Dans un entretien au Parisien publié le 8 octobre, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a appelé l’exécutif à « bouger beaucoup » sur les retraites, plaidant de nouveau pour un report de l’âge de départ, à 65 voire 67 ans.
« J’ai toujours dit que je considérais qu’il fallait bouger sur les retraites, bouger beaucoup », a-t-il déclaré, rappelant avoir parlé dès l’an passé « d’un report de l’âge légal à 65, 66 ou 67 ans ».
« Mon objectif n’est pas de plaider pour la solution la plus dure afin d’emmerder le monde », assure le patron du parti Horizons, qui forme l’aile droite de la majorité.
« Tous les pays de l’Union européenne sont confrontés au même vieillissement de leur population que nous. Qu’ils soient libéraux, démocrates-chrétiens, sociaux-démocrates, ils ont tous choisi la solution de reporter l’âge de départ à la retraite », souligne-t-il encore, citant les exemples de l’Allemagne et l’Italie qui « ont choisi 67 ans ».
« Je ne sais pas par quel miracle de l’esprit on pourrait être dans une situation radicalement différente de celle de nos voisins », argue encore l’ancien pensionnaire de Matignon, qui avait lui-même tenté de conduire une réforme des retraites, avant qu’elle ne soit interrompue par le Covid-19.
Limiter le déficit de la dépense publique
Suivant une promesse de sa campagne de réélection, Emmanuel Macron a affirmé son intention de mener rapidement une réforme des retraites, pour une application dès l’été 2023, avec un décalage progressif de l’âge de départ à 65 ans.
« Si on fait 65 ans et que cela marche, cela me va très bien », assure Édouard Philippe. « Et si on part plus tard, on doit améliorer le dispositif en introduisant plus de justice, et en prenant bien sûr en compte les longues carrières », poursuit-il..
Selon l’ancien Premier ministre, exprimant son inquiétude face à « un déficit important et une dépense publique qui progresse », une réforme des retraites est l’une des pistes qui doit permettre de limiter l’endettement de la France.
Dans cette perspective, M. Philippe observe que l’exécutif a fixé « un retour à 3% (du PIB, ndlr) de déficit vers 2027 ». « Nous sommes le seul pays à se fixer ce cap. Les autres ont un objectif 2025 », note-t-il.
« On dépense toujours plus sans que nos concitoyens aient le sentiment que ça va beaucoup mieux », appuie-t-il encore, appelant notamment à revoir la politique du logement qui est, selon lui, « devenue largement inefficace et donc largement trop chère pour ce qu’on en obtient ».
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