Après la réduction des approvisionnements en gaz russe, l’Europe a été frappée par une crise énergétique. Désormais, les Européens craignent que la Fédération de Russie arrête l’approvisionnement en métaux et en combustible nucléaire, ce qui entraînerait un effondrement total du marché et la chute de la production.
Les analystes de Citigroup – une grande banque européenne – affirment que la Russie n’a pas encore épuisé tous ses leviers « d’influence » sur l’Union européenne. Les pays de l’ « Ancien Monde » n’ont pas imposé de restrictions quant à la fourniture, par la Russie, en métaux non ferreux et en combustible nucléaire. Cependant, selon un article de RIA Nvosti, si Moscou, prend l’initiative de refuser tout approvisionnement à ses « partenaires », à cause de l’évolution de la situation, cela créera une terrible pénurie et une forte hausse des prix des produits.
Hausse de 200% du droit de douane aux USA
Outre-Atlantique, la situation n’est pas si critique : le 10 mars, les États-Unis ont imposé un droit de douane de 200 % sur l’aluminium en provenance de Russie. Avec de telles mesures protectionnistes, Washington soutient ses producteurs. Toutefois, la Fédération de Russie n’exportait à l’étranger que 400 à 500.000 tonnes d’aluminium par an. La perte est donc insignifiante. Et le préjudice a été compensé par la Chine, qui a doublé ses achats en un an : de mars 2022 à février 2023, 538.600 tonnes d’aluminium de haute pureté ont été achetées par les Chinois. Les observateurs de Capital Economics estiment que cette coopération est très mutuellement bénéfique pour les deux parties. Ainsi, la Chine a réduit ses importations de métaux en provenance d’autres pays.
L’Europe en manque de combustible nucléaire
La métallurgie européenne s’est retrouvée entre « Scylla et Charybde » : d’une part, la hausse du prix des ressources énergétiques a entraîné une diminution de la capacité de production et, d’autre part, l’UE ne peut tout simplement pas satisfaire ses exigences pour la quantité de matières premières représentées par les métaux non ferreux. En particulier, la Russie possède près d’un quart du palladium mondial. En Europe, il n’est presque jamais produit, alors que ce métal est une ressource indispensable pour l’industrie automobile.
Citigroup a noté que le combustible nucléaire est également un levier important du Kremlin, puisque la Fédération de Russie dispose d’importantes réserves d’uranium et de capacités de traitement. Et les prix ont déjà grimpé en flèche. Les analystes accordent une attention particulière au fait qu’il ne s’agit pas seulement de finances, mais aussi du poids politique de la Russie, lequel est assuré pour de nombreuses années à venir.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/31/la-russie-dispose-toujours-de-leviers-dinfluence-sur-leurope-par-poliexpert/
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