Tous les modèles de la gamme S, X, Y et le modèle 3 avec le logiciel (Fill Self-Driving) qui peuvent avoir été fabriqués depuis 2016 sont concernés. Le véhicule pourrait, en cas d’enclenchement de ce logiciel, avoir un comportement dangereux.
C’est une procédure d’ampleur, pour cause de danger. Tesla a procédé jeudi au rappel de 362 758 voitures après avoir identifié des dysfonctionnements de son logiciel d’aide à la conduite, qui peuvent amener le véhicule à agir de façon potentiellement dangereuse aux intersections. Les investisseurs ont mal réagi à cet avis publié jeudi par l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), et le titre du constructeur de véhicules électriques a cédé 5,69 % sur la séance.
Le rappel porte sur tous les modèles de la gamme, S, X, Y et le modèle 3 (voiture électrique la plus vendue en France en 2021) équipés du logiciel FSD (Full Self-Driving) ou prévus pour le recevoir, mais sur des périodes de fabrication différentes, remontant, pour certains, jusqu’à 2016. Le FSD, qui est en phase de test, est un logiciel dit de niveau 2, qui relève davantage de l’assistance à la conduite que de la conduite autonome.
Selon l’avis publié par l’Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), les défauts du logiciel, lorsqu’il est activé, peuvent amener le véhicule à continuer tout droit lorsqu’il s’est mis dans une voie de dégagement qui oblige théoriquement à tourner. Une voiture dont le logiciel FSD est enclenché peut aussi traverser une intersection dotée de panneaux « stop » sans observer un arrêt complet, ou passer un carrefour avec des feux oranges fixes sans ralentir.
Ramener son véhicule à un point de contrôle Tesla
Selon l’Agence, les véhicules concernés peuvent également « ne pas réagir suffisamment à des changements signalés de limites de vitesse » ou ne pas intervenir lorsqu’un conducteur dépasse la vitesse maximum autorisée. Pour remédier à ces défauts, Tesla prévoit de procéder à une mise à jour du logiciel, à sa charge, est-il indiqué dans l’avis. Ce rappel ne nécessite pas de ramener son véhicule à un point de contrôle Tesla.
« Le terme rappel pour qualifier une mise à jour du logiciel est anachronique et simplement erroné », a tweeté Elon Musk, en réaction à l’annonce. En juin 2022, la NHTSA avait publié un rapport mentionnant que des Tesla équipées d’un logiciel d’assistance à la conduite, actif à un moment ou un autre durant les 30 secondes précédentes, avaient été impliquées dans 273 accidents de la route aux États-Unis.
Le ministère américain de la Justice a ouvert une enquête sur les systèmes d’aide à la conduite de Tesla, selon un document publié, fin janvier, par le régulateur boursier, la SEC. Dans le document, Tesla avait rappelé que le FSD et l’autre logiciel, dit « Autopilot », étaient « conçus pour être utilisés par un conducteur vigilant dont les mains sont sur le volant et qui est prêt à reprendre le contrôle à tout moment ».
Mais depuis plusieurs années, le patron du constructeur, Elon Musk, a régulièrement été beaucoup plus loin dans ses déclarations. Dès 2019, il promettait ainsi la mise en service, dans l’année, d’un véhicule capable d’assurer une conduite totalement autonome, sans aucune intervention d’un passager. Aucun véhicule de la gamme n’est, à ce jour, équipé d’un tel logiciel. Dans un entretien à la chaîne CNBC, en octobre 2021, la patronne de l’Agence américaine chargée d’enquêter sur les accidents de transport (NTSB), Jennifer Homendy, avait qualifié de « trompeuse » l’utilisation du terme « conduite entièrement autonome ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.