Il n’existe pas de souveraineté politique sans souveraineté économique et nous avons oublié cette leçon du général de Gaulle. Pendant des années on nous décrivait la mondialisation heureuse, la fin de l’histoire, la disparition des frontières, la mort des États Nations, la fin de la géopolitique…
La France avait résisté jusqu’à la crise financière de 2008 avec sa filière énergétique du nucléaire et à quelques filières industrielles d’existence, même si elle avait déjà perdu son textile et sa métallurgie. Depuis, il ne reste plus rien et nous en sommes dans l’état de la Grèce.
Et rebelote. Alors qu’en janvier, la France a réussi à obtenir de l’Allemagne qu’elle reconnaisse comme « durable » l’hydrogène produit à partir d’électricité nucléaire, aux côtés des énergies renouvelables, les négociations tombent à nouveau au point mort. En effet, jeudi soir, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a réuni des journalistes afin de leur signaler qu’à Bruxelles, la position de l’Hexagone se heurte toujours à des résistances fortes malgré le deal entre le chancelier Olaf Scholz et Emmanuel Macron. « Derrière les accords politiques, les négociateurs allemands manifestent encore un refus net face aux propositions françaises dans les discussions à huis clos », précise à La Tribune une source proche du dossier. Un énième rebondissement dans une saga longue de plus de deux ans, signe que les positions divergent fondamentalement en Europe sur la question de l’avenir de l’atome. Au point d’être irréconciliables ?
Nicolas Meilhan
Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et notre capacité à nous faire enfumer par les Allemands … mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue.
Qu’est-ce qu’on va se marrer quand les Chinois vont mettre un contrôle à l’exportation sur le cobalt raffiné de nos batteries de voitures électriques, qu’ils contrôlent à 80%
Pour comprendre les raisons qui nous ont amené à détruire notre seul avantage compétitif, une électricité abondante & bon marché, vous pouvez écouter 100h d’auditions de la commission d’enquête. Ou vous pouvez écouter 2h Hervé Machenaud sur :
Un autre rapport enterré par l’@Elysee avec un tampon secret-défense : le rapport d’Escatha-Collet Billon, publié en 2018, qui prônait la construction de nouvelles centrales nucléaires dans l’Hexagone. Ce n’était visiblement pas Hulot-compatible.
Automobile : la Chine exporte désormais plus de voitures que l’Allemagne
Notre pays, trop dépendant des importations de produits pharmaceutiques, est pénalisé depuis plusieurs années par les aléas de la production mondiale de substances actives, dont 80% seraient produits en dehors de l’UE.
En Italie par exemple, l’Agence des médicaments (Agenzia italiana del farmaco, AIFA) a signalé une pénurie de plus de 3.000 médicaments, dont 554 sont en rupture de stock.
Les difficultés d’accès à certains médicaments en Europe soulèvent la question de l’approvisionnement en principes actifs nécessaires aux laboratoires pharmaceutiques pour fabriquer les médicaments.
Et pour cause : 80 à 85% des principes actifs utilisés pour produire des médicaments en Europe sont importés de Chine et d’Inde, selon le Ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire.
D’après les recherches des équipes d’À La Loupe, on retrouve la trace des 80% au sein d’un communiqué de presse de l’Agence européenne du médicament datant de mars 2017. « Environ 40% des médicaments-finis commercialisés dans l’Union européenne proviennent d’hors-UE et 80% des substances actives pour les médicaments disponibles dans l’UE sont situés en dehors de l’Union. » Une substance active est le substance chimique qui est à l’origine des effets thérapeutiques du médicaments ingérés par le patient. Le médicament-fini est le produit terminé, prêt à être commercialisé à destination des malades, et contenant la ou les substances actives.
Un chiffre qui n’a fait qu’augmenter ces dernières années, puisqu’il y a encore trente ans, les importation de substances actives ne représentaient que 20% du marché européen. Ainsi, la France, comme les autres pays membres de l’Union européenne, dépend largement de la production importée pour les soins pharmaceutiques, particulièrement pour la fabrication des substances actives.
Car, à l’instar des Européens, les Américains sont aussi très dépendants des importations de produits pharmaceutiques : 60% des médicaments-finis vendus et 90% des substances actives utilisées sont fabriqués à l’étranger. Autre chiffre inquiétant : dans 90% des cas, la substance active n’est produite que par une seule entreprise pharmaceutique. Une concentration du marché du médicament que dénonce la professeure Erin Fox, docteure en pharmacie à l’Université de l’Utah et spécialiste des question de l’offre de soin aux Etats-Unis.
Pourquoi les médicament des Français sont-ils, aujourd’hui, si peu fabriqués en France ? Il faut remonter à une vingtaine d’années en arrière. La France, qui souhaite maîtriser les dépenses publiques en santé, choisit de tout miser sur le développement des médicaments génériques. Il s’agit des traitements qui contiennent les substances actives dont les brevets ont pris fin. Les génériques reviennent moins cher à la vente et donc à rembourser pour la Sécurité sociale. Un mouvement similaire d’un plus large recours aux génériques a lieu dans les autres pays développés.
Peu chers à produire et avec un faible prix à la vente, les médicaments génériques ne sont pas très rentables à produire en Europe. Les industries pharmaceutiques française et européenne se tournent alors vers l’Asie pour développer de nouveaux sites de production. En une quinzaine d’années seulement, la Chine et l’Inde sont devenues capables de produire des médicaments et des substances actives avec les mêmes standards sanitaires occidentaux.
D’où proviennent nos médicaments ?
Ce sont la Chine et l’Inde qui assurent à elles deux une grande partie de la production mondiale de médicaments et de substances actives. Aujourd’hui, l’Inde représente 60% de la production mondiale de vaccins. Le pays assure environ la moitié de la demande des vaccins DPT (diphtérie, tétanos et coqueluche) et BCG (bacillus calmette guérin) et 90% de la demande de l’OMS pour le vaccin contre la rougeole. Mais le vrai laboratoire pharmaceutique du monde reste la Chine, qui fournit 80% des besoins de l’Inde en ingrédients pharmaceutiques actifs.
Les deux pays se sont, en quelque sorte, spécialisés chacun dans un domaine : l’Inde pour les médicaments-finis et la Chine pour les substances actives, le cœur du médicament. C’est d’ailleurs ce qui pose problème lors des pénuries : il suffit qu’un site chinois ralentisse ou n’assure pas sa production pour un laps de temps indéterminé, et c’est toute la chaîne de production qui en pâtit, jusqu’au patient final.
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