Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ? Ce soir à nouveau, la France a été le théâtre de nombreux désordres d’une violence grandissante. Pour les forces de l’ordre, la situation est inquiétante, puisque les manifestants, très organisés, mènent une véritable guérilla extrêmement mobile et difficile à combattre. La colère est profonde et tout indique qu’elle n’est pas prête de s’éteindre. Pour l’instant, Macron reste invisible et le pouvoir paraît tétanisé par le désordre qui s’installe et dont il ne prend pas la mesure…
Toute la journée de samedi a été marquée par les violences, que ce soit dans Paris ou dans les grandes villes.
Toute la journée, la rumeur avait circulé d’une manifestation place de la Concorde. La police avait donc nassé les lieux et instauré de nombreux contrôles sur cette place révolutionnaire pour éviter les débordements de la veille et de l’avant-veille. Mais, dès le début de l’après-midi, des manifestants envahissaient le Forum des Halles et exprimaient leur colère. L’immersion de la politique dans ce haut lieu de la consommation francilienne constituait, en soi, un choc des cultures.
Vers 19h, des manifestants anti-capitalistes se regroupaient sur la place d’Italie et entamaient une soirée d’affrontement avec la police. Pendant de longues minutes, les manifestants ont pris possession de la place sans aucune présence des forces de l’ordre. Un feu de barricade était allumé peu avant 20 heures.
L’arrivée des forces de police n’a guère modifié la situation et, pendant deux heures, les manifestants ont plongé la place dans le chaos, grâce à une technique de guérilla bien rôdée. Face à des policiers lourdement armés, les manifestants ont joué de leur extrême mobilité pour rester maîtres du terrain. Il semblerait que plusieurs dizaines d’interpellations aient eu lieu. Il n’en reste pas moins que, dans le long jeu du chat et de la souris qui a eu lieu, la police n’est parvenue à reprendre le contrôle de la situation qu’en faisant intervenir un canon à eau.
Progressivement, les manifestants ont quitté la place après deux heures d’affrontement. Certains se sont donnés rendez-vous au Châtelet.
Entretemps, les Parisiens ont pu assister à des scènes surréalistes, circulant en voiture entre les feux de barricade, les camions de pompiers, les manifestants et les policiers lancés à leurs trousses.
L’étrange silence d’Emmanuel Macron
Dans le même temps, le pouvoir se tait. La rumeur court d’une intervention télévisée du Président, mais l’exercice paraît très incertain, et aucune décision ne semble avoir été prise à ce stade. Il faut dire qu’Emmanuel Macron n’a plus vraiment la main sur la situation politique… La motion de censure qui devrait être présentée lundi, d’origine transpartisane, a de plus en plus de chances de réussir. Livrer un dernier baroud avant la chute de son gouvernement serait une prise de risque politique supplémentaire, dans une situation profondément dégradée.
Donc, le Président attend, et cette prostration joue dangereusement contre lui. Elle nourrit l’image d’un Président méprisant, qui n’écoute personne et qui, dédaigneusement, veut passer en force. Pendant ce temps, le nombre de députés républicains qui annoncent leur ralliement à la censure augmente.
Macron a probablement beaucoup trop tiré sur la corde du jupitérisme, et le boomerang lui revient dans la figure.
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