Ce qui est bien c’est que quand on cherche on trouve. Ce qui est encore mieux quand on y pense, c’est que l’on nous dit presque tout. Il suffit de lire, des documents, il est vrai assez arides. Voyez-vous, les sources officielles sont parfaitement suffisantes pour atteindre un certain degré de véracité à condition de travailler, de fouiller, de lire et d’analyser.
La banque de France vient de nous gratifier de son « StatInfos » un bulletin consacré aux assurances-vie.
Vous pouvez télécharger gratuitement ce bulletin ici, directement sur le site de la Banque de France.
L’encours des placements financiers des assureurs en baisse de 438 milliards d’euros !
Bon, apportons quelques précisions.
- Dans les encours des assureurs ce sont les assureurs en général pas uniquement les compagnies d’assurances-vie. Votre assureur voiture place aussi l’argent des primes du coup cela fait monter les encours des placements.
- Dans les encours nous trouvons plein d’actifs. Il peut y avoir bien évidemment des obligations, des actions, des fonds divers et « avariés » ou encore même un poil d’immobilier.
- Laissez tomber l’histoire de la diminution des flux c’est en gros lié au transfert d’actifs vers 12 nouveaux organismes appelés ORPS c’est donc purement « comptable », pas de risque spécifique identifié à ce niveau. Mieux, le flux net de placement des assureurs atteint +9 milliards, ce qui veut dire que pour le moment il n’y a pas de décollecte.
Ceci étant posé voici ce qu’écrit la Banque de France.
« À fin décembre 2022, l’encours de placements financiers des assureurs s’établit à 2 369 Mds €, en forte baisse de – 438 Mds € sur l’année 2022. La diminution résulte d’abord d’une importante baisse des prix des actifs (- 328 Mds sur 2022) mais aussi d’importants flux nets annuels négatifs (- 109 Mds sur 2022). En corrigeant des cessions d’actifs effectuées dans le cadre de la création de 12 nouveaux ORPS (Organismes de Retraite Professionnelle Supplémentaire) en cours d’année (pour – 117 Mds), les flux nets de placements des assureurs atteignent + 9 Mds.
En 2022 les effets de valorisations négatifs des placements proviennent principalement des titres de créance à long terme (– 235 Mds), en lien avec la remontée des taux longs (+ 292 points de base de l’OAT 10 ans sur l’année). Cette remontée affecte aussi les valorisations des fonds obligations (– 15 Mds sur l’année) et des fonds mixtes (- 27 Mds) au sein des fonds non monétaires (- 79 Mds). Les valorisations des fonds actions (- 37 Mds) et des actions cotées (- 13 Mds) diminuent aussi fortement en lien avec le recul des marchés actions (- 9 % pour le CAC 40 sur l’année 2022).
Les flux nets annuels négatifs concernent la plupart des catégories d’instruments, à l’exception principalement des actions non cotées (+ 9 Mds) et des prêts (+ 15 Mds dont + 5 Mds de prêts intra-groupe). Les titres de créance à long terme enregistrent des ventes nettes de – 95 Mds, suivis par les fonds monétaires (- 14 Mds), la monnaie et dépôts (- 11 Mds), les actions cotées (- 10 Mds) et les fonds non monétaires (- 5 Mds). Si l’on exclut l’effet des cessions aux ORPS cependant, les assureurs se révèlent acquéreurs nets d’OPC non monétaires (+ 26 Mds) et de titres de capital (+ 9 Mds) au détriment principalement des titres de créances à long terme (- 26 Mds) et des OPC monétaires (- 12 Mds) ».
Que faut-il comprendre ?
Comme prévu, l’assurance-vie, si l’on parle des placements est, dans sa composante principale constituée de fonds en euros c’est-à-dire d’obligations.
Ces obligations avec la hausse des taux ont baissé d’environ 15 % en termes de valeur.
Les pertes latentes sont de 235 milliards + 15 milliards en gros 250 milliards pour ce qui est des obligations.
A ces pertes principales (latentes) se rajoutent quelques autres cadavres plus boursiers avec les pertes sur actions.
Cela veut dire que si demain les assureurs devaient redonner tous leurs sous aux clients, il manquerait en gros 438 milliards si l’on compte toutes les pertes latentes du secteur.
Les pertes obligataires de la SVB la Silicon Valley Bank américaine sont évidemment partout ailleurs, car tous les détenteurs d’obligations ont d’évidentes pertes latentes dont personne ne parle histoire de ne pas créer la panique. C’est plutôt une bonne idée de ne pas le crier trop fort.
Mais bon, la Banque de France nous donne le vrai chiffre officiel des pertes du secteur en France.
Et comme c’était prévisible, le nuage des pertes obligataires ne s’est évidemment pas arrêté à la frontière.
Si demain, dans un cas théorique, tous les épargnants voulaient sortir des fonds en euros, il y aurait 15 % de pertes au moins car ces chiffres retardent un peu. Il s’agit du 4ème trimestre 2022 et les taux continuent de monter.
Faut-il fuir l’assurance-vie en courant ?
Cela je vais en parler dans un Flash Stratégie que je vais vous sortir dans les prochains jours. Il est important de revenir sur plusieurs mécaniques celles des taux, des obligations mais aussi les avantages de l’assurance-vie et comment s’en servir et aussi comment calculer son risque final de liquidité et de contrepartie. Je vais vous expliquer tout cela et plein d’autres choses encore pour vous donner les éléments pour prendre les meilleures décisions pour votre patrimoine.
Disons, que, normalement, il est fort probable que les banques centrales assurent la liquidité en reprenant les obligations à leur valeur d’émission en cas de forts retraits pour éviter un effondrement du système comme elles ont pu le faire avec la SVB et les annonces de la FED.
Pour autant, encore, une fois, sauver les banques et sauver les dépôts sont deux choses différentes, et la politique de la BCE et de la FED pourraient bien différer, et pas forcément à notre avantage.
Je vous expliquerai tout dans ce flash. Je vous préviendrai de sa mise en ligne. Pour vous abonner dès maintenant tous les renseignements sont ici.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
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