La sortie apparemment anti-Macron de Jacques Attali sur les
retraites, tout en empathie et en « pénibilité », au micro de BMFTV,
fait beaucoup jaser. Et donne facilement des idées folles à ceux qui
n’ont pas encore compris que, au sein de la Macronie, tous les chemins
mènent à Davos.
Ce que doit avant tout nous rappeler la sortie (apparemment peu solidaire) de son mentor Attali, c’est que Macron (ou tout autre petit Machiavel lui inspirant ses coups) est un joueur de talent : comme Poutine, quand il prend – dans son intérêt politique personnel – des initiatives stratégiques potentiellement gênantes pour la Caste qui l’a porté au pouvoir, il s’arrange pour toujours laisser une porte de sortie encore plus avantageuse pour ladite Caste.
En principe, le mécanisme est bien huilé : rien de tel que la « mère ouvrière » des Dussopt de service (pas celle de Dussopt lui-même, passé du côté obscur de la farce) pour dresser une fois de plus les salauds de pauvres contre les salauds de patrons et – le temps qu’Anne Hidalgo ait finalement obtenu le ramassage d’un minimum d’ordures et la reconduite extra muros d’un minimum de surmulots – Macron pourra faire modifier la Constitution pour s’accorder, façon Poutine, un énième mandat.
Pile : Macron reste – Face : Davos double la mise
Et si ça déraille, c’est encore mieux, car le cabinet Autain saura, iel, se souvenir que rien n’accompagne mieux l’identité numérique que le revenu universel.
En déclarant mal choisi le calendrier de la « réforme » des retraites, Attali fait mine de ne pas remarquer que ce calendrier – qui est celui de la confrontation voulue avec le Gilet Jaune – est l’essentiel de la décision stratégique de Macron : ça passe ou ça casse.
Si ça passe, il aura sauvé son Grand Gouvernement Central en repoussant une fois de plus toute opposition dans les heures sombres de la violence politique – que lui, Macron l’éborgneur, incarne pourtant mieux qu’aucun gilet jaune…
Si ça casse, un boulevard s’ouvre devant sa pseudo-opposition de gauche, le plan Schwab (écraser la classe moyenne sous la fiscalité) reprend le dessus sur le plan Malleret (la rincer en douceur par l’inflation monétaire) et Davos pourra, en la personne du Leader Máximo Mélenchón, compter sur un appareil répressif autrement plus décomplexé que les néo-voltigeurs de Gérald « l’effort de baiser » Darmanin.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/03/14/attali-lache-macron-mais-pas-davos-par-modeste-schwartz/
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