L'affaire Lola est le symptôme d'un problème essentiel et systématiquement occulté en France depuis plusieurs décennies : l'effondrement progressif du service public. En l'espèce, la suspecte arrêtée par la police était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire qui n'a pas été exécutée. Si le service public avait "délivré", un meurtre monstrueux aurait été évité.
Ce matin je participais à un débat sur Radio Notre-Dame animé par l’excellent Louis Daufresne. Nous avons évidemment parlé du meurtre de la petite Lola. L’un des journalistes qui participaient au débat a expliqué qu’évidemment l’extrême droite récupérait ce sujet de manière partisane, ce qui était, selon lui, un scandale.
Le mythe de la récupération politique
J’observe que le pouvoir doit avoir très peur de l’immense émotion suscitée par ce meurtre, car le cartel de la presse subventionnée se répand pour expliquer que la famille demande à ce que le prénom de Lola ne soit plus récupéré politiquement. Je n’ai pas bien vérifié l’information, mais je la crois plausible.
Simplement, si personne ne veut parler au nom de Lola, son cas suscite forcément l’angoisse des autres parents, de beaucoup d’autres parents, qui ont peur de perdre leur enfant dans des circonstances aussi monstrueuses. Cette peur est naturelle, et, quelle que soit la douleur des parents de Lola, que nous respectons, il ne leur appartient pas d’autoriser ou non les autres parents à demander des comptes à l’Etat sur sa gestion.
Je repense au journaliste de ce matin qui dénonçait la récupération politique, un fait objectif selon lui. Cette petite musique est navrante : elle consiste à reprocher à des parents d’avoir peur pour le devenir de leur enfant.
Selon moi, la récupération politique est là, chez ces gens de gauche qui nous assignent de ne pas avoir peur et de ne demander aucun compte à l’administration, même lorsqu’elle fait gravement défaut.
Le fantasme de l’extrême droite raciste
Hier, j’ai annoncé sur le fil Telegram de Rester libre ! que je participerais au rassemblement à Paris en mémoire de la petite Lola. Certains sectateurs gauchistes égarés m’ont insulté en expliquant qu’il s’agissait d’un comportement d’extrême droite. On rêve : ces gens qui, généralement, habitent de quartiers ethniquement homogènes, considèrent qu’évoquer un problème avec l’immigration clandestine, c’est faire l’éloge d’Adolf Hitler.
Il se trouve que j’habite le quartier où la petite Lola est morte. Dans leur immense majorité, les Musulmans avec qui je partage quotidiennement l’espace public ne posent aucun problème. Et je ne pense absolument pas que Lola est morte parce que sa meurtrière était une étrangère sans papier. Son statut d’étrangère ne la rend pas criminelle, et de nombreux sans-papiers sont des gens travailleurs qui souhaitent s’intégrer discrètement dans leur pays d’accueil, la France.
Il n’en reste pas moins que si la police avait reconduit la meurtrière présumée dans son pays, Lola serait toujours vivante, et il est bien normal que les parents de jeunes enfants souhaitent exercer, dans ce dossier, le droit démocratique de contrôle de l’administration pour éviter d’autres drames de ce genre.
Il faut être sacrément tordu pour expliquer que l’exercice démocratique trahit un comportement d’extrême droite.
Les ruses qui protègent la bureaucratie
Bien évidemment, l’argument éculé de la récupération (qui ne vaut que lorsque la victime appartient à la majorité silencieuse de ce pays, mais qui n’est jamais invoqué lorsque la victime appartient à une minorité visible, comme il se doit), ou encore celui de l’extrême-droite, dégainé sottement à chaque contestation du jeu unilatéral imposé par la mondialisation aux peuples sommés d’obéir sans réagir, ne sont que des effets de manche utilisés pour protéger l’intouchable bureaucratie de ce pays, à commencer par la bureaucratie policière.
Les défaillances de la police face à l’immigration et dans les quartiers à forte population immigrée comme celui où Lola vivait et a été assassinée, sont nombreuses. Mais elles sont tabou. Pour conserver les apparences, il est de bon ton de présenter tous ceux qui brisent le tabou comme des comploteurs d’extrême droite qui cherchent à “récupérer” la situation à leur profit.
C’est le grande force des bureaucraties en France : elles utilisent tous les leviers imaginables pour discréditer tous ceux qui leur demandent des comptes sur leurs défaillances et leurs privilèges indus. Il est lamentable de voir tant d’esprits dociles, notamment parmi les journalistes, rentrer dans ce jeu qui brise chaque jour un peu plus la confiance des citoyens dans le service public.
L’effondrement du service public en France
Grâce à ces protections sophistiques apportées au service public, la faillite de celui-ci est passée sous silence. Tout le monde y assiste, tous azimuts. L’Etat s’occupe de tout avec ses cohortes bureaucratiques, et il ne réussit plus rien. Le service public hospitalier est au bord de la rupture. Le niveau scolaire est en chute libre. La sécurité n’est plus assurée. Nos frontières sont des passoires, grâce auxquelles nous avons payé le prix fort le 13 novembre 2015, et grâce auxquelles Lola a subi un destin tragique. Les délais de délivrance des titres d’identité sont dignes d’un pays du tiers monde. Tant et tant d’exemples de cet effondrement pourraient être donnés ici.
Mais nous n’avons pas le droit d’en parler. Telle est la forme moderne de la démocratie.
Pourtant, en 2023, l’Etat emploiera pratiquement 2 millions de fonctionnaires. C’est un record historique. Les dépenses publiques atteignent des sommets. Mais plus les administrations coûtent cher et recrutent, moins elles fonctionnent.
C’est la loi dramatique de l’histoire propre aux civilisations en déclin.
Le relèvement moral du service public sera douloureux
En contrepartie de l’impôt (exorbitant) que nous versons pour financer les dépenses somptuaires des administrations, nous sommes en droit d’exiger un service public efficace, avec des diplômes de valeur, des rues sûres, des enfants protégés… Pour y parvenir, il faut resserrer les vis d’un système laxiste et de moins en moins compétent.
Il faut un relèvement moral du service public, et non une augmentation de ses moyens.
Ce relèvement moral suppose de passer des étapes douloureuses : licencier les administrateurs incompétents, et remettre au travail les trop nombreux tire-aux-flancs ou jean-foutre qui peuplent les bureaux. Le service au citoyen doit être remis au centre du jeu, quand l’administration passe trop souvent du temps à geindre sur son manque de moyens, et sur ses difficultés.
Au demeurant, ce moment douloureux de la remise au travail ne concerne pas que l’administration. La France est largement gangrenée par l’idéologie des 35h, par ce prétendu droit à la paresse tant vanté par Sandrine Rousseau et ses acolytes qui font le lit d’une mondialisation sans limite.
En quelques décennies, la France s’est transformée en un immense Club Med, déserté par son industrie et tout occupé à recevoir des touristes et à partir en vacances. Cette indolence coûte très cher et nous plonge dans un mal-vivre général.
Il est temps de remettre ce pays sur pied.
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