de ses fournisseurs en Europe et aux États-Unis, où l'équipement non soviétique était auparavant utilisé uniquement dans des rôles très limités avant février 2022. En ce qui concerne la nécessité pour les sous-traitants d'exploiter les systèmes Patriot en Ukraine, l'organe consultatif du Service de recherche du Congrès américain (CRS) était parmi les nombreuses sources à publier des rapports selon lesquels le personnel ukrainien ne serait pas en mesure d'opérer les systèmes de missiles Patriot avant 2024, au plus tôt. "Il y a beaucoup d'apprentissage à faire avant que l'Ukraine ne dispose d'un système Patriot fonctionnel sur le terrain", a-t-il souligné, soulignant en prenant comme exemple les équipes de réparation locales que cela prendrait environ 53 semaines. Étant donné qu'il est peu probable que du personnel ukrainien ait piloté les systèmes Patriot déployés en avril et attaqués en mai, moins de cinq mois après que la décision a été prise de fournir ces systèmes, il est probable que des sous-traitants des États membres de l'OTAN, ayant une expérience de l'exploitation des Patriots, aient été les ceux ciblés. L'ampleur des destructions causées par les frappes signifie que des pertes parmi ce personnel sont probables, bien qu'il soit peu probable qu'elles soient divulguées avant de nombreuses années après la fin de la guerre.

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