L’Empire britannique a été la puissance dominante dans le monde, principalement par le commerce. Aujourd’hui, le Royaume-Uni – le « descendant » de l’empire – suit aveuglément les États-Unis avec des manœuvres politiques à courte vue, détruisant son propre environnement commercial et sapant le libre-échange mondial.
Mardi dernier, l’ambassadeur de Chine au Royaume-Uni, Zheng Zeguang – en réponse à la décision de Londres d’interdire la plate-forme de courtes vidéos TikTok des appareils officiels du gouvernement – a déclaré que la Chine s’opposait fermement à ce que le Royaume-Uni recherche des prétextes pour réprimer les entreprises chinoises. Une telle manipulation politique du Royaume-Uni, qui rend indisponible une application de médias sociaux très populaire, en particulier chez les jeunes, ne pourra que lui nuire. Zeng Zeguang a exhorté le Royaume-Uni à respecter le principe de liberté et à cesser de réprimer les entreprises chinoises, en généralisant et en abusant du concept de « sécurité nationale ».
Une longue série d’interdictions par le Royaume-Uni en violation du principe de libre marché
Il est incontestable que TikTok a remporté un grand succès en Occident au cours des dernières années. Rien qu’au Royaume-Uni, il a dépassé Snapchat l’année dernière pour devenir le troisième réseau social le plus populaire. Certaines projections suggèrent que, d’ici 2026, 21,1 millions de Britanniques – soit près d’un tiers de la population britannique et plus de la moitié de tous les utilisateurs de réseaux sociaux mobiles – seront des utilisateurs réguliers de TikTok. Cependant, pour pousser au soi-disant découplage et confinement de la Chine, les pays occidentaux – menés par les États-Unis et le Royaume-Uni – ont décidé de restreindre et de supprimer TikTok, sans tenir compte du fait qu’il s’agit d’une violation flagrante du libre marché et du commerce que l’Occident a prôné.
TikTok – dont la société mère ByteDance est d’origine chinoise, – n’est pas la première victime de la généralisation et de l’abus par Londres du concept de « sécurité nationale ». Ainsi, en novembre 2022, le gouvernement britannique avait demandé à Nexperia – une société néerlandaise de fabrication de puces appartenant à des Chinois – de céder 86% de sa participation dans le « Newport Wafer Fab » qu’elle avait acquis, invoquant des « risques pour la sécurité nationale ». Quatre mois auparavant, le Royaume-Uni avait également interdit l’octroi de licences de propriété intellectuelle – liées à la technologie des caméras de mouvement – à une entreprise chinoise pour des raisons dites, là encore, de « sécurité nationale ».
Une politique de diabolisation des entreprises chinoises ne reposant sur aucune preuve
Gao Jian – directeur du Center for European Think Tank Studies de l’Université d’études internationales de Shanghai – a déclaré au Global Times que les actions des États-Unis et de la Grande-Bretagne démontraient clairement que ces pays promeuvent une mentalité de guerre froide. Cela se traduit par la poursuite des affrontements et aboutit à un jeu à somme nulle. « La diabolisation des entreprises chinoises est une calomnie et une diffamation éhontées », a déclaré cet expert.
Jusqu’à présent, ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’ont fourni de preuves convaincantes pour étayer leurs accusations contre ces entreprises chinoises, qu’il s’agisse de TikTok ou du géant de la technologie Huawei. « Ils sont déjà convaincus que ces entreprises chinoises sont coupable avant tout chose, ce qui révèle leur logique de « bandits » et de politique de puissance », a souligné Gao.
Aux yeux de certains Occidentaux, le plus gros problème de TikTok est son identité chinoise. Dans la « chasse aux sorcières » en cours contre les entreprises chinoises en Occident, de nombreuses personnes s’efforcent de jouer la carte de la « menace chinoise » pour leurs propres avantages, politiques et économiques. Dans cette traque, on a bien observé le caractère malsain de cette politisation, un outil bien pratique pour certains pays occidentaux. Cela peut être illustré par le récent témoignage du PDG de TikTok, Shou Zi Chew, devant le Congrès américain : un procès-spectacle pour harceler l’entreprise. Ce faisant, il en résulte que de plus en plus de gens voient la nature grossière, arrogante et dominatrice de certains politiciens américains.
L’abus du concept de « sécurité nationale » nuira à terme au Royaume-Uni et à son économie
Pour le Royaume-Uni, la généralisation et l’abus constants du concept de « sécurité nationale » causeront un préjudice considérable à ses propres intérêts. Sous la pression de Washington, et l’influence de la mentalité de guerre froide extrêmement forte de certains politiciens britanniques, le Royaume-Uni s’éloigne des échanges et du commerce qui ont fait sa prospérité. Désormais, il piétine ouvertement les principes et les règles de base du libre-échange international. « A moyen et long terme, une telle myopie du Royaume-Uni va certainement porter profondément atteinte à l’environnement des affaires du pays, ainsi qu’à sa crédibilité, à son image dans le monde, et donc, à terme, nuire à son économie, qui est déjà aujourd’hui en crise profonde », a déclaré Gao.
Du fait d’une perception erronée de la Chine et de la mauvaise orientation de la politique d’intimidation des États-Unis, la Grande-Bretagne s’enfonce, pas à pas, dans l’abîme de plus grands troubles. Il est temps pour le Royaume-Uni de déterminer quelles conséquences il tirera d’utiliser de tels moyens politiques pour réprimer les entreprises étrangères sous prétexte de « risques » injustifiés.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/04/03/comment-la-grande-bretagne-met-en-danger-lordre-commercial-mondial-par-gt/
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